Green Book : Sur les routes du Sud
Green Book : Sur les routes du Sud (Green Book) ou Le Livre de Green au Québec, est un film américain réalisé par Peter Farrelly, sorti en 2018. Il s'agit d'un film biographique sur une tournée réalisée dans les États du Sud en 1962 par le pianiste noir Don Shirley et son chauffeur et garde du corps blanc Tony Vallelonga (dit Tony Lip). Premier film du réalisateur sans son frère Bobby, il obtient de nombreuses récompenses notamment trois Oscars dont celui du meilleur film.
Ne doit pas être confondu avec Green Card (film).
Sur les routes du Sud
Titre québécois | Le Livre de Green |
---|---|
Titre original | Green Book |
Réalisation | Peter Farrelly |
Scénario |
Nick Vallelonga Brian Hayes Currie Peter Farrelly |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Amblin Partners Participant Media Conundrum Entertainment Cinetic Media |
Pays d’origine | États-Unis |
Genre | Film biographique |
Durée | 130 minutes |
Sortie | 2018 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Synopsis
L'histoire se déroule aux États-Unis en 1962. Frank Vallelonga, surnommé « Tony la tchatche », un videur italo-américain de New York, cherche un emploi après la fermeture pour rénovation du Copacabana, la boîte de nuit où il travaillait. Il est invité à un entretien par le docteur Don Shirley, un excentrique pianiste noir d'origine jamaïcaine, qui cherche un chauffeur pour une tournée de huit semaines à travers le Midwest et le Sud profond. Don engage Tony grâce à ses références. Ils partent et prévoient de revenir à New York pour le réveillon de Noël. La compagnie discographique de Don donne à Tony une copie du Green Book, un guide pour les voyageurs afro-américains indiquant des motels, restaurants et stations-service qui autorisent la fréquentation de personnes de couleur[1].
La tournée commence par le Midwest (centre des USA) pour ensuite se diriger vers le sud des États-Unis. Au début du voyage, Tony et Don ne s'entendent pas bien : Don est dégoûté par les habitudes de Tony et ce dernier est agacé lorsqu'on lui demande d'être plus raffiné. Alors que la tournée continue, Tony est impressionné par le talent de pianiste de Don et prend de plus en plus conscience du traitement discriminatoire que Don subit de ses hôtes et du public lorsqu'il n'est pas sur scène. Un soir, dans un bar, un groupe d'hommes blancs menace Don. Après que Tony est venu à son secours, il lui ordonne de ne plus sortir sans lui le reste de la tournée.
Tout au long du périple, Don aide Tony à écrire des lettres à sa femme, en le corrigeant sur sa grammaire et sa syntaxe afin qu'elle soit plus touchée par ses propos. Tony encourage Don à reprendre contact avec son frère, auquel il ne parle plus, mais Don hésite, isolé par sa vie professionnelle et son succès. Dans une ville du Sud, Don est appréhendé dans la piscine d'un YMCA après une relation homosexuelle avec un jeune homme blanc. Tony propose un pot-de-vin aux policiers afin qu'ils laissent repartir le musicien. Don est agacé par le fait que Tony ait, en quelque sorte, « récompensé » ces policiers qui l'ont maltraité. Plus tard, les deux héros sont arrêtés par une patrouille de police lors d'un contrôle du véhicule dans une sundown town (villes où les Noirs n'ont pas le droit de circuler après le coucher du soleil) au cours duquel Tony frappe le policier qui l'a insulté. Pendant leur garde à vue, Don demande à appeler son avocat : il appelle en fait le procureur général des États-Unis, Robert Francis Kennedy, qui appelle à son tour le gouverneur de l'État afin qu'ils soient libérés. Don est contrarié qu'il ait dû déranger Kennedy, qui travaille d'arrache-pied avec son frère, le Président John Fitzgerald Kennedy, pour faire avancer les droits des minorités, simplement parce que Tony a perdu son sang-froid.
Le soir du dernier concert de la tournée, à Birmingham, en Alabama, Don se voit refuser l'entrée de la salle de réception du country club, réservée aux Blancs, la salle même où il doit se produire. Il peut faire son choix de menu mais doit manger ensuite dans le cagibi qui lui sert de loge. Tony essaie d'abord de convaincre Don de céder, disant que c'est la dernière date avant de rentrer, puis menace le propriétaire, avant d'être calmé par Don, qui dit que c'est Tony qui décidera s'il jouera ou non. Tony part alors, suivi de Don. Il emmène Don, toujours vêtu de sa chemise et de sa queue-de-pie, dans un petit bar de blues fréquenté principalement par des Noirs, le Orange Bird, où ce dernier impressionne le public par son interprétation au piano du Vent d'hiver de Frédéric Chopin. Il est ensuite rejoint par les autres membres d'un groupe de blues alors que les spectateurs se mettent à danser.
