Jacques Varangot
Jacques Léon Varangot, né le dans le 17e arrondissement de Paris et mort le dans le 18e arrondissement de Paris, est un obstétricien et professeur de gynécologie-obstétrique à la Faculté de médecine de Paris. En 1970, il a fondé le Collège national des gynécologues obstétriciens français (CNGOF).
Selon ses pairs, il enseignait que « la finalité de l'obstétrique n'est pas de réussir un accouchement par les voies naturelles à tout prix mais de faire naître un enfant en parfait état neurologique. Il craignait le traumatisme obstétrical, les épreuves du travail prolongées et les passages en force dans un bassin limite[1]. »
Biographie
Début de carrière
Jacques Varangot fut interne des hôpitaux en 1931, docteur en médecine en 1937, accoucheur des hôpitaux en 1942 et agrégé des facultés de médecine en 1946[2].
En 1950 il introduisit en France les premières perfusions intraveineuses d'extraits post-hypophysaires chez des primipares[1].
Il fut nommé à la Chaire de clinique obstétricale de la maternité Tarnier en 1955, succédant au Professeur Pierre Lantuejoul.
Évolution de carrière
En 1957, il accède à la Chaire de clinique obstétricale de la maternité de Port-Royal[3].
Au début des années 60, accompagné du Professeur Maurice Mayer, il rencontre Virginia Apgar, professeure d'anesthésie-obstétricale au Presbyterian Hospital, attaché à l'Université de Colombia, à New-York[4].
En 1962 il publie en collaboration avec les docteurs J.Chabrun et le pédiatre B.Parent une étude dédiée à la prévention du traumatisme cranio-encéphalique du nouveau-né au cours de l'accouchement. Les auteurs sont convaincus que beaucoup d'infirmités motrices cérébrales ou d'atteintes nerveuses définitives frappant à la fois le psychisme et la motricité pourraient être évitées en essayant de réduire au minimum le traumatisme obstétrical ou l'anoxie à la fin de la vie intra-utérine[5].
En 1967 il est élu à la présidence de la Société Nationale de Gynécologie et d'Obstétrique de France[6].
En 1970 il fonde le Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français (CNGOF), formation analogue à celle du Royal College of Obstetricians and Gynaecologists (RCOG). Dans son esprit, le Collège ne devait être ni un syndicat chargé des intérêts matériels de la profession, ni une société savante, mais un organisme chargé d'organiser la spécialité et de représenter la profession auprès des pouvoirs publics[1].
En 1975 il publie en collaboration avec les professeurs Claudine Amiel-Tison, Roger Henrion et Émile Papiernik, le mémoire La souffrance cérébrale du nouveau-né à terme. Causes et devenir. A partir d’une enquête réalisée sur 65 enfants nés à terme et ayant présentés des signes neurologiques, même lorsque le coefficient d’APGAR était satisfaisant, l’équipe scientifique a identifié pour 45 d’entre eux une triade de facteurs obstétricaux : anomalies de la présentation (notamment en occipito-postérieure), anomalies dynamiques du travail et épreuves du travail. L’équipe s’interroge également sur le fait que les bébés traumatisés obstétriques survivants ne soient comptabilisés par aucunes statistiques alors que les bébés décédés le sont[7].
En 1977 Jacques Varangot adresse un discours à Simone Veil, alors Ministre de la Santé, à l'occasion des 1res Journées du Collège National des Gynécologues Obstétriciens Français[8].
En 1977 il publie en collaboration avec Claudine Amiel-Tison, Roger Henrion, M-T. Esque-Vaucouloux (Université de Barcelone), J.Goujard (INSERM), G.Firtion et C.Tchobroutsky, l'étude clinique La souffrance cérébrale du nouveau-né à terme. Résultats d’une enquête prospective. A partir d’une enquête prospective poursuivie durant 15 mois à la maternité de Port-Royal, l’équipe scientifique est parvenue à identifier certaines situations obstétricales constituant des facteurs de signes de souffrance cérébrale constatées chez 88 nouveau-nés dans la période néonatale : faux travail, dystocie fonctionnelle, travail long, épreuve de travail trop prolongée, constitution d’une bosse séro-sanguine, primiparité, présentation en occipito-postérieure droite[9].
