James H. Doolittle
James Harold Doolittle dit Jimmy Doolittle ( - ) est un pilote américain, pionnier du développement de l'aviation de l'entre-deux-guerres. Officier de l'USAAF pendant la Seconde Guerre mondiale, il conçut et mena en un raid audacieux qui porte son nom, le raid de Doolittle — le premier bombardement de Tokyo par les forces américaines.
Pour les articles homonymes, voir James Doolittle (homonymie) et Doolittle (homonymie).
James H. Doolittle | ||
James H. Doolittle | ||
Surnom | Jimmy | |
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Naissance | Alameda (Californie) |
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Décès | Pebble Beach (Californie) |
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Origine | Américain | |
Allégeance | États-Unis | |
Arme | United States Air Force United States Army Air Forces United States Army Air Corps United States Army Air Service |
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Grade | Général | |
Années de service | 1917 – 1959 | |
Commandement | 12th USAAF 15th USAAF 8th USAAF |
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Conflits | Seconde Guerre mondiale Guerre de Corée |
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Faits d'armes | Raid de Doolittle Opération Torch Opération Market Garden |
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Distinctions | Medal of Honor Army Distinguished Service Medal Silver Star Distinguished Flying Cross |
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Autres fonctions | directeur du département aviation de la Shell Oil Company | |
Jeunesse
Il est né à Alameda en Californie le . Il passa sa jeunesse à Nome, en Alaska. Il suivit ensuite une scolarité à Los Angeles avant d'intégrer l'université de Berkeley où il étudia à l'école des Mines avant de prendre un congé pour s'engager en octobre 1917 dans le Signal Corps Reserve comme cadet volant (flying cadet). Doolittle s'entraina à l'école d'aéronautique militaire à Rockwell Field (en), en Californie, et fut nommé second lieutenant du Signal Corps' Aviation Section en . Durant la Première Guerre mondiale, il resta aux États-Unis comme instructeur et fit son temps de guerre dans plusieurs camps de l'armée américaine au Texas, dans l'Ohio, en Louisiane, etc. Il mènera également des patrouilles à la frontière mexicaine, après l'expédition punitive américaine de 1916.
Qualifié pour rester dans l'armée après la guerre, il est promu lieutenant le et suit l'école de mécanique du service aérien à Kelly Fields (en), au Texas, et les cours d'ingénieur en aéronautique à McCook Field, dans l'Ohio. Il part ensuite terminer sa formation à Berkeley où il obtient un Bachelor of Arts en 1922.
Entre-deux-guerres
Entre les deux guerres, il va devenir l'un des plus célèbres pilotes américains, pionnier de nombreux vols. Volant sur le De Havilland DH-4, qui était équipé des premiers instruments de navigation, il effectua la première traversée du pays, de Pablo Beach, en Floride, à Rockwell Field (en) à San Diego, en Californie, en 21 heures et 19 minutes, ne s'arrêtant qu'une fois pour prendre du carburant à Kelly Field. L'US Army le décore alors de la Distinguished Flying Cross.
En , après avoir été pilote d'essai et ingénieur en aéronautique à McCook Field, Doolittle entra au Massachusetts Institute of Technology (MIT). En , il mena des tests accélérés d'avions à McCook Field, ce qui allait devenir le sujet de sa thèse de master et lui offrir une seconde Distinguished Flying Cross. Il obtint un Master of Science du MIT en . Alors que l'armée lui avait donné deux ans pour obtenir son diplôme, il ne lui en fallut qu'un seul. Il enchaîna immédiatement pour obtenir un doctorat en aéronautique, qu'il reçut en . Il indiqua qu'il estimait son master plus significatif que son doctorat.
Après son diplôme, Doolittle suivit un entraînement spécial sur des hydravions à grande vitesse à la Naval Air Station Anacostia, à Washington. Il servit également au bureau des tests navals à Mitchel Field, à New York, et fut alors l'une des figures familières des tentatives de record aérien de la région de New York. Il gagna l'édition 1925 de la coupe Schneider sur un Curtiss R3C-2 à une vitesse moyenne de 232 milles par heure. Pour cet exploit, il reçut le Mackay Trophy (en) en 1926.
En , Doolittle obtint un congé de l'armée pour aller en Amérique du Sud réaliser des vols de démonstration. Au Chili, il se brisa les deux chevilles mais réalisa avec son Curtiss P-1 Hawk des manœuvres aériennes malgré ses chevilles dans le plâtre. Il retourna aux États-Unis où il fut confiné au Walter Reed General Hospital pour ses blessures jusqu'en . Doolittle fut ensuite affecté au McCook Field pour des tâches expérimentales en plus de son travail de pilote instructeur au sein du 385e escadron bombardier du Corps de réserve de l'Air. Durant cette période, il fut le premier à réaliser une boucle vers le bas (outside loop).
Instruments de bord
Sa plus importante contribution à la technologie aéronautique est le développement des instruments de bord. En 1929, il devint le premier pilote à décoller, voler et atterrir en n'utilisant que les instruments de bord sans visibilité à travers le cockpit. Retournant à Mitchel Field ce mois de septembre, il aida au développement de l'équipement de vol par temps de brouillard et aida au développement de l'horizon artificiel et du gyroscope directionnel, maintenant utilisés universellement. Il réalisa un vol complet aux instruments. Il attira alors l'attention de la presse pour ses vols « en aveugle » et reçut plus tard le trophée Harmon pour la conduite de ces expérimentations. Celles-ci rendront possible d'opérer par tous les temps pour les lignes aériennes.
