Heudicourt (Somme)

Heudicourt est une commune française située dans le département de la Somme en région Hauts-de-France.

Pour les articles homonymes, voir Heudicourt.

Heudicourt

La mairie
Administration
Pays France
Région Hauts-de-France
Département Somme
Arrondissement Péronne
Intercommunalité CC de la Haute Somme
Maire
Mandat
Michel Leplat
2020-2026
Code postal 80122
Code commune 80438
Démographie
Gentilé Heudicourtois
Population
municipale
514 hab. (2018 )
Densité 40 hab./km2
Géographie
Coordonnées 50° 01′ 26″ nord, 3° 04′ 47″ est
Altitude Min. 107 m
Max. 144 m
Superficie 12,71 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Péronne
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Péronne
Législatives 5e circonscription de la Somme
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
Heudicourt
Géolocalisation sur la carte : Somme
Heudicourt
Géolocalisation sur la carte : France
Heudicourt
Géolocalisation sur la carte : France
Heudicourt

    Géographie

    Description

    L'entrée du village.

    Heudicourt est un village rural picard du Santerre situé en limite des départements du Pas-de-Calais et du Nord, à 12 km au nord-est de Péronne, sur d'anciens chemins antiques : la chaussée Brunehault de Saint-Quentin à Arras (actuelle RD 58) et un ancien chemin gaulois reliant Péronne à Cambrai, l'actuelle RD no 181.

    En 2019, la localité est desservie par la ligne d'autocars no 48 (Épehy - Villers-Faucon - Péronne) du réseau interurbain Trans'80 Hauts-de-France[1].

    Communes limitrophes

    Hameaux et écarts

    La commune comprend le hameau de Révelon.

    Urbanisme

    Typologie

    Heudicourt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (94,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (94,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (94,1 %), zones urbanisées (5,9 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Histoire

    La commune a été desservie par deux haltes et une station sur la ligne du chemin de fer de Vélu-Bertincourt à Saint-Quentin, un chemin de fer secondaire qui a été mise en service en 1879 et qui a fermé fin 1955.

    Au début de son exploitation, elle a permis au habitants de se déplacer plus facilement, et a favorisé le développements économique du secteur desservi.

    La sucrerie Magniez, Villet et Cie est exploitée dans les années 1900 au hameau de Révelon. En 1906, elle est transformée en raperie de betteraves qui alimente la sucrerie Vion de Sainte-Émilie à Villers-Faucon. Sa capacité de traitement est alors de 300 tonnes de betteraves par jour[9].

    Première Guerre mondiale

    Comme la plupart des villages de la région, Heudicourt est sorti meurtri de la Grande Guerre car le village a été entièrement détruit.

    Le , soit moins d'un mois après la déclaration de guerre, l'armée française bat en retraite vers l'ouest et les Allemands arrivent à Heudicourt[10].

    Dès lors commence l'occupation allemande qui dure jusqu'en . Le front se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Péronne, l'activité des occupants consistait principalement à assurer le logement des combattants et l'approvisionnement en nourriture. Des arrêtés de la kommandantur obligeaient, à date fixe, sous la responsabilité du maire et du conseil municipal, sous peine de sanctions, la population à fournir : blé, œufs, lait, viande, légumes, destinés à nourrir les soldats du front. Toutes les personnes valides devaient effectuer des travaux agricoles ou d'entretien. L'outillage de la raperie est démonté et récupéré par l'occupant[9].

    En , les Dioscures Paul von Hindenburg et Erich Ludendorff, à la suite de la bataille de la Somme, décident la création d'une ligne de défense à l'arrière du front, s'étendant de Lens à Soissons, la Ligne Hindenburg ; lors du retrait des troupes allemandes, tous les villages seront détruits pour ne pas servir d'abri aux troupes franco-anglaises.

    Depuis la gare d'Heudicourt, tous les habitants sont évacués par l'occupant dans des wagons à bestiaux vers le nord de la France et la Belgique. En , avant le retrait des troupes allemandes sur la ligne Hindenburg, le long du canal de Saint-Quentin[11],< les maisons sont pillées et incendiées, le village est systématiquement détruit. L'église, la mairie, les écoles et toutes les maisons sont dynamitées et les arbres sciés à un mètre de hauteur : "En avançant vers le nord, les localités de Nurlu, Sorel, Fins, Saulcourt, Heudicourt n'existent plus."[12].

    Le front les 18 et , jours de la libération d'Heudicourt.

    Le village, vidé de ses habitants, reste occupé par les Allemands ; il est le théâtre de nombreux combats en mars, avril et [13],[14]. Les ruines du village sont plusieurs fois reprises par chaque camp et ce n'est que début , lors de la bataille de la ligne Hindenburg qu'Heudicourt est définitivement libéré par les Britanniques[15].

    Le village est considéré comme détruit à la fin de la guerre[16] et a été décoré de la Croix de guerre 1914-1918, le [17].

    Peu à peu, les habitants évacués reviennent s'installer dans les ruines du village et alors démarre pendant une dizaine d'années la reconstruction du village.

    De 1 336 habitants avant la guerre en 1911, Heudicourt n'en comptait plus que 612 en 1921, soit moins de la moitié.

    Politique et administration

    Rattachements administratifs et électoraux

    Rattachements administratifs

    La commune se trouve dans l'arrondissement de Péronne du département de la Somme.

    Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Roisel [18]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

    Rattachements électoraux

    Pour les élections départementales, la commune fait partie depuis 2014 du canton de Péronne

    Pour l'élection des députés, elle fait partie de la cinquième circonscription de la Somme.

