Jean-Baptiste Alexandre Damase de Chaudordy

Le comte Jean-Baptiste-Alexandre-Damase de Chaudordy ou Jean-Baptiste-Alexandre-Damaze de Chaudordy[1] est un diplomate et un homme politique français, né à Agen le , décédé le à Paris. Il fut notamment ambassadeur de France en Suisse et en Espagne, et le représentant de la France à la conférence de Constantinople en 1876 et 1877.

Biographie

Petit-fils d'un notaire, fils du comte Jean-Baptiste-Thomas de Chaudourdy (1781-1849), avocat, député du Lot-et-Garonne de 1844 à 1848, président de la chambre d'Agen, Jean-Baptiste Alexandre Damaze de Chaudordy naît à Agen le . Il passe son enfance au château de Laclotte, bâtisse érigée par son père dans les années 1820 sur la commune de Castelculier. Après des études à Henri IV et Louis-le-Grand, il est blessé en participant à la répression des barricades de juin 1848 au sein de la garde nationale[2].

La même année, il rejoint le ministère des Affaires étrangères, au sein duquel il occupe successivement les fonctions d'attaché à l'ambassade de Rome (1850) — Pie IX le fait comte romain —, puis de secrétaire d'ambassade à Londres, Weimar, Madrid et Copenhague[2]. Sous-chef du cabinet du ministre en , sous-directeur du cabinet en 1866, il est nommé ministre plénipotentiaire en 1867. Directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Henri de La Tour d'Auvergne, lors de la journée révolutionnaire du , il est maintenu dans ses fonctions par Jules Favre et délégué du gouvernement de la Défense nationale à Tours le 16 septembre, durant le siège de Paris. Après l'arrivée de Léon Gambetta (9 octobre), il noue avec lui des relations marquées par l'estime mutuelle et s'efforce de rompre l'isolement diplomatique de la France, cherchant notamment à obtenir la médiation du Royaume-Uni[2].

Le , il est élu député du Lot-et-Garonne à l'Assemblée nationale, le 2e sur 6, avec 58 057 voix sur 76 859 votants et 103 962 inscrits. Siégeant sur les bancs de l'Union des droites[3], il vote pour les prières publiques, l'abrogation des lois d'exil, le pouvoir constituant de l'Assemblée (), l'acceptation de la démission de la présidence de la République d'Adolphe Thiers (), la circulaire Pascal (10 juin), l'arrêté contre les enterrements civils (24 juin), le septennat, le maintien de l'état de siège, le gouvernement de Broglie () ; contre le retour du parlement à Paris () et la dissolution de l'Assemblée () ; il s'abstient sur la paix (). Il vote de même concernant l'amendement Wallon () et l'ensemble des lois constitutionnelles de 1875 (25 février), se démarquant ainsi de la politique d'Ordre moral du gouvernement Ernest Courtot de Cissey[2].

Il est nommé ambassadeur près la Confédération suisse à Berne le , puis à Madrid le . Représentant de la France à la Conférence de Constantinople, il refuse le poste d'ambassadeur à Constantinople au moment de la Guerre russo-turque de 1877-1878. De retour à Madrid, il est mis en disponibilité le , avant d'être nommé par le gouvernement Léon Gambetta ambassadeur à Saint-Pétersbourg le . Toutefois, il est remplacé dès le — après la chute du gouvernement Gambetta — par l'amiral Jaurès, et rejoint la Commission des Archives diplomatiques au ministère des Affaires étrangères.

Décorations

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le , officier le , commandeur le [4] et grand officier de la Légion d'honneur le [5].

Il est fait grand-croix de l'ordre de Charles III d'Espagne en .

Culture

Il a légué à sa ville natale sa collection espagnole, parmi laquelle : cinq Goya, dont un Autoportrait et Le Ballon[6], accompagnés par des œuvres de ses suiveurs comme Eugenio Lucas Velázquez (Le Garrot). Ces œuvres sont aujourd'hui exposées au Musée des beaux-arts d'Agen.

Œuvres

  • La France à la suite de la guerre de 1870-1871, la France à l'intérieur, la France à l'extérieur, E. Plon, Nourrit et Cie, 1887 ; p. 136 (lire en ligne)
  • De l'État politique de la nation française, E. Plon, Nourrit et Cie, 1888 ; p. 49 (lire en ligne)
  • La France en 1889, E. Plon, Nourrit et Cie, 1889 ; p. 284
  • Considérations sur l'état de la France à l'intérieur, E. Plon, Nourrit et Cie, 1895 ; p. 69
  • Considérations sur la politique extérieure et coloniale de la France, E. Plon, Nourrit et Cie, 1897 ; p. 116
  • La France et la question d'Orient, E. Plon, Nourrit et Cie, 1897 ; p. 34 (lire en ligne)

Notes et références

  1. Note : selon les documents consultés, on trouve l'orthographe « Damase » ou « Damaze ».
  2. Dictionnaire des parlementaires d'Aquitaine sous la IIIe République, p. 436 à 439.
  3. Base de données des députés français depuis 1789, publié sur le site de l'Assemblée nationale (consulté le 1er mai 2018)
  4. « Cote LH/505/22 », base Léonore, ministère français de la Culture, page 1/33 (consulté le 1er mai 2018)
  5. « Cote LH/505/22 », base Léonore, ministère français de la Culture, pages 30 et 31/33 (consulté le 1er mai 2018)
  6. [PDF] Mémoire d'une collection : Le legs du comte Chaudordy, page 2/2, publié le 7 octobre 2010 sur le site de la Ville d'Agen (consulté le 1er mai 2018)

Pour aller plus loin

Sources bibliographiques

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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