En , il conseilla l'armée pour la construction de l'aérodrome de Floyd Bennett à New York. Doolittle démissionna de son service actif dans l'armée le et fut nommé major du Corps des spécialistes de réserve un mois plus tard. Il fut nommé directeur du département aviation de la Shell Oil Company, ce qui lui donna la possibilité de conduire de nombreux tests aéronautiques. Il effectuera alors régulièrement des périodes au sein de l'armée pour y réaliser des tests.
Doolittle permit à la Shell Oil Company de produire les premiers carburants d'aviation avec un indice d'octane de 100. Le carburant à haut indice d'octane était crucial pour les avions de haute performance qui étaient développés à la fin des années 1930.
En 1931, Doolittle remporta le trophée Bendix en gagnant la course Burbank (Californie) — Cleveland (Ohio) dans un biplan Laird Super Solution (en).
En 1932, il établit le record de vitesse pour avion partant de la terre ferme avec 296 milles par heure dans le Shell Speed Dash. Cette même année, il gagna à Cleveland le Thompson Trophy aux commandes du Gee Bee R-1 avec une vitesse moyenne de 252 milles par heure. Après avoir gagné les trois grands trophées de son époque, le Schneider, le Bendix et le Thompson, il se retira officiellement des courses aériennes, déclarant : « I have yet to hear anyone engaged in this work dying of old age »[1].
En , Doolittle devint un membre du Baker Board. Présidé par l'ancien Secrétaire à la Guerre Newton D. Baker, le bureau fut conçu pendant le scandale de l'Air Mail (en) pour étudier l'organisation de l'Army Air Corps. Une année plus tard, Doolittle intégra l'Air Corps Reserve. En 1940, il devint président de l'Institut de science aéronautique. Il reprit du service actif le en tant que major et adjoint du superviseur de district du Central Air Corps Procurement District à Indianapolis et Détroit, où il travailla avec les grands constructeurs automobiles dans la conversion de leurs usines pour la production d'avions. En août, il fut membre d'une mission spéciale envoyée en Angleterre pour s'informer des forces aériennes étrangères et de leur développement militaire.
Seconde Guerre mondiale
Raid sur le Japon
Peu après l'attaque de Pearl Harbor en et l'entrée en guerre des États-Unis, Doolittle fut promu lieutenant-colonel le 2 janvier 1942 et partit au quartier général de l'Army Air Force pour planifier le premier raid aérien contre le Japon. Il se porta volontaire et reçut l'approbation du général H.H. Arnold pour mener l'attaque des 16 bombardiers B-25, depuis le porte-avions USS Hornet, le 18 avril 1942 avec pour cible Tokyo, Kobe, Osaka et Nagoya, le raid de Doolittle. Il recevra la Medal of Honor pour cet exploit.
Guerre en Méditerranée et en Europe
En , comme Brigadier General — il fut promu de deux grades le jour suivant le raid sur le Japon, sautant le grade de colonel — Doolittle est assigné à la 8th USAAF naissante et le 23 septembre 1942 devient le commandant de la 12th USAAF en Afrique du Nord. Il fut promu Major General en et en mars 1943, il devient le commandant de la Northwest African Strategic Air Forces, un commandement unifié d'unités de l'US Army Air Forces et de la Royal Air Force. En , il devient le commandant de la 15th USAAF, toujours sur le théâtre d'opérations méditerranéen. Il participera comme pilote d'un B-26 Marauder à une mission d'attaque sur des canons à Pantelleria et volera quelques autres fois, malgré les risques encourus, surtout celui d'une capture par l'ennemi.
Le 3 janvier 1944, il prend son commandement le plus important, celui de la 8th USAAF basée en Angleterre. Le il est promu Lieutenant General, le plus haut grade jamais atteint dans l'armée américaine par un officier de réserve. Il va avec le général Spaatz profondément modifier la tactique des bombardements stratégiques au-dessus du Reich. Les deux hommes sont à l'origine de la mise en œuvre de la Big Week, une semaine de bombardements sur les sites des industries aéronautiques du Reich, visant autant à réduire le potentiel aéronautique allemand qu'à forcer la chasse allemande au combat contre des chasseurs alliés et à la détruire. Tactique renouvelée deux semaines plus tard avec le bombardement pendant une semaine de Berlin.
Son principal apport sera de libérer les chasseurs américains d'une protection serrée des flottes de bombardiers, les poussant à engager le combat avec la chasse allemande et à la poursuivre mais aussi permettant aux pilotes des P-38, P-47 et P-51 américains d'escorte de profiter de leur autonomie en carburant pour attaquer également les aérodromes et les moyens de transports ennemis, surtout lors de leur retour à leur base, contribuant ainsi grandement à la suprématie aérienne allié au-dessus de l'Europe à partir d'avril-mai 1944.
Dans la culture populaire
Plusieurs acteurs ont interprété le rôle de James H. Doolittle dans différentes fictions inspirées de l'histoire[2] :
- Spencer Tracy dans le film Trente secondes sur Tokyo (1944)
- Vince Davis dans le téléfilm Pancho Barnes (1988)
- Alec Baldwin dans le film Pearl Harbor (2001)
- John White dans la série documentaire Man, Moment, Machine (en), épisode Doolittle's Daring Raid (2005)
- Vincent Riotta dans le film The Lost Soldier (The Chinese Widow) de Bille August.
- Aaron Eckhart dans le film Midway (2019)
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jimmy Doolittle » (voir la liste des auteurs).
- « Je n'ai pas entendu dire que les gens qui font ce métier meurent de vieillesse. »
- (en) « Lt. Col. James Doolittle (Character) », sur Internet Movie Database (consulté le ).
Liens externes
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