    Intercommunalité

    La commune était membre de la communauté de communes du canton de Roisel, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 1994.

    Celle-ci est dissoute et ses communes intégrées le à la plus vaste communauté de communes de la Haute Somme; dont Villers-Faucon est désormais membre.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1965 1985 Claude Poty    
    1985 1992 André Damatte    
    1995 2001 Jean Segaert    
    mars 2001 2014 Philippe Butez[19]   Agriculteur
    2014[20] juillet 2020 Serge Denglehem DVD Retraité[21]
    juillet 2020[22] En cours
    (au 5 Juillet 2020)
    Michel Leplat   Pré-Retraité

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[24].

    En 2018, la commune comptait 514 habitants[Note 3], en diminution de 6,03 % par rapport à 2013 (Somme : −0,18 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    1 3601 3851 2171 3431 4481 5671 5461 5891 619
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    1 6901 7331 6991 6771 6141 5321 5181 5101 562
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    1 5151 4031 332612859781766718715
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2012
    718686629548491502509509537
    2017 2018 - - - - - - -
    507514-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[18] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    L'école primaire publique locale est un regroupement de 5 communes (Heudicourt, Fins, Liéramont, Guyencourt-Saulcourt, Sorel). Elle compte 98 élèves à la rentrée scolaire 2020. Elle est située en zone B pour les vacances scolaires, dans l'académie d'Amiens[26].

    Économie

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Rémi (XXe siècle)[27].
    • Le Heudicourt Communal Cemetery Extension, cimetière militaire britannique de la première Guerre Mondiale.
    • Carré militaire du cimetière communal :
      Dans le cimetière militaire au fond du cimetière communal, reposent les corps des soldats britanniques tombés lors des combats de 1917 et 1918 à Heudicourt.
    • Chapelle à la Vierge, dite Notre-Dame-des-Sept-Douleurs[28], à l'intersection qui mène à Guyencourt et Liéramont[29].
    • Anciens bâtiments industriels : briqueterie Hocquet[30], sucrerie Magniez à Revelon[31], tissages Belfort Légère[32] et le Crin[33].
    • Muches
    • L'ancienne gare située à l'écart du village, route d'Epehy, sur la ligne de Vélu-Bertincourt à Saint-Quentin en fonction de 1880 à 1955.
    • Monument aux morts :
      Sur le monument aux morts sont écrits les noms des 58 soldats heudicourtois morts pour la France[34].
    • Borne royale de Gouzeaucourt. : Borne octogonale en grès de 40 X 100 cm, ornée de dauphins et de fleurs de lys sur six faces. Elle porte à son sommet la date « 1578 ». Ce type de borne représentait une limite de territoire ou une limite seigneuriale. Elle fait encore aujourd'hui figure de frontière entre les départements du Nord et de la Somme mais aussi entre les territoires d'Heudicourt (Somme) et de Gouzeaucourt (Nord).

    Voir aussi

    Autres articles

    Liens externes

    • « Heudicourt », Ma commune, Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales (consulté le ).
    • Carte spéciale des régions dévastées : 13 SO, Cambrai [Sud-Ouest], Service géographique de l'armée, (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. « Le réseau Trans'80 en ligne ».
    2. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Liste des communes composant l'aire d'attraction d'Péronne », sur insee.fr (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Benoît Dufournier, « Ancienne sucrerie Magniez, Villet et Cie, puis râperie de la Société Vermandoise de Sucrerie (vestiges) : Dossier IA00076681 réalisé en 1990 », Région Hauts-de-France - Inventaire général (consulté le ).
    10. (en) « Cartographie 1914-1918 - Carte des positions au 28 aout 1914 », sur carto1418.fr (consulté le ).
    11. « Carte des positions 16 mars 1917 », sur carto1418.fr (consulté le ).
    12. « La guerre en 1917 : les crimes allemands : dans la Picardie dévastée / Maurice Thiéry ; préface de S. Pichon,... », sur Gallica, (consulté le ).
    13. « De la Somme à l'Aisne : nouveaux progrès de l'armée britannique », Le Matin , no 12088, , p. 1 (lire en ligne, consulté le ), lire en ligne sur Gallica.
    14. « Aux abords de Saint-Quentin », Le Monde illustré, no 3094, , p. 220 (lire en ligne, consulté le ), lire en ligne sur Gallica.
    15. « Le Miroir : entièrement illustré par la photographie », sur Gallica, (consulté le ).
    16. Carte spéciale des régions dévastées, document mentionné en liens externes, 1920.
    17. Journal officiel du 30 octobre 1920, p. 16879.
    18. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    19. Réélu pour le mandat 2008-2014 : « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
    20. « Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
    21. « Résultats municipales 2020 à Heudicourt », sur lemonde.fr (consulté le ).
    22. « Michel Leplat succède à Serge Denglehem », Courrier picard, , p. 19 B.
    23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    26. L'école sur le site du ministère de l'Éducation nationale.
    27. Oswald Macqueron, « Aquarelle : Église d'Heudicourt d'après nature, 19 octobre 1876 », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville (consulté le ).
    28. Oswald Macqueron, « Aquarelle : Chapelle de ND de Bon Secours à Heudicourt. D'après nature, 19 octobre 1876 », Documents numérisés, fonds Macqueron, Bibliothèque municipale d'Abbeville (consulté le ).
    29. André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 254 (ASIN B000WR15W8).
    30. Notice no IA00076511, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    31. Notice no IA00076681, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    32. Notice no IA00076509, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    33. Notice no IA00076510, base Mérimée, ministère français de la Culture.
    34. « Rechercher dans le fonds iconographique - Geneanet », sur geneanet.org (consulté le ).
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