Tony et Don retournent ensuite vers le nord pour arriver à New York à temps pour le réveillon de Noël. Alors qu'ils roulent sur une route très enneigée, ils sont arrêtés par un policier qui, à leur grande surprise, n'est qu'un officier de la Maryland State Police qui veut simplement signaler à Tony que son pneu est crevé. Un peu plus tard, Tony déclare qu'il est trop fatigué pour conduire sous la neige et qu'il s'arrêtera à l'aire suivante. Le soir même, la voiture arrive dans le Bronx, avec Don au volant et Tony endormi sur la banquette arrière. Don réveille Tony, qui l'invite à fêter Noël avec sa famille, mais Don se contente de lui souhaiter un joyeux Noël avant de rentrer chez lui. Tony rentre alors seul aussi chez lui : il est accueilli chaleureusement par sa famille, qu'il est très heureux de revoir après tout ce temps. Dans la soirée, Don arrive chez Tony avec une bouteille de champagne. Tony l'embrasse, puis sa femme, qui lui murmure des remerciements pour avoir aidé Tony à écrire les lettres qu'il lui a envoyées pendant cette longue tournée de deux mois.
Fiche technique
- Titre original : Green Book
- Titre français : Green Book : Sur les routes du Sud
- Titre québécois : Le Livre de Green
- Réalisation : Peter Farrelly
- Scénario : Nick Vallelonga, Brian Hayes Currie et Peter Farrelly
- Musique : Kris Bowers
- Direction artistique : Scott Plauche
- Décors : Tim Galvin
- Costumes : Betsy Heimann
- Photographie : Sean Porter
- Montage : Patrick J. Don Vito
- Son : Richard Schexnayder
- Effets spéciaux : Guy Clayton
- Production : Jim Burke, Brian Hayes Currie, Peter Farrelly, Nick Vallelonga et Charles B. Wessler
- Production déléguée : Steven Farneth, Kwame Parker, John Sloss et Octavia Spencer
- Sociétés de production : Amblin Partners, Participant Media, DreamWorks SKG, Conundrum Entertainment et Cinetic Media
- Sociétés de distribution : Universal Pictures (États-Unis), Metropolitan Filmexport (France)
- Budget : 23 millions de dollars
- Pays d'origine : États-Unis
- Langues originales : anglais, italien et russe
- Format : couleur — numérique — 2,00:1 — son Dolby Digital 5.1
- Genre : comédie dramatique, biopic
- Durée : 130 minutes
- Dates de sortie[2] :
- Classification :
- États-Unis : PG-13
- France : Tous publics (visa d'exploitation n°150157)
Distribution
- Viggo Mortensen (VF : Bernard Gabay ; VQ : Pierre Auger) : Tony « la tchatche » Vallelonga, le chauffeur
- Mahershala Ali (VF : Daniel Lobé ; VQ : Daniel Picard) : Don Shirley, le pianiste
- Linda Cardellini (VF : Déborah Perret ; VQ : Julie Burroughs) : Dolores Venere, la femme de Tony Vallelonga
- Dimiter Marinov (VF : Miglen Mirtchev) : Oleg, le violoncelliste
- Mike Hatton : George Dyer, le contrebassiste
- Iqbal Theba (VQ : Benoît Éthier) : Amit, le majordome de Don Shirley
- Sebastian Maniscalco (VF : Luc Florian ; VQ : Gilbert Lachance) : Johnny Venere, le frère de Dolores
- Frank Vallelonga (VF : Paul Borne ; VQ : Maxime Allard) : Rudy Vallelonga
- P. J. Byrne : le producteur exécutif de la maison de disques
- Montrel Miller : le serveur
- Tom Virtue (VF : Jean-Pol Brissard) : Morgan Anderson, le directeur de l'hôtel
- Randal Gonzalez : Gorman
- Don Stark : Jules Podell
- David An : Bobby
- Brian Stepanek (VF : Pascal Germain ; VQ : François Trudel) : Graham Kindell
- Geraldine Singer : la présentatrice du concert de Pittsburgh
- David Kallaway : le premier redneck
- Ninja Devoe : la barmaid de l'Orange Bird
- Daniel Greene : le premier policier
- Paul Sloan : Carmine, le maître d'hôtel du Copacabana
- Anthony Mangano : Danny l'autre videur du Copacabana
- Quinn Duffy : Mikey Cerrone
- Peter Gabb : Charlie, le prêteur sur gages
- Nick Vallelonga :le mafieux Augie
Source et légende : version québécoise (VQ) sur Doublage.qc.ca[3]
Production
Genèse
Le film emprunte son titre à un guide de voyage intitulé The Negro Motorist Green Book, qui fut publié chaque année entre 1936 et 1966 par un postier afro-américain de New York, Victor Hugo Green. Ce livre recensait les commerces, les stations-service et autres établissements qui ne discriminaient pas les Afro-Américains à cause des lois ségrégationnistes en vigueur jusqu'en 1964. Couvrant la majeure partie de l’Amérique du Nord ainsi que les Caraïbes et les Bermudes, le guide permettait aux voyageurs noirs de planifier au mieux leur voyage[4].
Tournage
Le tournage a commencé en et a eu lieu à La Nouvelle-Orléans.
