Jean-Louis Raduit de Souches

Le comte Jean-Louis Raduit de Souches, né le à La Rochelle (Aunis, France) et décédé le à Jevišovice (margraviat de Moravie), était général en chef du Saint-Empire romain germanique.

Biographie

D'une famille noble huguenote de l'Aunis, fils de Jean Ratuit, sieur des Barres, et de Marguerite de Bourdigale[1], il grandit dans la maison de ses parents située rue Chef-de-ville à La Rochelle. Les terres de Baires et des Ouches (qui dérivera en de Souches) se situent sur l'île de Ré.

Il quitte la France en 1629, après le siège de La Rochelle, poussé par les persécutions dont sont victimes les siens, et se rend en Suède, où il s'engage pendant un temps dans l'armée suédoise.

Finalement, il quitte la Suède et s'engage dans l'armée du Saint Empire romain germanique, sur lequel règnent les Habsbourg, et qu'il sert alors durant toute la Guerre de Trente Ans.

Le , l'empereur Ferdinand II lui donne le commandement de la ville de Brünn[2]. Fort de son expérience acquise lors du siège de sa ville natale, Jean-Louis Raduit de Souches, alors colonel, organise rapidement les défenses de la ville. En moins de six semaines, il fait procéder à la réparation des remparts, au creusement des fossés, à la création d'un passage souterrain permettant notamment d'approvisionner la ville en eau. Il fait également araser le terrain autour du château, afin d'éliminer les abris potentiels dont pourrait se servir un assaillant, et fait d'importantes provisions de nourriture et de munitions.

Le , les Suédois, commandées par le général Lennart Torstenson commencent le siège de Brno, cette dernière étant un obstacle sur la route de Vienne. Les troupes suédoises sont composées de 28 000 hommes équipés des armes les plus modernes, dont de l'artillerie, et ont reçu en sus le renfort de 10 000 hommes de la part du duc Georges Rakoczi. Pour toute armée, Brno dispose de 1 476 hommes, dont 426 soldats de métier, ainsi que d'un renfort de 400 cavaliers envoyés par le maréchal Colloredo.

Après 112 jours de siège infructueux, la ville étant bien préparée, le général Torstensson décide de lancer une vaste offensive contre la ville le , jour de l'Assomption de la Vierge Marie, ce qui galvanise les défenseurs qui parviennent à repousser l'offensive et à contre-attaquer l'ennemi en plusieurs points. La défense de Brno est exceptionnelle, et le , les suédois lèvent le siège sans être parvenus à prendre la ville. En comparaison, la ville d'Olomouc a été prise en 4 jours, celle de Jihlava en une seule journée, et que Znojmo s'est rendue sans combattre.

En récompense de cette victoire héroïque, Jean-Louis Raduit de Souches est nommé général par l'empereur, qui l'élève chevalier d'Empire et lui offre une récompense de 10 000 florins. Il se voit également confier le commandement d'un deuxième régiment de l'armée impériale.

En 1647, après avoir repoussé les Suédois de l'Autriche, il est nommé commandant de Moravie et de Brno. L'empereur lui accorde le titre de comte et l'autorise à acheter le domaine de Jevišovice, dans la région de Znojmo, alors abandonné et qu'il rend riche et prospère. Il crée une bibliothèque contenant plus de 3 000 ouvrages au château de Jevišovice (de), où il réunit également une remarquable collection d'armes.

Il organise les fortifications de la Moravie, de la Silésie et de la Haute-Hongrie. Il prend part aux guerres contre les Turcs sur le front hongrois et conquiert la ville de Nitra (). Il bat à deux reprises les armées ottomanes : une première fois à Žarnovica () et une seconde fois de façon déterminante à la bataille de Leva le .

Il meurt à l'âge de 74 ans, à Jevišovice, près de la ville de Znojmo et est inhumé dans l'église Saint-Jacques de Brno, où sa sépulture a été richement décorée par le sculpteur Jan Christian Pröbstl.

Il avait épousé Anna Dorothea von Hofkirchen, petite-fille de Wolfgang von Hofkirchen (de),

Références

  1. Petr Klapka, "Un Rochelais au service des Habsbourg : Jean Louis Ratuit de Souches (1608-1682). Contribution à l’étude de la noblesse francophone dans les Pays tchèques aux XVIIe et XVIIIe siècles", in: Olivier Chaline, Jaroslaw Dumanowski et Michel Figeac (dir.), Le rayonnement français en Europe centrale, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2019
  2. Le nom actuel de la ville est Brno ; allemand et tchèque étaient encore les deux langues officielles dans les années 1930 et pendant la Seconde Guerre mondiale.
  • Portail de la France du Grand Siècle
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail du Saint-Empire romain germanique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.