Jacques Kirsner

Jacques Kirsner (pseudonyme de Charles Stobnicer) est un producteur de cinéma et scénariste français né le .

Biographie

Jeunesse étudiante

Charles Stobnicer[1],[2],[3] naît le [4]. Dès son plus jeune âge, il participe aux activités des «Faucons Rouges», organisation de jeunes liés au Bund, le parti socialiste juif, il parle le yiddish. Puis à 12 ans, il rejoint le PSU. C’est à ce moment qu’il rencontre l'Organisation communiste internationaliste (OCI). Il la rejoindra en 1963 sous le nom de « Charles Berg »[5] et devient militant de la FER (Fédération des étudiants révolutionnaires) et des groupes « Révoltes », sera exclu en 1978, son indépendance d'esprit l'emportant sur la solidarité du groupe. Pour son éviction, est évoqué ce qui sera plus tard qualifié d'"affaire Berg", selon laquelle nombre de membres du comité central de l'OCI auraient été impliqués dans le trucage du nombre d'adhérents début 1978...

Lors de l'événement historique de la Nuit des barricades du 10 Mai 1968[6], un meeting est organisé par la FER à la Mutualité ; les 2500 participants se dirigent ensuite vers le Boulevard Saint-Michel, non loin des barricades déjà érigées, qui laissent prévoir des affrontements entre les étudiants et la police ; ils éclateront à partir de 2 heures 15 du matin. Charles Berg en a livré un témoignage en 2015[7], indiquant qu'une majorité des dirigeants du bureau politique de l'OCI, se rallie à la position prise par le Bureau Politique voulant que les étudiants concentrent leurs forces sur la préparation de la grève générale refusant de rester sur ce terrain... L'un des dirigeants, Claude Chisserey, numéro un du secteur « jeune » de l'OCI, en désaccord avec cette décision comme Charles Berg applique la « ligne » et déclare, pour illustrer ce point de vue que « les petits bourgeois doivent cesser de faire du jardinage », en allusion au dépavage des rues! Formule qui lui sera reprochée plus tard lors de l'éviction des opposants par le leader historique de l'OCI Pierre Lambert, racontées par l'historien Benjamin Stora[8].

Charle Berg a succédé à Claude Chisserey à la direction du travail "jeunes". Il fonde en septembre 1968 l'Alliance des jeunes pour le socialisme. C'est un énorme succès. L'AJS rassemble des milliers de jeunes ouvriers, étudiants, lycéens. Un grand nombre d'entre eux intègre l'OCI. Cette force militante permettra de conquérir l'UNEF[8].

La disparition du tandem "Berg-Chisserey" à la tête du travail jeune aboutira rapidement à un déclin de l'OCI dans la jeunesse. Le « syndicalisme » transformant les jeunes révolutionnaires en apprenti bureaucrates. Ainsi, l’UNEF, ses dirigeants se rapprocheront de François Mitterrand pour finalement quitter l’OCI apportant en prime le syndicat étudiant… au Parti Socialiste.

D’exclusion en exclusion (Boris Frankel, Balaz, Nagy, Berg, Just, Broué, Pedro etc…), l’OCI éjectera ses meilleurs cadres… Charles Berg est devenu un scénariste respecté, puis un producteur actif.

Dans un texte pubié par Mediapart, il écrit : « Ni nostalgie, ni regret. À la fin de sa vie, Marx, le géant répétait « je doute ». Je doute. Sans renoncer. »[9]

Filmographie

En tant que scénariste

Cinéma

Fictions
Documentaires
  • 1999 : Les journalistes dans la tourmente de Michel Van Zèle
  • 2001 : Voyage dans l'humour juif de Alex Szalat
  • 2001 : 1956, une sale histoire de Emmanuel Plasseraud
  • 2002 : La caravane de Mé Aïcha de Dalida Ennadre
  • 2002 : L'appel aux assises de Joelle et Michelle Loncol
  • 2003 : Histoire de la police française de Eric Pittard et Michel Kaptur
  • 2004 : Le monde des trotskystes de Guy Girard
  • 2005 : Histoire de l'armée française de Gabriel Le Bomin et Brigitte Martinez
  • 2007 : Théo Klein, juif, français, israélien de Jean-Baptiste Frappat
  • 2007 : Surendettement, les européens à découvert de Marie-Élise Beyne
  • 2007 : Histoire de la diplomatie de Marie-Élise Beyne
  • 2008 : Le Temps des Orages de Jean-Charles Deniau
  • 2008 : Les Français de Guy Girard
  • 2009 : Les francs-maçons et le pouvoir de Gabriel Le Bomin et Stéphane Khémis
  • 2011 : Une histoire de l'outre-mer de Christiane Succab Goldman
  • 2011 : La main noire de Jean-Baptiste Frappat
  • 2011 : Victor Serge, l’insurgé de Carmen Castillo
  • 2011 : New-York, tendance yiddish de David Unger
  • 2011 : Un monde dans tous ses états de Hubert Vedrine et Pierre-Oscar Levy
  • 2011 : 1962, de l’Algérie française à l’Algérie algérienne de Marie Colonna et Malek Bensmaïl

Articles connexes

Références

  1. Philippe Campinchi, Les Lambertistes : un courant troskiste français, Paris, Balland, , 329 p. (ISBN 2-7158-1314-7, notice BnF no FRBNF37624214), p. 63.
  2. Gérard Filoche, Ces années-là, quand Lionel, Paris, Ramsay, coll. « Coups de gueule », , 283 p. (ISBN 2-84114-560-3, notice BnF no FRBNF37657852), p. 153.
  3. Alain Corneau, Cécile et Daniel Berger (préf. Antonio Tabucchi, postface Nadine Trintignant), Projection privée, Paris, Robert Laffont, , 334 + 16 p. (ISBN 978-2-221-10148-3, notice BnF no FRBNF41160467), p. 188.
  4. Jacques Kirsner, « Sartre reprend ses esprits, Castro est là », sur liberation.fr, .
  5. Daniel Bermond, « Les Mots de Jacques Kirsner », sur lhistoire.fr, .
  6. Témoignage d'une ancienne universitaire, ayant été trotskyste pendant 20 ans, sur son site sur ce site "MARX au 21ème siècle ?"
  7. Témoignage de l'historien Benjamin Stora dirigeant de la FER et membre du Comité central de l'OCI en 1976, dans "Ce que je sais de ce que fut l'Organisation Communiste Internationaliste", par Pierre Salvaing
  8. Les invités de Mediapart, « Charles Berg, souvenirs d’un autre temps », sur Club de Mediapart (consulté le )
  9. "Le Chuchotement de la vérité" par Jean-Christophe Cambadélis, 1999

Liens externes

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