Jacques Poupon

Jacques Poupon, dit l’abbé Poupon, né le à Montreuil (Seine)et mort le à Chambéry (Savoie), est un prêtre catholique français, fondateur de nombreuses œuvres charitables et sociales, conseiller municipal à Sens (Yonne) de 1971 à 1977 et à Montvalezan (Savoie) de 1977 à 1983.

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Biographie

Jacques André Poupon est né le , à 21 heures, au 45 de la rue Désiré Préaux à Montreuil (Seine). Il est le fils de Jeanne Adrienne Butel et de Jules Adrien Poupon. Sa mère a 30 ans à sa naissance. Son père est décédé précédemment, le de la même année à Paris, des suites de la Première Guerre mondiale.

Jacques devient pupille de la Nation, par jugement du tribunal civil de la Seine, rendu le .

Il passe son enfance à Esbly (Seine). Il entre, en 6e en 1932, au Petit séminaire Sainte Marie de Meaux. C'est dans cette commune qu'il rencontre l'évêque Frédéric Lamy, Mgr Lamy, qui deviendra l'archevêque de Sens en 1936. Jacques Poupon rejoindra l'archevêque en 1941 et terminera ses études de séminariste.

Il est ordonné prêtre catholique le à Sens.

STO et seconde guerre mondiale

Requis pour le Service du travail obligatoire, il arrive en Allemagne le . Il effectuera ce service à Plochingen près de Stuttgart jusqu'à fin . Lors de cette période, de nombreux prêtres ou séminaristes sont mobilisés voire réquisitionnés. Partageant le sort des travailleurs, ce mouvement s'accompagnera du développement des prêtres ouvriers. Cet engagement s'inscrit dans la naissance d'un mouvement de l'action catholique notamment, la jeunesse ouvrière chrétienne dont l'abbé sera un ardent animateur, en réaction à l'attitude de l'épiscopat français proche du maréchal Pétain.

Il revient à son domicile, 86 avenue Joffre à Esbly (Seine et Marne) le .

N'ayant pas été appelé en 1940, il est mobilisé le dans les Forces Terrestres Antiaériennes. Il est enfin libéré le et peut reprendre ses études de théologie au Grand séminaire de Sens.

Une MJC Jacques Poupon avant l'heure

1953 La signature de l'abbé

Jacques Poupon avait créé, en 1947, « la Savoyarde », en Savoie, une colonie de vacances grâce à laquelle il emmenait, chaque été, 200 à 300 jeunes du sénonais à la montagne. Dans des conditions homériques, en juillet, les uns couchant sous la tente, les autres dans des écoles, et tout cela avec des moniteurs bénévoles.

La colonie a duré jusqu'au début des années 1970. La commune de la Rosière, où se déroulait la colonie, est devenue une station de sports d'hiver.

En 1925, un autre abbé Bernard Ferrand, originaire de la même région de Sens, avait créé une colonie de vacances, à Plancherine, en Savoie.

À Sens (Yonne), Jacques Poupon avait fondé le patronage des Cœurs Vaillants, dans une aile du Cercle catholique, rue des Déportés et de la Résistance. "Une maison des jeunes" avant l'heure, raconte Jean-Claude Trémouille. Il y avait un baby-foot, une salle de détente.

Le curé proposait aussi des séances de cinéma au Brennus[1], ainsi qu'à la campagne, avec une équipe itinérante. Des milliers de Sénonais ont participé à ses activités[2].


Carrière politique

Il assumera beaucoup plus tard, deux mandats électifs, le premier dans le conseil municipal de Sens de 1971 à 1977. On peut constater que l'abbé entre au conseil municipal sous la mandature de M. Etienne Braun, au moment où le député-maire, et chef d'entreprise Gaston Perrot quitte la mairie après 24 ans de mandat. Pour le second mandat, on retrouve l'abbé à Montvalezan de 1977 à 1983.

On constate, sur la délibération du conseil municipal de Montvalezan en 1977, qu'il perd la place de maire de la commune pour deux voix[3].

Dans les deux mandats il est membre actif de la Commission des œuvres sociales.

Distinctions et hommages

Par décret du , il est nommé Chevalier de l'ordre national du Mérite pour ses fonctions de directeur de colonies de vacances de 1946 à 1977[4].

Il existe, depuis le , à Sens, un centre d'hébergement et de réinsertion sociale sous l'égide de la Croix Rouge au nom de Jacques Poupon.

