Jean-Joseph-Xavier Bidauld

Jean-Joseph-Xavier Bidauld est un peintre paysagiste français, né à Carpentras le , mort à Montmorency, le .

Pour les articles homonymes, voir Bidault ou Bidauld.

Biographie

Formation

Jean-Joseph-Xavier Bidauld est le frère cadet et élève de Jean-Pierre-Xavier Bidauld, peintre de paysage et de natures mortes. Tous deux sont fils de Jean-Baptiste Bidauld, horloger-bijoutier, à Carpentras. C'est son frère qui lui donne sa première formation artistique, puis Jean-Joseph-Xavier étudie à l'École des beaux-arts de Lyon[1]. Il est influencé par la peinture hollandaise, et un voyage à Genève lui fait découvrir les paysages de haute montagne[2].

De Paris à l'Italie

Puis, après un retour en Provence, il s'installe à Paris en 1783 et travaille pour Dulac, un marchand d'art, pour lequel il copie les paysagistes des Pays-Bas (Berchem, Potter, Huë)[2]. Influencé par son compatriote Joseph Vernet[2], il se fait financer par son marchand d'art son voyage en Italie (1785-1790) où il peint exclusivement des paysages[1]. Avec Pierre-Henri de Valenciennes, Jean-Victor Bertin et Boguet père, il est un des représentants du paysage néo-classique en France[2].

En 1800 François-Adrien Boieldieu lui a dédié l'opéra Le Calife de Bagdad.

Commandes officielles

Après son retour, il reçoit nombre de commandes officielles[2] : en 1791, Charles IV d'Espagne lui passe commande de quatre toiles pour la Casita del Labrador au palais royal d'Aranjuez. En 1807, il peint quatre toiles pour le salon Murat du palais de l'Élysée à Paris. En 1818, il reçoit commande de deux toiles pour le château de Maisons (aujourd'hui conservées à Paris, au musée du Louvre). Enfin en 1817 puis en 1822, il réalise deux compositions pour la galerie de Diane du château de Fontainebleau.

Membre de l'Institut de France

Il est le premier paysagiste à entrer à l'Institut en 1823[2], et siége au fauteuil 2 de l'Académie des beaux-arts.

Il expose au Salon de Paris entre 1791 et 1844, où il remporte une médaille d'or en 1812[1]. Défenseur du paysage historique, incapable de changer de style et de renoncer au néo-classicisme quand la mode évolua avec la nouvelle école naturaliste[2], il ne trouva plus de commande et mourut dans la pauvreté[1].

Collections publiques

Vue de tivoli, 1782, musée des beaux-arts de Lyon.
Jean-Joseph-Xavier Bidauld, Chasseur au pied du château de Meudon, 1846. Musée d'art et d'histoire de Meudon, acquisition du 26 septembre 2017 (Artcurial). Inv. 2017-2-1
Dates non documentées
  • Carpentras, musée Comtadin-Duplessis :
    • Vue de l'aqueduc et du mont Ventoux, huile sur toile, 58 × 78 cm[21]
    • Carpentras vu du côté Nord, huile sur toile, 58 × 78 cm[22]
    • Beaumes-de-Venise, huile sur toile
    • Autoportrait, huile sur toile
    • Les Gorges de Narni, huile sur toile
    • Étude d'eau tombant en cascade, huile sur papier marouflé sur toile
  • Meudon, musée d'art et d'histoire de Meudon
    • Chasseur au pied du château de Meudon, huile sur panneau, 1846. Paysage peint la dernière année de sa vie.

Expositions

  • Du au  : Un siècle de paysages, les choix d'un amateur, Lyon, musée des beaux-arts
  • Du 13 au  : Regards sur la nature, une collection privée, exposition à la galerie Marty de Cambiaire, Fine Art, Paris, Place Vendôme

Réception critique

Gustave Planche, surnommé par Alphonse Karr « Gustave le cruel », eut la dent dure contre Bidauld :

« M. Bidauld ne peut approuver les paysages de M. Huet ou de M. Rousseau, et pourtant MM. Huet et Rousseau ont une valeur incontestable, tandis que M. Bidauld ne signifie rien dans l'histoire de son art, quoiqu'il siège dans la quatrième classe de l'Institut »

 Salon de 1840 Revue des Deux Mondes, t. 22, 1840[23].

Par contre, Jean-Baptiste Camille Corot a témoigné de son admiration pour Bidauld[24].

Désiré Raoul-Rochette écrit :

« Mr Bidauld avait poussé la passion du paysage jusqu'à ce point d'aller s'établir des mois entiers devant un site, avec une toile de trois ou quatre pieds, de peindre sur place tout le jour […] en dépit des accidents même de la température, et de ne quitter son poste qu'après avoir fini son tableau »

 Désiré Raoul-Rochette, « Notice historique sur la vie et les ouvrages de M. Bidault » du 6 octobre 1849, dans Procès-verbaux de l'Académie des beaux-arts, 1845-1849, Paris, École des Chartes, 2008, t.VIII, p. 456-457.

Voir aussi

Bibliographie

  • Suzanne Gurwith, Jean-Joseph-Xavier Bidauld, [catalogue de l'exposition], Carpentras, Angers, Cherbourg, 1978.
  • Jean-Paul Chabaud, Peintres autour du Ventoux, XIXe et XXe siècle, Éd. Alain Barthélemy, Avignon-Le Pontet, 2001, (ISBN 2-87923-130-2)
  • Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.), Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale, Forcalquier, Alpes de Lumières, , 348 p. (ISBN 978-2-906162-92-1)
  • Jean-Baptiste Deperthes, Théorie du paysage, Paris, 1818.
  • Anna Ottani Cavina, Paysages d'Italie, les peintres du plein-air, RMN, Paris, 2001, p. 124.
  • Laurie Marty de Cambiaire, avec Angélique Franck-Niclot, trad. Jane MacAvock, Regards sur la nature, une collection privée, [catalogue de l'exposition], Fine Art, Paris, 2013

Notes et références

  1. Biographie de Jean-Joseph-Xavier Bidauld
  2. Jean-Joseph-Xavier Bidauld sur Larousse.fr
  3. Joconde, Augustins, Italie
  4. Cava, Getty
  5. Lyon, Tivoli
  6. metmuseum.org
  7. Joconde, Louvre, Subiaco
  8. Joconde, Louvre, Avezzano
  9. Atlas, Louvre, Isola del Liri
  10. Joconde, Louvre, Italie
  11. Notice Joconde Musée Henry, Printemps
  12. Joconde, Grenoble
  13. Joconde, Louvre, Psyché
  14. Marianne Delafond, De Le Brun à Vuillard : Catalogue d’exposition, Institut de France, , 205 p., p. 86
  15. Napoléon 1er, Marmottan
  16. Notice Joconde Musée Henry, Figures
  17. Valence, Bayard
  18. Musée Calvet
  19. Notice Joconde, Magnin, Montagne
  20. Notice Joconde, Magnin, Viaduc
  21. Jean-Paul Chabaud, Encyclopédie Ventoux, op. cit., p. 189.
  22. André Alauzen di Genova, La Merveilleuse Provence des peintres, Genève/G. Naef/Bordeaux, NAEF/Aubéron, , 287 p. (ISBN 2-908650-85-1), p. 140
  23. Ce texte de Gustave Planche est disponible sur Wikisource
  24. Raymond Lécuyer, « Regards sur les musées de Province », in L'Illustration, 30 mars 1935, p. 371-376.

Liens externes

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