Henry Thomas Hope

Henry Thomas Hope, né le à Londres et mort le dans sa ville natale, est un homme politique, homme d'affaires et amateur d'art britannique.

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Henry Thomas Hope

Portrait gravé d'après une photographie de John Jabez Edwin Mayall (en) (1858).
Fonctions
Député britannique
Circonscription Gloucester
Groupe politique Conservateur
Député britannique
Réélection 1835, 1837, 1838
Circonscription Gloucester
Groupe politique Conservateur
Député britannique
Réélection 1830, 1831
Circonscription East Looe
Groupe politique Tory
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Londres
Date de décès
Lieu de décès Londres
Nationalité Britannique
Parti politique Parti conservateur
Père Thomas Hope
Mère Louisa Beresford
Fratrie Alexander Beresford Hope
Famille Henry Philip Hope (oncle)
Diplômé de Cambridge

Biographie

Famille

Portrait de Mme Hope et de ses fils, par George Dawe (vers 1811). Henry est représenté à gauche.

Henry Thomas Hope est né le au domicile parental de Duchess Street, à Londres[1]. Sa mère, Louisa Beresford (vers 1783-1851)[2], est la fille de William Beresford, archevêque anglican de Tuam, élevé en 1812 à la pairie d'Irlande en tant que baron Decies. Son père est le collectionneur Thomas Hope, héritier d'une famille d'origine écossaise qui a fait fortune aux Pays-Bas avec la maison de banque Hope and Company.

Neveu d'Henry Philip Hope, dont il hérite du célèbre diamant bleu en 1839, Henry Thomas Hope est le frère aîné d'Adrian John Hope (d) (1811-1863) et d'Alexander James Beresford-Hope (1820-1887).

En 1851, à Alverstoke (en) (Hampshire)[3], Henry Thomas Hope épouse Anne-Adèle Bichat (18..-1884, nièce du célèbre médecin français Xavier Bichat)[4], dont il reconnaît la fille, Henrietta Adela (1843-1913). Celle-ci se marie en 1861 avec un aristocrate décavé, Henry Pelham-Clinton (1834-1879), 13e comte de Lincoln, qui deviendra le 6e duc de Newcastle trois ans plus tard. Cette union permettait de redorer le blason du comte de Lincoln tout en compensant les tentatives infructueuses de Hope et de ses parents pour faire accéder leur famille à la pairie du Royaume-Uni[5].

Formation et carrière politique

Après avoir été élève au collège d'Eton, Henry Thomas Hope étudie à partir de 1825[5] à Cambridge, au Trinity College, dont il sort Bachelor of Arts en 1829[6].

Il se lance aussitôt en politique, en s'engageant parmi les Tories, qui fonderont en 1834 le Parti conservateur. En 1829, il est ainsi élu député tory de la circonscription de Looe-Est, dans les Cornouailles, où son père vient d'acquérir la propriété de Trenant Park (en).

Entre mars et , il détient l'un des offices de garçon de chambre du roi[5].

Il est réélu en 1830 et 1831[5], mais sa circonscription est supprimée en 1832 par le Reform Act[5].

Après deux candidatures infructueuses, la première lors des élections générales de 1832, défavorables à son parti, et la seconde lors de l'élection partielle de mars 1833 dans la circonscription de Marylbone, il remporte le mois suivant un siège dans la circonscription de Gloucester. Réélu trois fois, il est battu lors des élections générales de 1841, pourtant remportées par les conservateurs au niveau national. Après avoir retrouvé son siège à l'occasion des élections générales de 1847, il est à nouveau battu lors de celles de 1852 puis lors d'une élection partielle en 1853[5].

À la Chambre des communes, Hope votait avec les Tories sur les questions politiques mais il se séparait d'eux sur les questions économiques[7].

Activités économiques

Le baptême du Leviathan (Great Eastern) par Miss Hope. Gravure de 1857.

Hope est également connu en tant que chairman de l'Eastern Steam Navigation Company, pour laquelle il fait construire entre 1854 et 1858 le plus grand paquebot au monde, le Leviathan (ou Great Eastern), œuvre de l'ingénieur Isambard Kingdom Brunel[8].

