HMS Barham (04)

Le HMS Barham (Pennant number 04) était un cuirassé de classe Queen Elizabeth, appartenant à la Royal Navy, baptisé du nom de l'amiral Charles Middleton, 1er Baron Barham, construit aux chantiers navals John Brown & Company à Clydebank, en Écosse. Il fut lancé en 1914.

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HMS Barham

HMS Barham
Type Cuirassé
Classe Queen Elizabeth
Histoire
A servi dans  Royal Navy
Chantier naval John Brown & Company
Quille posée
Lancement
Armé
Statut torpillé le par l'U-331
Équipage
Équipage 925 à 951 hommes[1]
Caractéristiques techniques
Longueur 196 mètres[2]
Maître-bau 27,6 mètres
Tirant d'eau 8,8 mètres
Déplacement 29 150 tonnes
33 000 tonnes à pleine charge
Propulsion 4 arbres
24 chaudières Babcock & Wilcox à trois circuits
4 turbines à engrenages Parsons
Puissance 75 000 ch[2].
Vitesse 25 nœuds (46 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture : 152 à 330 mm
Pont : 64 à 127 mm
Tourelles (face): 330 mm
Passerelle (latéral) : 279 mm
Armement À la construction :

8 canons couplés Mk I de 15 pouces/42
14 canons simples Mk XII de 6 pouces
2 canons simples de 3 pouces anti-aériens
4 canons simples de 3 livres (47 mm) d'alarme
4 tubes lance torpilles sous-marins de 21 pouces
1916 : 2 canons de 6-pouces retirés du gaillard d'avant
Après la modification de 1930-1934 :
8 canons couplés de 15 pouces
8 canons simples de 6 pouces
8 canons couplés de 4 pouces antiaériens

Carrière
Indicatif 04
Localisation
Coordonnées 32° 34′ 01″ nord, 26° 24′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Méditerranée
HMS Barham

Service

Durant la Première Guerre mondiale, en 1915, il entra en collision avec son navire-jumeau le HMS Warspite. En 1916, il était le navire amiral de l'amiral Hugh Evan-Thomas commandant la 5e escadre, et fut temporairement attaché à la flotte de croiseurs de bataille de l'amiral David Beatty lors de la bataille du Jutland où il fut touché à cinq reprises et tira 337 obus.

Durant la Grève générale de 1926 au Royaume-Uni, il fut envoyé avec le HMS Ramillies sur la Mersey pour acheminer de la nourriture. Dans l'entre deux-guerre, il fut moins complètement modifié que ses navires-jumeaux. Parmi ses commandants on compte Percy Noble.

Durant la Seconde Guerre mondiale, il opéra dans l'Atlantique et en Méditerranée. En , alors qu'il se trouvait en mer au nord des îles britanniques, il fut endommagé par une torpille tirée par un sous-marin allemand, le U-30.

Le Barham en Méditerranée.

En , il participa à l'opération Menace, une attaque navale britannique sur Dakar au Sénégal, couplée à un débarquement de troupes de la France libre. Le HMS Barham y engagea le cuirassé français Richelieu. Le , le Richelieu toucha le Barham avec un obus de 380 mm. Le même jour, le sous-marin français Bévéziers toucha le cuirassé HMS Resolution avec une torpille. L'opération Menace fut abandonnée. Le Barham rejoignit alors la Force H à Gibraltar, et prit part à plusieurs convois vers Malte.

À la fin de 1940, le Barham rejoignit la Mediterranean Fleet, il prit part à la bataille du cap Matapan en et à l'évacuation de Crète en mai où il fut bombardé.

Le , sous le commandement de l'amiral Andrew Cunningham, le Barham de conserve avec les cuirassés Warspite et Valiant ainsi que le croiseur léger Gloucester et plusieurs destroyers, attaqua le port de Tripoli[3].

Destruction

La soute à munition du Barham explose le .

