Jean-Démosthène Dugourc

Jean-Démosthène Dugourc, né le à Versailles et mort le à Paris, est un dessinateur ornemaniste et décorateur français.

Biographie

J.-D. Dugourc (d'après un dessin de), Pendules aux Vestales ou Les Porteuses, v. 1788 (Musée des Arts décoratifs)

Dugourc est le fils d'un officier de la Maison du duc d'Orléans[1]. Il est élève au Collège de Juilly, et élève de l'abbé Barthélemy. En 1764, il accompagne à Rome le comte de Cany, nommé ambassadeur extraordinaire, et apprend à dessiner d'après l'antique. De retour en France, il devient dessinateur à Valenciennes pour Gribeauval, le réformateur de l'artillerie.

Installé ensuite à Paris, il sert une clientèle privée avant de s'attacher au comte d'Artois. À Bagatelle (1777-1778), il travaille avec l'architecte François-Joseph Bélanger, le sculpteur Nicolas Lhuillier, les peintres Dusseaux et Antoine-François Callet. Il contribue à diffuser dans les arts du règne de Louis XVI les arabesques et le goût étrusque : figures de Grâces, de femmes ailées jouant de la lyre, serpents, sphynx, rinceaux, cornes d'abondance, dessins de figures en camaïeux, médaillons, etc.[2]

En 1780, Dugourc est nommé dessinateur du cabinet de Monsieur, comte de Provence, et participe au décor du château de Brunoy. Il fournit aussi des décors pour la Folie Saint-James, pour l'hôtel du duc d'Aumont qui le fait nommer dessinateur du Garde-Meuble, pour la duchesse de Mazarin, le roi de Suède, Catherine II, Lord Shelburne, des modèles de soierie pour Pernon, de meubles pour Georges Jacob et Guillaume Beneman[3]. Une partie de ses dessins destinés à la maison de soierie Pernon est actuellement conservée par Tassinari & Chatel[4].

Dugourc était le beau-frère de l'architecte François-Joseph Bélanger.

Dessins

  • Paris, Beaux-Arts de Paris :
    • Souper d'Henri IV à Coutras, graphite, plume, encre noire et lavis d'encre de Chine sur papier beige. H. 0,285 ; L. 0,233 m[5]. Cette composition met en scène Henri de Navarre, futur Henri IV, après sa victoire contre le duc Anne de Joyeuse à Coutras en Gironde le 20 octobre 1587. Dugourc choisit de le représenter joyeusement attablé à la suite du combat. Il s'appuie pour ce choix iconographique sur un passage de la célèbre Histoire du roy Henry le Grand, roi de France et de Navarre, suivie d'un recueil de quelques belles citations et paroles mémorables de ce prince d'Hardouin de Péréfixe de Beaumont, parue en 1661[6].
    • Léonard de Vinci mourant dans les bras de François Ier, graphite, plume, encre noire et lavis d'encre de Chine sur papier beige. H. 0,283 ; L. 0,234 m[7]. Ce dessin reprend l'anecdote de Giorgio Vasari qui dans ses Vies des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes raconte que le roi lors de l'agonie du peintre lui prenait la tête pour le soutenir. Le roi est placé au centre de la composition. Le décor de la chambre est restitué avec soin. Cette démarche annonce ses talents d'architecte-décorateur[8].
    • Le Réveil du maréchal de Catinat, plume et encre noire, lavis brun, rehauts de gouache blanche, H. 0,270 ; L. 0,431 m[9]. Dugourc travailla dès 1776 à illustrer la vie du maréchal Catinat, qui selon Rousseau était "le seul qui pût être comparé aux hommes illustres de Plutarque." Dans cette feuille il choisit de le représenter au lendemain de la bataille de la Marsaille. Il a dormi dans son manteau au milieu de la Gendarmerie et se réveille sous les acclamations de son armée et entouré des gages de sa victoire[10].

Interprétation en gravure

  • Le lever de la mariée, gravé par Philippe Trière d'après Jean-Démosthène Dugourc.

Bibliographie

  • Nouvelles archives de l'art français, 1877, p. 367.
  • Duc de Trévise, "Dugourc", Renaissance de l'art français, 1925, p. 75-84.
  • J. Stern, François-Joseph Bélanger, architecte des Menus-Plaisirs, Paris : Plon, 1930, t. 2, p. 280.
  • L. Hautecoeur, Histoire de l'architecture classique en France, t. 4 Le Style Louis XVI, 1750-1792, Paris : Picard, 1952, p. 493 et suiv.
  • M. Gallet, Demeures parisiennes : l'époque de Louis XVI, Paris : Le Temps, 1964, p. 15 et 85.

Notes et références

  1. Nouvelles archives de l'art français, 1877, p. 367.
  2. L. Hautecoeur, Histoire de l'architecture classique en France, t. 4 le style Louis XVI, 1750-1792, Paris : Picard, 1952, p. 493 et suiv.
  3. L. Hautecoeur, op. cit., p. 495.
  4. B. Tassinari, Une fabrique lyonnaise de soieries : Trois cents ans d'histoire - trois groupes familiaux, Lyon : Bellier, 2011.
  5. « Souper d'Henri IV à Coutras, Jean-Démosthène Dugourc », sur Cat'zArts
  6. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, De Poussin à Fragonard : hommage à Mathias Polakovits, Carnets d’études 26, Beaux-arts de Paris éditions, 2013, p. 141-142, Cat. 32.
  7. « Léonard de Vinci mourant dans les bras de François Ier, Jean-Démosthène Dugourc », sur Cat'zArts
  8. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, De Poussin à Fragonard : hommage à Mathias Polakovits, Carnets d’études 26, Beaux-arts de Paris éditions, 2013, p.141-145, Cat. 33.
  9. « Le Réveil du maréchal de Catinat, Jean-Démosthène Dugourc, sur Cat'zArts »
  10. Sous la direction d’Emmanuelle Brugerolles, de l’alcôve aux barricades de Fragonard à David, Beaux-Arts de Paris les éditions, 2016, p.166-167, Cat. 54
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