En 1978 le professeur Claude Sureau affirme dans son livre Le danger de naître, que Jacques Varangot était « conscient de l'existence de martyrs de l'obstétrique » et que ses travaux sur le sujet « lui valurent surtout des ennuis »[10].
Jacques Varangot meurt en 1985 à Paris[11].
Distinctions
Il est élu en 1961 membre de l'Académie nationale de médecine.
Œuvre scientifique
Publications
1937 : Les tumeurs de la granulosa (folliculomes de l'ovaire). Édition Arnette[12].
1941 : Thérapeutique hormonale des dysménorrhées. Édition Masson[13].
1942 : Hormonothérapie gynécologique : bases physiologiques, pratique clinique. Édition Masson[14].
1943 : Le Syndrome de masculinisation de la femme adulte. Revue de chirurgie. 61e année, janvier-mars. 41-52[15].
1944 : Organes génitaux de la femme : voie abdominale, voie vaginale. Traité de technique chirurgicale Tome III, fasc. II. Édition Masson[16].
1946 : Hormonothérapie gynécologique : bases physiologiques, pratique clinique. Édition Masson[17].
1956 : Opérations césariennes. Traité de techniques chirurgicales. Tome V. 595-624. Édition Masson.
1957 : Chaire de Clinique obstétricale de la Maternité Port Royal, Leçon inaugurale. Faculté de Médecine de Paris[18].
1975 : La mortalité périnatale à Port-Royal (1962-1971). J. Gynecol. Obstet. Biol. Reprod., 1975;4:357-371.
Éditeur scientifique
1970 : Progrès en obstétrique. Édition Flammarion[19].
Collaborations
1939 : A propos des indications dans l'ovariectomie au cours de la gestation. En collaboration avec L.Portes. Édition Masson[20].
1939 : Etude endoscopique et hormonale des rétentions placentaires post-aborteux. En collaboration avec L.Portes, M.Mayer. Édition Masson[21].
1941 : Contribution à l'étude des carences en vitamine K dans leurs rapports avec la puerpéralité. En collaboration avec L.Portes. La Presse Médicale[22].
1947 : Les acquisitions médicales récentes : conférences faites aux Journées Médicales 1946 de la Clinique Propédeutique de Broussais. En collaboration avec L.Aragon, G.Duhamel, J.Marx, L.Vallery-Radot. Édition Flammarion[23].
1952 : Les Frottis vaginaux endocriniens, bases biologiques et indications cliniques gynécologiques. En collaboration avec R.Vokaer, J-P.Pundel, Z.Jaworski, R.Bourg. Édition Masson[24].
1955 : Influence de la grossesse et de l'accouchement sur le taux plasmatique des 17-21 dihydroxy-20 cétostéroides libres et conjugués. En collaboration avec A.Seeman, M.Cedard, C.Guiguet. Soc. Biol.149(19-20):1764-1770.
1962 : La prévention du traumatisme cranio encéphalique du nouveau né au cours de l'accouchement. En collaboration avec J.Chabrun, B.Parent. Sem thérapeutique. Hors série[5].
1968 : Influence of luteinizing hormone on the aromatization of testosterone by human placenta perfused in vitro. En collaboration avec L.Cedard, E.Alsat, C.Ego. Steroids.
1970 : Studies on the mode of action of luteinizing hormone and chorionic gonadotropin on estrogenic biosynthesis and glycogenolysis by human placenta perfused in vitro. En collaboration avec L.Cedard, E.Alsat, M-J.Urtasun. Steroids.
1975 : La souffrance cérébrales du nouveau-né à terme. Causes et devenir. En collaboration avec C.Amiel-Tison, R.Henrion, E.Papiernik. La Nouvelle Presse Médicale[7].
1977 : La souffrance cérébrale du nouveau-né à terme. Résultats d’une enquête prospective. En collaboration avec C.Amiel-Tison, R.Henrion, M-T.Esque-Vaucouloux (Université de Barcelone), J.Goujard (Inserm), G.Firtion et C.Tchobroutsky. Journal de Gynécologie-Obstétrique et de Biologie de la Reproduction. Volume 6. 971-989[9].
