Institut français d'opinion publique

L’Institut français d'opinion publique (IFOP), fondé en 1938[2], est la première entreprise de sondages d'opinion et d'études marketing à avoir vu le jour en France et l'un des principaux acteurs de ce marché[3]. Longtemps propriété de la famille Parisot (notamment de son ancienne vice-présidente, Laurence Parisot[4]), l'IFOP a pour actionnaire majoritaire la famille Dentressangle, 56e fortune de France et ex-propriétaire du groupe Norbert Dentressangle[5].

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Institut français d'opinion publique

Logo de l'IFOP.

Création
Dates clés 23 novembre 1988 : immatriculation de la société actuelle
Fondateurs Jean Stoetzel
Forme juridique SA à conseil d'administration
Slogan La connexion crée de la valeur
Siège social Paris
 France
Direction Pierre Pigeon (président du conseil de surveillance)
Stéphane Truchi (président du directoire)
Actionnaires Famille Dentressangle (65 %)
Pierre Pigeon (35 %)
Activité Études de marché et sondages
Produits Sondages d'opinion et études marketing
Effectif 169 en 2018
SIREN 348 698 754
Site web ifop.com

Chiffre d'affaires 29 657 400 € en 2018
Résultat net 1 363 300 € en 2018[1]

Outre trois pôles métiers (omnibus, panels, recueil téléphonique), l'IFOP est structuré autour de six secteurs : opinion et stratégies d'entreprise, grande consommation, services, médias et numérique, santé, luxe.

L’IFOP intervient dans une cinquantaine de pays à travers le monde, à partir de ses deux implantations : Paris et Shanghaï.

Histoire

L'IFOP a été fondé le par Jean Stoetzel, sociologue et ancien professeur de sociologie à Sorbonne, après sa rencontre avec George Gallup aux États-Unis[6].

 : l'IFOP conduit la première enquête d'opinion publique en France : « Faut-il mourir pour Dantzig ? » ; ces premiers sondages sont publiés en juin, juillet et par la revue Sondages appartenant à l'IFOP, avant que la publication de sondages ne soit interdite par la censure[7].

 : première étude de l'après-guerre avec des questions sur les francs-tireurs, les FFI et le rôle de la Résistance.

En juillet 1945, Jean Stoetzel s'entoure notamment d'Alfred Max. Ce dernier préside l'IFOP de 1979 à 1990[8],[9].

En 1949, l'IFOP réalise les premières mesures d'écoute radio.

En 1956, première utilisation de l'analyse factorielle couplée à celle de l'ordinateur (un IBM 704) pour le dépouillement et le traitement des données d'une enquête sur la consommation des boissons alcoolisées.

L'IFOP, en réalisant la première estimation des résultats de l'élection présidentielle de 1965, annonce le ballottage du général de Gaulle, confirmant les intentions de vote faites pendant la campagne présidentielle. En revanche, lors de l'élection 1974, l'IFOP (comme la Sofres) ne sera pas en mesure d'annoncer en début de soirée les résultats du second tour, tant l'écart de voix entre Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand est faible.

En 1961, premières enquêtes systématiques sur l'impact de la publicité dans les magazines.

En 1968, mise au point, pour la première fois en France, d'une typologie pour l'étude de marché d'une voiture bas de gamme, introduction de la méthode « vu et lu » pour mesurer les audiences dans la presse.

En 1973, à la demande du pétrolier Antar et en collaboration avec RTL, premières prévisions, toutes les demi-heures, des départs en vacances et de l'état d'encombrements des routes.

En 1970, Jean-Marc Lech entre à l'IFOP en tant que chargé d'études politiques et devient en quelques années le président de l'entreprise. En 1982, il se fâche avec Jean Riboud, principal actionnaire de l'IFOP, 46 % des actions et qui a intronisé son fils inoccupé, Christophe Riboud[10], dans la société[11]. La même année, il quitte la société pour rejoindre Ipsos.

