Imlil
Ne doit pas être confondu avec Imlil dans la région Béni Mellal-Khénifra.
Ne doit pas être confondu avec Imlili.
Imlil (en tamazight : ⵉⵎⵍⵉⵍ) est une commune rurale de la Province d'Al Haouz, dans la région Marrakech-Safi, au Maroc. Elle comporte notamment un village homonyme.
Le film Sept ans au Tibet, sorti en 1997, a en partie été tourné à proximité du village.
Géographie
La commune d'Imlil, dont le code géographique est 05.081.15.11[1]. et le code postal 22003[2], est située dans le Haut Atlas.
Son village homonyme, à 1 740 m d'altitude[3] et aux portes du parc national de Toubkal, est le point de départ pour l'ascension du mont Toubkal, dont le sommet est le plus haut du Maroc et de l'Afrique du Nord[4]. On peut y accéder depuis Marrakech (64 km) via Asni et depuis Taroudant par le col du Tizi-n-Test[5].
Toponymie
En arabe, le nom d'Imlil est امليل[1]. Le village homonyme de la commune est parfois surnommé « Petite Chamonix »[6].
Étymologie
En berbère, le terme « imlil » désigne une montagne enneigée, le village doit son nom au Djebel Toubkal, se situant à proximité.
Histoire
La commune d'Imlil, créée en 1959[7], fait partie des 801 communes formées sous le règne de Mohammed V lors du premier découpage communal qu'a connu le Maroc[8], une fois redevenu indépendant. Elle se trouvait alors dans feue la province de Marrakech, alors que le Maroc comptait 18 préfectures et provinces[7] (contre 75 de nos jours).
Le , le village essuie une terrible inondation liée à de fortes intempéries (pluie de 70 millimètres en 2 heures et demi à peine), dans laquelle 150 personnes (dont 20 à 60 touristes) y laissent la vie[9]. En 2000, le village ne s'était toujours pas remis des dégâts économiques causés par ce cataclysme.
En , deux jeunes femmes — une Danoise et une Norvégienne — sont assassinées près du village d'Imlil par des partisans de l'État islamique[10],[11]. L'ONG l'Observatoire national de lutte contre la corruption et pour la protection des deniers publics propose alors de rebaptiser le site touristique avec les prénoms des deux victimes “Louisa et Maren”[12].
Politique et administration
Rattachement administratif
Au sein de la province d'Azilal, dans le cadre de la déconcentration en milieu rural, la commune d'Ismil est notamment rattachée au cercle d'Oultana, tout comme les communes d'Aït Blal, d'Aït Majden, d'Ouaoula, de Sidi Boulkhalf et de Tifni[1].
Conseil communal
Le président du conseil communal est Abdelhakim Harbili, affilié au Parti de l'Istiqlal[13] (actuel mandat : 2015-2021).
Démographie
Lors du recensement au Maroc de 2014, la population de la commune d'Imlil était de 10 435 habitants et incluait 2 035 ménages et 3 étrangers[1].
Boujloud
L'homme à la toison, Bilmaun en arabe, Boujloud en berbère[14],[15], est le nom d'un personnage carnavalesque, qui revêt la dépouille de la bête sacrifiée (lors de la fête musulmane du Sacrifice), et durant deux jours participe d'un rite archaïque, encore vivace dans cette partie du Haut-Atlas. L'anthropologue Abdellah Hammoudi l'étudie dans son La Victime et ses masques (1988)[16],[17],[18].
Notes et références
- « Population légale des régions, provinces, préfectures, municipalités, arrondissements et communes du Royaume d'après les résultats du RGPH 2014 » [xls], Rabat, Haut-Commissariat au plan (consulté le )
- « Imlil », sur codepostal.ma (consulté le )
- Bulletin de l'Institut scientifique, Rabat, Université Mohammed-V, no 10, 1986, p. 203 [lire en ligne]
- Sabrina Belhouari, « Toubkal : Cap sur le plus haut sommet de l’Afrique du Nord », L’Économiste, Casablanca, no 4777, (lire en ligne, consulté le )
- « Maroc : Tourisme de montagne et du désert » [PDF], sur Office national marocain du tourisme, 2004-2005 (consulté le ), p. 19
- (en) Carly ElizabethPeruccio, Les Femmes Guides de Montagne : Negotiating Gendered Spaces in Morocco, (lire en ligne [PDF]), p. 38
- « Décret no 2-59-1834 du 1er joumada II 1379 (2 décembre 1959) créant et énumérant les communes urbaines et rurales du Royaume », Bulletin officiel du Royaume du Maroc, no 2458, , p. 2047 (lire en ligne [PDF])
- Saïd Boujrouf and Elmostafa Hassani, « Toponymie et recomposition territoriale au Maroc : Figures, sens et logiques », L'Espace politique, no 5, (lire en ligne, consulté le )
- Digby, Bob. et Bermingham, Susan., Changing environments, Heinemann, , 320 p. (ISBN 0-435-35246-6 et 9780435352462, OCLC 44694324, lire en ligne), p. 8-9
- Maroc: authentification d'une vidéo montrant le meurtre d'une des 2 Scandinaves, Le Figaro avec AFP, 20 décembre 2018.
- Scandinaves tuées au Maroc: trois suspects arrêtés, selon une source proche du dossier, AFP, 20 décembre 2018.
- « Une ONG demande que le site touristique d'Imlil soit rebaptisé Louisa et Maren », sur Al HuffPost Maghreb, (consulté le )
- « Données sur les collectivités territoriales », sur Portail national des collectivités territoriales, mis à jour le 9 novembre 2015 (consulté le )
- « "Boujloud" ou la saga d’un rite qui refuse de mourir », sur menara.ma (consulté le ).
- « “Boujloud”, un rite qui refuse de mourir », sur Libération (consulté le ).
- Baduel, Pierre-Robert, « Hammoudi Abdallah, 1988, La victime et ses masques. Essai sur le sacrifice et la mascarade au Maghreb », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 52, no 1, , p. 301–301 (lire en ligne , consulté le ).
- « Abdellah Hammoudi, Biographie Abdellah Hammoudi, Livres Abdellah Hammoudi », sur seuil.com (consulté le ).
- https://anthropology.princeton.edu/people/emeritus-faculty/abdellah-hammoudi
Voir aussi
Bibliographie
Liens externes
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