Références
- R.Henrion, « In memoriam Jacques Varangot », 9es Journées du CNGOF, (lire en ligne)
- Francis Tayeau, « Nécrologie du professeur Jacques Varangot », Bulletin de l'Académie Nationale de Médecine, (lire en ligne)
- Jacques Varangot et Faculté de médecine (Paris) Chaire de clinique obstétricale, Leçon inaugurale : Faculté de médecine de Paris, Chaire de clinique obstétricale de la maternité de Port Royal, Paris le 8 janvier 1957, (lire en ligne)
- Ernest Kern, Jean Lassner et Guy Vourc’h, Regard sur l'anesthésie d'hier., Glyphe & Biotem éditions, (lire en ligne), p. 175-176
- J.Varangot, J.Chabrun et B.Parent, « La prévention du traumatisme cranio encéphalique du nouveau né au cours de l'accouchement. », Semaine Thérapeutique, (lire en ligne)
- « Allocution de M.Varangot », Bulletin de la Federation de Gynecologie et d'Obstetrique de Langue Francaise, (lire en ligne)
- J.Varangot, R.Henrion, C.Amiel-Tison et E.Papiernik-Berkhauer, « La souffrance cérébrale du nouveau-né à terme. Causes et devenir. », La Nouvelle Presse Médicale, (lire en ligne)
- J.Varangot, « Allocution de bienvenue à Madame le Ministre de la Santé et de la Sécurité Sociale », Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction, (lire en ligne)
- C.Amiel-Tison, R.Henrion, M-T.Esque-Vaucouloux, J.Goujard, G.Firtion, C.Tchobroutsky et J.Varangot, « La souffrance cérébrale du nouveau-né a terme. Résultats d'une enquête prospective. », Journal de Gynécologie Obstétrique, de Biologie de la Reproduction, (lire en ligne)
- Claude Sureau et Laurence de Cambronne, Le Danger de naître, (lire en ligne)
- « Fichier des décès de l'INSEE », sur arbre.app (consulté le )
- Pr Jacques Varangot, « Les tumeurs de la granulosa (folliculomes de l'ovaire) », Éditeur scientifique, Arnette, (lire en ligne, consulté le )
- Jacques-Léon Varangot, Thérapeutique hormonale des dysménorrhées..., Masson, (OCLC 458407764, lire en ligne)
- Jacques Varangot et Louis Préfacier Portes, Hormonothérapie gynécologique: bases physiologiques, pratique clinique, Masson et cie, (lire en ligne)
- Jacques-Léon Varangot, Le Syndrome de masculinisation de la femme adulte, par J. Varangot., (OCLC 458407762, lire en ligne)
- Jean-Claude Rudler, R. Palmer, Jacques Varangot et Pierre Éditeur scientifique Mocquot, Traité de technique chirurgicale: voie abdominale, voie vaginale, Masson et Cie, (lire en ligne)
- Jacques Varangot et Louis Préfacier Portes, Hormonothérapie gynécologique: bases physiologiques, pratique clinique, Masson et Cie, Éditeurs, (lire en ligne)
- Pr Jacques VARANGOT, « Chaire de Clinique obstétricale de la Maternité Port Royal, Leçon inaugurale (Faculté de Médecine de Paris) », Éditeur scientifique, vol. 65, no 11, , p. 217–223 (lire en ligne)
- Jacques Varangot et C. Amiel, Progrès en obstétrique: Sous la direction de Jacques Varangot, avec la collaboration de C. Amiel, Flammarion,, (lire en ligne)
- Louis Portes et Jacques Varangot, A propos des indications dans l'ovariectomie au cours de la gestation, Masson, (lire en ligne)
- Louis Portes, Jacques Varangot et M. Mayer, Etude endoscopique et hormonale des rétentions placentaires post-aborteux, Masson, (lire en ligne)
- Jacques-Léon Varangot et Louis-Marie-Joseph Portes, Contribution à l'étude des carences en vitamine K dans leurs rapports avec la puerpéralité, par MM. Louis Portes et Jacques Varangot..., Masson, (OCLC 458407757, lire en ligne)
- Louis Préfacier Aragon, Georges Préfacier Duhamel, Jean Préfacier Marx et Jacques Varangot, Les acquisitions médicales récentes: conférences faites aux Journées Médicales 1946 de la Clinique Propédeutique de Broussais, Éditions médicales Flammarion, (lire en ligne)
- Roger Vokaer, Les Frottis vaginaux endocriniens, bases biologiques et indications cliniques gynécologiques. Préface de J. Varangot... Avant-propos de R. Bourg... 2e édition..., Desoer ;;Masson, (lire en ligne)
Liens externes
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