En 1979, Alfred Max prend la direction générale de l'IFOP[12].

L'IFOP effectue pour la première fois, à l'occasion des élections municipales de 1983, un sondage « sortie des urnes » avec RTL, en interrogeant les électeurs dès la sortie des bureaux de vote.

En 1987, après le décès de Christophe Riboud, sa veuve Sophie Desserteaux devient PDG de l'IFOP, qu'elle revend, avant de se remarier avec Jérôme Seydoux[13].

En 1990, Laurence Parisot, grâce à sa fortune familiale, prend la direction de l'IFOP, dont elle détient 75 % du capital[14],[4]. Elle est à la fois présidente de l'IFOP de 1990 à 2007, de Gallup France de 1992 à 2002 et présidente du Medef (Mouvement des entreprises de France) entre 2005 et 2013[15]. Elle en est la vice-présidente de 2007 à fin 2016[16].

En novembre 2016, Laurence Parisot, actionnaire majoritaire de l'IFOP depuis 1990, décide de céder ses parts dans l'entreprise et les vend à la fortunée famille Dentressangle, via leur holding familial Dentressangle Initiatives (avec laquelle ils sont déjà propriétaires du premier institut de sondages médicaux de France, a+a Research)[5].

Prises de position

À la suite d'une étude pour FranceAgriMer et la filière cunicole en 2018, l'IFOP déconseille la présentation d’images d’élevages professionnels de la filière, estimant que la présentation d'images issues d'élevages professionnels nuit à la vente de viande de lapin. Il recommande de s'affranchir, sur l'emballage du produit, de précisions concernant le mode d'élevage des lapins[17].

Notes et références

  1. https://www.societe.com/societe/ifop-348698754.html
  2. « Institut français d'opinion publique (1938) - Organisation - Ressources de la Bibliothèque nationale de France », sur data.bnf.fr (consulté le )
  3. Hugues Cazenave, La Guerre des sondages, éditions Michalon, 2011, p. 102.
  4. « Parisot ne veut pas céder l'Ifop », sur lefigaro.fr,
  5. « Paridot vend l'Ifop à la famille Dentressangle », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  6. Bernard Valade, « Jean Stoetzel : théorie des opinions et psychosociologie de la communication », sur cairn.info, Hermès, la revue, (consulté le )
  7. Henri Amouroux, Le peuple du désastre, 1939-1940. Éditions Robert Laffont, S.A., Paris, 1976. Page 123. (ISBN 2-7242-8021-0).
  8. https://www.conservatoiredufreinet.org/ressources/en-1959-alfred-max-journaliste-de-renom-devient-maire-dun-petit-village-des-maures/
  9. https://www.franceculture.fr/emissions/les-nuits-de-france-culture/les-instituts-de-sondages-dopinion-lors-du-referendum-de-1945
  10. Histoire des sondages, Jacques Antoine, Odile Jacob, 2005, p. 61
  11. Gaël Tchakaloff, « Portrait de Jean-Marc Lech », lenouveleconomiste.fr, 10 septembre 2004.
  12. https://www.lemonde.fr/archives/article/1979/01/30/m-alfred-max-nouveau-p-d-g-de-l-ifop_2787824_1819218.html
  13. Jean-François Jarrige, « Krishnā Riboud (1926-2000) », Arts asiatiques, Persée, vol. 55, no 1, , p. 162-163 (lire en ligne)
  14. Medef : Laurence Parisot aux commandes, les Échos, 2005.
  15. Béatrice Mathieu, « Laurence Parisot: "La France sous-estime son pouvoir de négociation en Europe" »,
  16. « L'IFOP en quelques lignes — Laurence Parisot »
  17. Valérie Scarlakens, « Le lapin, plus mal connu que mal-aimé », La France agricole, (lire en ligne, consulté le )

Articles connexes

Lien externe

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