Il est également membre du conseil d'administration de la Compagnie du chemin de fer de Charleroi à la frontière de France[9], concessionnaire de plusieurs lignes de chemin de fer en Algérie[10] et directeur de la London and Westminster Joint Stock Bank[5].

Propriétés et mécénat

Outre une riche collection d’œuvres d'art, Hope hérite de son père la demeure londonienne de Duchess Street, un manoir à Hampnett (en)[11], ainsi que le manoir de Deepdene à Dorking (Surrey), duquel il tient le titre d’Esquire. Après l'avoir fait transformer entre 1835 et 1841 dans un style italianisant par les architectes Alexander Roos (en) et Thomas Liddell[12], il y accueille notamment son ami Benjamin Disraeli, qui y rédige Coningsby (en) au début des années 1840[8], ainsi que le comte de Montemolín, prétendant carliste au trône d'Espagne, en 1846[13].

Henry Thomas Hope habitait aussi un grand hôtel particulier londonien. Situé au no 116 de Piccadilly, à l'angle de Down Street, ce luxueux bâtiment avait été élevé pour lui entre 1847 et 1849 par les architectes Thomas Leverton Donaldson et Pierre-Charles Dusillion[14]. Cette demeure londonienne et celle de Deepdene ont été détruites au siècle suivant.

Hope possédait également un château à Castleblayney, en Irlande, qu'il avait acquis en 1853.

Comme son père avant lui, Hope a été le vice-président de la Society of Arts[8] ainsi que le mécène de nombreux artistes, dont le peintre Benjamin Haydon[15]. Il était également membre de l'Art Union of London (en) et de la Royal Botanic Society. Comptant parmi les organisateurs de l'Exposition universelle de 1851[8], il fut l'un des jurés de la 23e classe (joaillerie)[16].

Notes et références

  1. The Gentleman's Magazine, vol. LXXVII (1), 1807, p. 482.
  2. The Gentleman's Magazine, vol. XXXVI (2), 1851, p. 331-332.
  3. Joseph Foster, The Peerage of the British Empire for 1882, Westminster, 1882, p. 327.
  4. Le Gaulois, 17 avril 1884, p. 2.
  5. David R. Fisher et Howard Spencer, « Hope, Henry Thomas », in Fisher (dir.), The History of Parliament: the House of Commons 1820-1832, Cambridge University Press, 2009 (cf. liens externes).
  6. Walford, p. 395.
  7. Le Siècle, 9 décembre 1862, p. 3.
  8. The Illustrated London News, 3 avril 1858, p. 352.
  9. La Presse, 21 juin 1849, p. 3.
  10. Le Moniteur universel, 14 juillet 1860, p. 2.
  11. Victoria County History, A History of the County of Gloucester, vol. 9, Londres, 2001, p. 81-91.
  12. James Stevens Curl et Susan Wilson, The Oxford Dictionary of Architecture (3e édition), Oxford University Press, Oxford, 2015, p. 440 et 653.
  13. Journal des villes et des campagnes, 17 décembre 1846, p. 4.
  14. Joseph Specklin, « Pierre-Charles Dusillion et l'architecture néorenaissance », Livraisons d'histoire de l'architecture, no 23, 2012, p. 99-100 (consultable en ligne).
  15. Willard Bissel Pope (éd.), The Diary of Benjamin Robert Haydon, vol. IV, Harvard University Press, Cambridge, 1963, p. 362 et 369.
  16. Le Moniteur universel, 7 mai 1851, p. 1.

Voir aussi

Bibliographie

  • John Burke, A Genealogical and Heraldic History of the Landed Gentry, vol. IV, Londres, Colburn, 1838, p. 457-459.
  • John Archibald Venn, Alumni Cantabrigienses, part. II, vol. III, Cambridge University Press, 1947, p. 435.
  • Edward Walford, Men of the Time (5e édition), Londres, Routledge, 1862, p. 395.

Liens externes

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