Le , alors qu'il croisait pour couvrir une attaque sur des convois italiens, le Barham fut touché par trois torpilles tirées par le sous-marin allemand U-331, commandé par le lieutenant Hans-Diedrich von Tiesenhausen. Les torpilles furent tirées à seulement 700 mètres prévenant toute possibilité d'esquive. Elles frappèrent le navire de façon si rapprochée qu'elles soulevèrent une seule et massive colonne d'eau. Alors qu'il gîtait fortement à bâbord, sa soute à munition explosa, précipitant l'enfoncement du navire et la perte de plus des deux tiers de l'équipage[4].

Une commission d'enquête de la Royal Navy évalua que l'explosion de la soute à munition avait été déclenchée par l'explosion en masse de munitions anti-aériennes de 4 pouces entreposées dans les passages d'ailes à côté des magasins principaux, celles-ci avait à son tour déclenché l'explosion du magasin principal. L'expérience d'attaques aériennes prolongées, lors d'opérations précédentes, avait démontré que la capacité des magasins de munitions anti-aériennes était insuffisante, ce qui expliquait que des munitions supplémentaires étaient stockées dans tous les espaces vides disponibles.

Conséquences

L'Amirauté fut immédiatement avertie de la perte du navire. Toutefois, elle apprit également dans les heures qui suivirent que le Haut commandement allemand ignorait tout du naufrage. Y voyant une opportunité pour intoxiquer les Allemands et préserver le moral des Britanniques, l'Amirauté censura toutes information concernant la perte du Barham et de ses 861 membres d'équipage.

Après plusieurs semaines, le Ministère de la guerre décida d'informer les familles des disparus de la perte du navire, mais sous condition de secret. Les lettres de notifications contenaient une mise en garde dissuadant de discuter de cette perte avec qui que ce soit d'autre que la famille proche, énonçant qu'il était « tout à fait essentiel que l'information concernant l'évènement qui a conduit à la mort de votre mari ne parvienne pas à l'ennemi avant qu'il ne soit officiellement annoncé… »

À la fin de , le Haut Commandement allemand avait compris que le Barham avait disparu. L'Amirauté britannique informa la presse le et expliqua la raison qui l'avait poussée à dissimuler cette information.

Divers

Lors d'une séance de spiritisme à Portsmouth fin novembre 1941, Helen Duncan une médium de Callander en Écosse, annonça qu'elle était entrée en contact avec un marin mort qui lui avait révélé que le Barham avait été récemment coulé. Duncan ne fut pas inquiétée à la suite de cet incident, mais en 1944 elle fut arrêtée durant une séance et condamnée au titre de la Loi sur les sorciers de 1735 à 9 mois de prison.

Le naufrage du Barham fut filmé ; l'explosion est l'une des plus puissantes explosions non-nucléaire jamais filmées. Ce film a été réutilisé plusieurs fois dans des documentaires et dans des films notamment Les soucoupes volantes attaquent, où il était présenté comme un destroyer américain, Task Force (en tant que porte avion japonais), et La Bataille d'Okinawa où il incarne le Yamato.

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • (en) Norman Friedman, Naval Weapons of World War One : Guns, Torpedoes, Mines and ASW Weapons of All Nations, Seaforth Publishing, [détail de l’édition]
  • (en) Robert Gardiner et Randal Gray, Conway's All the World's Fighting Ships (1906-1921), [détail de l’édition]
  • (en) Robert Gardiner et Roger Chesneau, Conway's All the World's Fighting Ships (1922-1946), [détail de l’édition]
  • (en) John Jellicoe, vicomte de Scapa, The Grand Fleet 1914 - 1916 : Its Creation, Development and Work, Stowmarket, Ad Hoc Publications, (1re éd. 1919), 320 p. (ISBN 9780946958504, OCLC 258062367, lire en ligne)
  • (en) Robert K. Massie, Castles of Steel : Britain, Germany and the winning of the Great War at sea, Londres, Vintage Random House, (1re éd. 2003), 865 p. (ISBN 978-0-099-52378-9)

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