Jacques Kohn

Jacques (Chelomo[1]) Kohn (, Paris-, Jérusalem, Israël) est un magistrat, avocat général français qui a prononcé le réquisitoire lors du procès Villemin de 1993 et érudit juif, éditeur moderne de Rachi. C'est aussi un éducateur, issu d'une famille juive orthodoxe, dont le père, Samuel Kohn, résistant a été arrêté, le , dans la Rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon et déporté à Auschwitz.

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Éléments biographiques

Famille

Jacques Kohn est né à Paris, le . Son père Samuel Kohn, fondé de pouvoir dans une banque à Paris est né dans le 9e arrondissement de Paris[2],[3].

La mère de Jacques Kohn est Marguerite Samuel, de Colmar. Elle est née le à Saverne, Bas-Rhin et décédée en 1993[4].

Après la guerre, veuve, Maguerite Kohn est secrétaire de direction de l'École Yabné, au 60 Rue Claude-Bernard, dans le 5e arrondissement de Paris[5].

Jacques Kohn est l'aîné de sa famille. Il a 3 sœurs et un frère[6].

Jacques Kohn est l'époux d' Ellen Klopman . Ils ont 3 enfants.

Arrestation et déportation de son père

Le père de Jacques Kohn, Samuel Kohn, est arrêté le , lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon, par la Gestapo, sous les ordres de Klaus Barbie.Il est transféré de Lyon vers le Camp de Drancy. Il est déporté par le Convoi No. 62, en date du , à Auschwitz, où il est assassiné.

Éducation juive

Le père de Jacques Kohn, Samuel Kohn, est un membre actif de la synagogue orthodoxe non-consistoriale Adas Yereim, dans le 9e arrondissement de Paris. Le rabbin Elie Munk guide les enfants de Samuel Kohn, après sa déportation.

Après la guerre, Jacques Kohn passe deux ans à Cleveland, aux États-Unis, à la Yechiva de Telsz.

Études séculaires

Jacques Kohn fait ses études secondaires au Lycée Condorcet, dans son quartier, le 9e arrondissement de Paris.

Carrière de magistrat

Jacques Kohn devient juge d'instruction à Senlis puis à Mulhouse[3]. Il termine sa carrière en tant que procureur de la République à Dijon[3]. Il y est avocat général lors du procès Jean-Marie Villemin en 1993. Il critique alors sévèrement le premier juge de l'affaire, le juge Lambert[7] : « Il a accumulé des erreurs trop nombreuses pour qu'il me soit possible d'en dresser l' inventaire. »[8] Il requiert à cette occasion une peine d’au moins dix ans de prison contre Jean-Marie Villemin, meurtrier de Bernard Laroche mais n'obtient que cinq ans dont un an avec sursis[7].

L'étude de la Torah à Jérusalem

Après avoir vécu à Mulhouse de 1962 à 1990[3], il s'installe en 1999 à Jérusalem, où il consacre son temps à l'étude de la Torah et à son enseignement. Il publie une édition appréciée du Houmach avec le commentaire de Rachi aujourd'hui disponible en ligne sur le site Sefarim. Bien que pratiquant un judaïsme orthodoxe, il refuse l'idée de séparer hommes et femmes dans les autobus[9].

De formation juridique, Jacques Kohn répond en juriste à diverses questions liées au judaïsme, sous la forme de Responsa[10].

Jacques Kohn est décédé le , à Jérusalem, à l'âge de 82 ans. Il est enterré au Mont des Oliviers.

Distinction

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur le [11].

Ouvrages

  • Jacques Kohn, Houmach avec Rachi, Jérusalem, Librairie Gallia[12], ouvrage salué en 2009 par le magazine l'Arche d'édition « excellente quoique peu connue »[13]. Le commentaire de Rachi traduit par Jacques Kohn est disponible sur Sefarim[14]. Il s'agit d'une traduction non seulement rigoureuse mais aussi explicitée là où la pensée de Rachi n'est pas immédiatement compréhensible[15].

Bibliographie

  • Marguerite Kohn. Nous, les rescapés: le destin d'une famille juive française de stricte observance[16].

Notes et références

Articles connexes

Liens externes

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