Hortense Schneider

Catherine Jeanne Schneider, dite Hortense Schneider, est une cantatrice française née le à Bordeaux et morte le à Paris 16e[2], qui connut un énorme succès sous le Second Empire.

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Hortense Schneider
Alexis-Joseph Perignon, Hortense Schneider dans le rôle de Boulotte (1874)[1].
Nom de naissance Catherine Jeanne Schneider
Naissance
Bordeaux
Décès
16e arrondissement de Paris
Activité principale Cantatrice
Mezzo-soprano
Collaborations Jacques Offenbach

Répertoire

Biographie

Charles Reutlinger, Hortense Schneider dans « La Périchole » (1868), photographie.
André Schneider, fils d'Hortense, photographie de Robert Jefferson Bingham.


Fille d'un tailleur alsacien, Jean Georges Schneider, né à Bauheim en 1801, installé à Bordeaux (Caudéran) et mort le , alcoolique, et de son épouse née Élisabeth Boissières, Hortense commence à chanter dès l'âge de trois ans (1836), monte sur scène à douze (1845), tout en prenant des leçons de chant, puis se joint à une petite troupe de province.

Elle s'installe à Paris en 1855. C'est vers cette époque qu'elle abandonne son prénom originel pour celui d'« Hortense », qui était celui de la mère de l'empereur.

Elle devient la maîtresse du chanteur Jean Berthelier, qui la présente au compositeur Jacques Offenbach. Celui-ci l'engage immédiatement aux Bouffes-Parisiens qui venaient d'ouvrir le de cette année-là. Elle débute dans une opérette en un acte basée sur une légende bretonne, Le Violoneux, avec un livret de Joseph Darcier et une musique d'Offenbach. Sa « grâce » et son « élégance » lui valent les louanges du journal Le Figaro.

Elle y crée ensuite Tromb-al-ca-zar et La Rose de Saint-Flour, toujours d'Offenbach, avant d'être embauchée aux Variétés puis au Palais-Royal.

Elle retrouve Offenbach pour Le Brésilien, première collaboration du musicien avec les dramaturges Henri Meilhac et Ludovic Halévy. Elle devient la muse du trio et leur inspire leurs plus grands succès aux Variétés.

En 1858, de sa liaison avec le duc de Gramont-Caderousse (1835-1865) naît un fils, André, handicapé mental[3].

Plaque au n°123 avenue de Versailles (16e arrondissement de Paris), où s'élevait la demeure d'Hortense Schneider.

En 1864, elle tient le rôle principal dans La Belle Hélène. Lors de la création de cette pièce, une rivalité l'oppose à l'actrice Léa Silly, au point qu'elle refuse que celle-ci se livre à la moindre fantaisie lorsqu'elles sont ensemble sur scène.

L'année suivante, le duc de Gramont-Caderousse meurt, lui léguant une partie de sa fortune afin de subvenir aux besoins de leur fils.

Barbe-Bleue est créée en 1866, et en 1867 La Grande-Duchesse de Gérolstein est écrite pour l'Exposition universelle. Hortense Schneider y obtient un triomphe, et toutes les têtes couronnées du monde se pressent dans sa loge, l'empereur Napoléon III et le prince de Galles, le tsar Alexandre II de Russie, mais aussi le khédive d'Égypte Ismaïl Pacha, avec qui elle entretient une liaison. La beauté et le talent de l'actrice font de La Grande-Duchesse de Gerolstein le clou de l'Exposition. L'année suivante, elle passe quelques mois en Égypte auprès du khédive toujours épris.

La défaite de 1871, la chute de l'Empire et l'épisode tragique de la Commune de Paris mettent un terme à l'insouciance de l'Empire et la Troisième République naît dans cette atmosphère de crises majeures et difficilement surmontées. La carrière d'Hortense, qui a près de quarante ans, décline en France.

Cependant, toujours appréciée à l'étranger, elle est invitée par les cours d'Europe qui dépensent des fortunes pour la faire venir, notamment en Russie. Elle collabore encore avec Hervé pour La Veuve du Malabar (1873) et La Belle Poule (1875), puis se retire définitivement après la mort d'Offenbach en 1880 pour se consacrer à son fils.

En 1881, âgée de quarante-huit ans, elle épouse un Italien qui se prétend « comte de Bionne » mais qui, en réalité, n'a aucun titre et qui est sans doute plus motivé par la fortune de l'actrice que par l'amour. La séparation a lieu très peu de temps après le mariage.

Elle meurt à Paris en 1920, quelques mois après son fils mort en 1919. Elle a légué toute sa fortune à l'orphelinat des Arts[4].

Sépulture.

Elle est inhumée au cimetière protestant de Bordeaux.

Témoignages

Alexis-Joseph Perignon, Hortense Schneider dans le rôle de la Folie (1868), château de Compiègne[5].

« Mademoiselle Hortense Schneider, dotée d'une voix qu'Auber allait entendre lorsque, disait-il, il voulait se gargariser délicieusement les oreilles, avait une carnation de Rubens, avec cela un sourire vainqueur et des yeux fripons, à ce point de damner un archevêque, comme on disait au XVIIIe siècle[6]. »

  • Paulus (1845-1908), chanteur à succès :

« Hortense Schneider fut la triomphatrice du Second Empire. Sa cour était aussi suivie que celle des Tuileries… et plus amusante. Les souverains[7], en visite à Paris, s'empressaient d'y accourir, aussitôt les hommages officiels rendus et venaient quêter, de la belle étoile, un sourire… et le reste. Or, comme le cœur était aussi hospitalier que la maison, « on » [Léa Silly, sa rivale] l'avait surnommé plaisamment « le Passage des Princes »[8]. »

Principaux rôles

Notes et références

  1. Château de Compiègne.
  2. Acte de décès à Paris 16e, n° 882, vue 22/31.
  3. « Brève biographie d'Hortense Schneider », sur compiegne-peintures.fr (consulté le )
  4. MICHEL ROBIDA, « MA VIEILLE AMIE HORTENSE SCHNEIDER », Hommes et mondes, vol. 13, no 50, , p. 63–68 (ISSN 0994-5873, lire en ligne, consulté le )
  5. « Hortense Schneider dans le rôle de la Folie », notice no M5009001394, base Joconde, ministère français de la Culture
  6. Gustave Claudin, Mes souvenirs : Les Boulevards de 1840-1870, Paris, Calmann-Lévy, 1884, p. 236.
  7. Notamment le futur Édouard VII.
  8. Paulus, Trente ans de café-concert, 1908.

Voir aussi

Bibliographie

  • Marcel Rouff et Thérèse Casevitz, La Vie de fête sous le Second Empire - Hortense Schneider, éditions Jules Taillandier, 1931
  • « Le Décor de la vie sous le Second Empire », in L'Illustration, no 4135,
    Article relatif à l'exposition homonyme au pavillon de Marsan du musée du Louvre.
  • Denyse Vautrin, Mimi Bamboche ou la Jeunesse d'Hortense Schneider, coll. « Documents histoire », Denoël, 1979 (ISBN 2-20722-583-6)
  • Jean-Paul Bonami, La Diva d'Offenbach. Hortense Schneider (1833–1920), Romillat, Paris, 2004 (ISBN 2-87894-080-6)
  • Les illustres de Bordeaux : catalogue, vol. 1, Bordeaux, Dossiers d'Aquitaine, , 80 p. (ISBN 978-2-84622-232-7, présentation en ligne)

Iconographie

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