Hellébore
Hellébore ou Ellébore est un terme vernaculaire désignant certaines plantes de la famille des Renonculacées, principalement du genre Helleborus.
l'appellation « Hellébore » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Taxons concernés
- Famille des Renonculacées :
- genre Helleborus
- genre Eranthis
- Famille des Melanthiaceae :
- genre Veratrum
Histoire
Le mot hellébore provient du grec helleboros ; certaines espèces étaient employées autrefois en médecine pour leurs vertus purgatives ; dans l'Antiquité, on croyait les hellébores propres à guérir la folie[1] et la mélancolie[2]. L'hellébore porte le nom d’anticyricón, notamment chez Dioscoride[3]. Dans la Rome antique, l'expression « Mettre le cap sur Anticyre » signifiait donner des signes de folie ; on la retrouve chez Horace[4], Plaute[5] et dans les Adages d’Érasme. Jean de La Fontaine fait allusion à cette croyance dans sa fable Le Lièvre et la Tortue (vers no 7). Dans Les Caractères de Théophraste, on retrouve la popularité de l'effet purgatif de l'ellébore dans le portrait du Raseur[6],[7],[8].
Définitions
En 1791, Jacques-Christophe Valmont de Bomare donne les informations suivantes : « HELLÉBORE ou ELLÉBORE. Plante dont on distingue plusieurs especes, & qui ont été connues des anciens Grecs et Latins. Nous ne parlerons que deux especes qui sont en usage ; savoir l’hellébore blanc & le noir, & nous avertissons que ces deux plantes sont de genre très-différent[9]. » « On cultive aussi un petit hellébore d’hiver, Helleborus hyemalis, Lin., 783 : sa hauteur est de trois à quatre pouces ; sa tige qui est simple & droite, porte à son sommet une feuille orbiculaire, horizontale, glabre, lisse, profondément découpée : sa fleur est jaune, sessile, & terminale[10]. »
Liste des espèces appelées « hellébore »
- Hellébore noir - Helleborus cyclophyllus[11]
- Hellébore noir - Helleborus niger L., appelé aussi rose de Noël
- Hellébore fétide - Helleborus foetidus L.
- Hellébore vert - Helleborus viridis L.
- Hellébore d'hiver - Eranthis hyemalis, ou éranthe d'hiver
- Hellébore blanc ou faux hellébore - Veratrum album[12]
Symbolique
Langage des fleurs
Dans le langage des fleurs, l'hellébore symbolise le bel esprit[13].
Calendrier républicain
- Dans le calendrier républicain, l'hellébore était le nom attribué au onzième jour du mois de pluviôse[14].
Bibliographie
- Émile Chambry, Émeline Marquis, Alain Billault et Dominique Goust (trad. Émile Chambry), Lucien de Samosate : Œuvres complètes, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1248 p. (ISBN 978-2-221-10902-1).
- Suzanne Amigues, Recherches sur les plantes : À l’origine de la botanique, Belin, , 432 p. (ISBN 978-2-7011-4996-7).
- Les Caractères (trad. Nicolas Waquet, préf. Nicolas Waquet), Paris, Payot & Rivages, coll. « La Petite Bibliothèque », , 112 p. (ISBN 978-2-7436-2138-4).
- Les Caractères (trad. Xavier Bordes, préf. Xavier Bordes), Paris, Mille et Une Nuits, , 72 p. (ISBN 2-84205-044-4).
- Jean Starobinski, L'Encre de la mélancolie, Paris, Éditions du Seuil, coll. « La Librairie du XXIe siècle », , 672 p. (ISBN 978-2-02-108351-4 et 2-02-108351-9).
Notes et références
- Lucien de Samosate 2015, p. 536
- Starobinski 2012
- La ville d’Anticyre passait pour produire en abondance une espèce médicinale efficace contre la folie
- Satires, II, 3, 83
- Les Ménechmes, 247
- Caractère XX (6).
- Théophraste 2010, p. 61
- Théophraste 1996, p. 40
- Page 498 du tome 6 du Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle de Jacques-Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle (4e édition), 1791, Frères Bruyset, Lyon.
- Page 500 du tome 6 du Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle de Jacques-Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle (4e édition), 1791, Frères Bruyset, Lyon.
- Théophraste 2010, p. 403
- Théophraste 2010
- Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, notice BnF no FRBNF37189295).
- Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 23.
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