Viggo Mortensen a accepté de prendre 20 kg pour jouer le rôle principal du film[5].
Autour du film
Le film est un road movie, une grande tournée musicale de Don Shirley qui traverse depuis New York les États américains de l'Ohio, de l'Indiana, du Kentucky, de l'Arkansas et de la Louisiane, avant de revenir à New York en une seule étape.
Le fils de Tony et Dolores Vallelonga, Frank Jr., apparaît comme son propre oncle Rudy, tandis que leur plus jeune fils (coproducteur et coscénariste du film) Nick apparaît dans le rôle du mafieux Augie. Le vrai Rudy Vallelonga apparaît comme son propre père Nicholas Vallelonga.
Sortie
Accueil
Critiques
Site | Note |
---|---|
Allociné |
Périodique | Note |
---|---|
Le Figaro | |
Le Monde |
En France, le site Allociné recense une moyenne des critiques presse de 4/5, et des critiques spectateurs à 4,6/5[6].
Première écrit : « Pour son premier long en solo, Peter Farrelly signe une réflexion sur le racisme, entre gravité et humour porté par le duo Mortensen-Ali[7]. »
Tout comme Le Figaro : « Peter Farrelly plonge dans l'Amérique de la ségrégation en mettant en scène un duo d'acteurs formidables[8]. »
Distinctions
Récompenses
- Festival international du film de Toronto 2018 : prix du public[11]
- Golden Globes 2019 :
- Meilleur film musical ou comédie
- Meilleur acteur dans un second rôle pour Mahershala Ali
- Meilleur scénario pour Peter Farrelly, Brian Hayes Currie et Nick Vallelonga
- British Academy Film Awards 2019 : Meilleur acteur dans un second rôle pour Mahershala Ali
- Oscars 2019 :
Nominations
- British Academy Film Awards 2019 :
- Meilleur film
- Meilleur acteur pour Viggo Mortensen
- Meilleur scénario original pour Brian Hayes Currie, Peter Farrelly et Nick Vallelonga
- Oscars 2019 :
- Oscar du meilleur acteur pour Viggo Mortensen
- Oscar du meilleur montage pour Patrick Don Vito
Réaction après les Oscars
L'annonce de Green Book comme meilleur film aux Oscars de 2019 fut controversée. Plusieurs médias affirment que c'est le pire film ayant eu la récompense depuis Shakespeare in love en 1999 et Crash en 2005. Les principaux reproches étant la pauvreté de la mise en scène, l'histoire peu originale et le personnage de Viggo Mortensen perçu comme un cliché du sauveur blanc.[12]
Le traitement du film fut considéré par plusieurs comme étant raciste malgré sa volonté de passe[Quoi ?], notamment avec la scène du KFC qui est associé au cliché de l'Afro-Américain qui ne mange que du poulet frit.
À la suite de l'annonce, Spike Lee, présent pour Blackkkansman, a quitté la salle avant la fin de la cérémonie. [13]
Notes et références
- « The Green Book », sur The New York Public Library Digital Collections, (consulté le )
- (en) Release info sur l’Internet Movie Database
- « Fiche du doublage québécois du film », sur Doublage.qc.ca (consulté le )
- « Green Book : à quel livre fait référence le titre du film ? », sur Allociné (consulté le ).
- « #Fun Facts : saviez-vous que Viggo Mortensen a pris 20 kilos pour Green Book ? », sur Allociné, (consulté le ).
- « Green Book : Sur les routes du sud », sur Allociné (consulté le ).
- « Oscars 2019 : On reconnait la touche Farrelly dans Green Book [critique] », sur Premiere.fr, (consulté le ).
- « Green Book. Sur les routes du Sud : mister Shirley et son chauffeur », sur Le Figaro.fr, (consulté le ).
- (en) « Green Book », sur Box Office Mojo
- « Green Book : Sur les routes du sud », sur JPbox-office.com
- (en) Awards sur l’Internet Movie Database
- « Pourquoi la victoire de "Green Book" aux Oscars divise autant », sur Le HuffPost, (consulté le )
- (en) « 2019 Oscars: 'Green Book' Wins Best Picture », sur The Hollywood Reporter, (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Anonyme, « Noir et blanc », Le Républicain lorrain, Groupe Républicain lorrain Communication, Woippy, , p. 21 (ISSN 0397-0639)
- Philippe Rouyer, « Green Book : sur les routes du Sud », Positif, no 696, Paris, Institut Lumière/Actes Sud , , p. 43, (ISSN 0048-4911)
Liens externes
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Allociné
- Centre national du cinéma et de l'image animée
- (en) AllMovie
- (en) Internet Movie Database
- (en) Metacritic
- (en) Movie Review Query Engine
- (en) Oscars du cinéma
- (en) Rotten Tomatoes
- (mul) The Movie Database
- (en) Scott Myers, « Script Analysis: “Green Book” — Scene By Scene Breakdown », sur Go Into The Story,
- Portail du cinéma américain
- Portail des années 2010
- Portail du jazz
- Portail des Afro-Américains
- Portail LGBT
- Portail des années 1960