L'abbé et les diverses pressions

L'abbé était très écouté et aimé dans les milieux ouvriers, s'attachant à "témoigner de la fraternité chrétienne", selon son expression. Mais il n'était pas toujours en odeur de sainteté chez les notables de la ville de Sens. Tout le monde ne voyait pas d'un bon œil ses actions charitables. C'est ainsi qu'il eut des difficultés à cause d'un centre d'accueil pour personne en détresse, établi dans une ancienne école religieuse qu'il avait acquise rue de Lyon, à Sens. Des hôteliers auraient estimé qu'il leur faisait du tort parce qu'il prêtait ses locaux pour des fêtes familiales...

À cause de diverses pressions, l'abbé Poupon fut obligé de quitter la ville de Sens en 1973. Les terrains du Cercle catholique, le cinéma Brennus et son propre logement furent vendus pour une bouchée de pain[5].

Un curé généreux, bienfaiteur de l'humanité

S'il ne fut pas ménagé par certains milieux bourgeois, l'abbé Poupon en prit aussi, parfois, à son aise avec eux. Ainsi, un jour de fête religieuse, il fit asseoir, au premier rang des notables endimanchés, un vagabond qui déambulait dans la cathédrale[6].

Avant Coluche, avant tous les offices humanitaires, comme l'abbé Pierre, comme le bon saint-Vincent de Paul, localement, l'abbé Poupon fut un bienfaiteur de l'humanité.

Sa mort

Il décède le au centre hospitalier, square Massalaz, de Chambéry, à la suite d'une longue maladie. Il avait 71 ans. Son dernier domicile était à Bourdeau (Savoie).

Dans sa sépulture, au cimetière du Bourget du Lac, il côtoie sa sœur, Eliane, dite "Tati", décédée en 1983 et son beau-frère, Pierre Herbigny, gestionnaire pendant 20 ans du complexe hôtelier "Le Solaret" de la Rosière (Savoie).

Les 7 fondations créées par l'abbé Poupon

1947 Savoie Ecoles en Bauges
1954 Savoie Belleville
1955 Savoie création du chalet


1947 - L'importante colonie de vacances en montagne "La Savoyarde" spécialement conçue pour l'enfance de condition modeste.

La devise de la colonie, de Jacques Cœur et de l'abbé: "À cœur vaillant, rien d'impossible[7]". La colonie a fonctionné jusqu'en 1970.

1948 - La Maison Familiale pour ménages ouvriers.

1949 - Un cinéma à Sens pour la jeunesse, le Brennus. Le cinéma ferme en 1968, puis il est rasé en 1978 pour laisser la place à un terrain de sport scolaire, devenu aujourd'hui un parking.

1950 - Le "foyer de la Savoyarde" à Sens pour accueillir enfants et parents pour des réunions, loisirs, conférences.

1962 - En Savoie, un centre classes de neige "Le Ramoneur".

1968 - Le foyer d'hébergement pour travailleurs "La Roseraie". Ce centre d'accueil reçoit gratuitement toute personne en détresse[8].

L'abbé avait aussi créé un patronage, à Sens, celui des "Cœurs Vaillants"

Association de l'abbé Poupon

Des Sénonais ont créé, le , une association en mémoire de l’abbé Poupon. "les Amis de l'Abbé Jacques Poupon" (2A.J.P). Ils recherchent activement des témoignages[9].

Bibliographie

1987 Albertville autrefois. Les années 20, Edition simplifiée par Alain Mermier

1992 Journal l'Yonne Républicaine, Jacques Poupon, le curé généreux

1992 Journal le Sénonais Libéré, l'abbé Jacques Poupon restera leur père spirituel

1992 Hommage de la Municipalité de Montvalezan par Madame Eliane Maître, secrétaire de mairie.

1997 Histoire du Châtelard-en-Bauges par Henri Bouvier

2000 Inauguration du centre de la Croix Rouge à Sens, en présence du président national de la Croix Rouge, article de presse

2004 Art and Intellect in the Philosophy of Etienne Gilson par Francesca Aran Murphy

2014 Les dernières infos de Haute Tarentaise par Pierre Villeuneuve

Notes et références

  1. 1947-1949 Le cinéma Le Brennus
  2. Propos recueillis par le journal l'Yonne Républicaine, le 24 novembre 2015, avec le concours de Jean-Claude Trémouille et Claude Prieur
  3. 1977 Délibération du conseil municipal de Montvalezan
  4. voir le décret ci-joint
  5. 1992 journal Yonne Républicaine
  6. 1992 Journal l'Yonne Républicaine, Jacques Poupon, le curé généreux
  7. À cœur vaillant, rien d'impossible
  8. Sources: mémoire de proposition pour le grade de chevalier, le 29 juin 1977 de Paul DIJOUD Paris
  9. Contacts de l'association abbé Poupon

Liens externes

2015 Une association sénonaise va se créer en mémoire de l'abbé Poupon

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