Jean-Baptiste-Marie Campenon

Jean-Baptiste-Marie-Édouard Campenon, né à Tonnerre (Yonne) le et mort à Neuilly-sur-Seine le , général et homme politique français.

Biographie

Il étudie à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr d'où il sort le avec le grade de sous-lieutenant[1].

Pour certains, c'est en 1850, alors qu'il est officier de l'armée française en poste à Lyon, qu'il traduit secrètement, sous le nom de Baron R..., « Le Jardin parfumé[2] », ouvrage également connu sous le nom de « La Prairie parfumée ». Il attendra 1876 pour publier sa traduction[3].

Mais pour d'autres, c'est devant Sébastopol qu'il commence cette traduction qu'il ne terminera jamais[4].

Après le Coup d'État du 2 décembre 1851, il refuse de prêter serment au prince président et, exilé par Louis-Napoléon en Tunisie, il participe à la réorganisation des troupes de l'armée beylicale tunisienne en tant qu'instructeur militaire étranger.

Il est l'auteur de nombreux faits d'armes en Crimée, en Algérie, en Chine et lors de la guerre de 1870.

Ami de Gambetta, il est plusieurs fois ministre de la guerre en 1881, puis 1883 et 1885. En avril, mai et , il se prononce nettement, à la Chambre des députés pour un service militaire d'une durée de trois ans, sans exception[5].

Sénateur inamovible à partir du , il meurt le à Neuilly-sur-Seine.

Ses obsèques civiles lui valent quelques lignes, publiées une semaine après son décès dans le journal La Croix, n°2398 du :

« Lorsque le général Campenon fut nommé ministre de la guerre, il était un des plus jeunes divisionnaires inconnu des quatre-vingt-dix-neuf centièmes de l'armée, à laquelle aucun grand talent, aucun fait éclatant ne l'avait signalé. Le très grand étonnement ne cessa que lorsqu'on apprit sa liaison avec Gambetta (...). Pour nous, ce qui nous reste du général Campenon, c'est que, ministre et sénateur, il fut un adversaire acharné de l'aumônerie militaire. C. B.[6]. Ajoutons que ce triste et grossier soldat a eu pour dernier exploit de se commander des obsèques civiles. Il a été servi. »[7].

Il est inhumé dans le cimetière Saint-Pierre de Tonnerre.

Références

  1. « Cote LH/415/32 », base Léonore, ministère français de la Culture
  2. D'après Nicolas Ballet, « Le traducteur secret du « Kama-Sutra » arabe était un officier en poste à Lyon », Le Progrès, (lire en ligne)
  3. D'après Claude Leborgne, « Le Sabre et la Plume », Le Casoar, no 205, (lire en ligne).
  4. De l’érotologie arabe aux curiosa : Le Jardin parfumé du Cheikh an-Nafzâwî, par Sylvette Larzul - https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01524880/document
  5. Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889) - https://www.senat.fr/senateur-3eme-republique/campenon_jean_baptiste1442r3.html
  6. Les initiales C.B. sont celles de l'« écrivain militaire » (un lecteur de La Croix) qui a adressé une note au journal, à la suite du décès du général Campenon. Celle-ci y a été publiée. Il s'agit d'une rubrique du type « Courrier des lecteurs ».La dernière phrase semble avoir été rédigée par la rédaction du journal, car figurant après les initiales de l'auteur du texte.
  7. Journal La Croix (Groupe Bayard), n°2398 du , p.3 numérisé sur Gallica, lire: et aussi .

Voir aussi

Bibliographie

  • Gustave Vapereau, « Campenon, Jean Baptiste Marie Edouard » dans Le Dictionnaire universel des contemporains, Paris, Hachette, 1880. (p. 10) (OCLC 36982383)

Liens externes

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