Grand sarcophage Ludovisi

Le grand sarcophage Ludovisi est un sarcophage romain du IIIe siècle apr. J.-C. représentant une bataille entre Romains et Barbares. Acheté après sa découverte par le cardinal Ludovico Ludovisi, qui lui donne son nom, il est aujourd'hui conservé au palais Altemps, à Rome, tandis que son couvercle se trouve au Musée central romain-germanique de Mayence, en Allemagne.

Histoire

Le grand sarcophage Ludovisi est découvert en 1621 dans la Vigne Bernusconi, à l'extérieur de la porte San Lorenzo de Rome. Il est acheté par l'un des plus grands collectionneurs de l'époque, le cardinal Ludoviso Ludovisi, neveu du pape Grégoire XV. Avec le reste de la collection Ludovisi, il rejoint en 1901 les collections du musée national des Thermes, futur Musée national romain, avant d'intégrer le palais Altemps.

Description

Le personnage central du panneau frontal : Hostilien ou Herennius Etruscus ?

Le sarcophage Ludovisi appartient à la catégorie des sarcophages romains de bataille et plus précisément au groupe des « combats de masse », qui se caractérise par la représentation d'une foule de combattants qui rend la scène confuse. Ils ont été en vogue sous le règne de Marc Aurèle.

En marbre du Proconnèse, le panneau frontal du sarcophage Ludovisi représente une mêlée entre soldats romains et Barbares. Les premiers portent casque, cuirasse ou tunique de mailles, épée courte et manteau militaire. Les seconds sont reconnaissables à leurs cheveux longs, leur barbe et leur pantalon ; certains portent une tunique alors que d'autres sont torse nu. Le placement des différentes figures suggère que les Romains, qui semblent sortir du fond du relief, ont mené un mouvement d'encerclement des Barbares : après avoir enfoncé le centre de la ligne ennemie, les ailes se referment sur les Barbares. Le visage de ces derniers, désormais certains d'être vaincus, est empreint de souffrance et d'angoisse, alors que les Romains restent impassibles.

Le sarcophage Ludovisi se distingue des autres œuvres auquel il est apparenté en ce que sa figure centrale représente peut-être un personnage historique. Il s'agit d'un jeune homme représenté à cheval, émergeant du chaos des ennemis vaincus. Il a la tête nue, les joues couvertes d'une courte barbe, le visage triangulaire, un grand front, les yeux légèrement creusés et les sourcils épais. Sa coiffure, avec les mèches « en virgule » tombant sur le front, est caractéristique de ce qu'on a appelé la « renaissance de Gallien » au IIIe siècle apr. J.-C.

Comme le portrait ne ressemble pas à ceux de l'empereur Gallien lui-même, on en a conclu qu'il s'agissait de l'un des généraux de l'époque, dont l'identité précise est sujette à controverse. L'une des hypothèses les plus communément citées est celle du fils cadet de Dèce, Hostilien, représenté sur les pièces de monnaie avec un symbole (la sphragis, c'est-à-dire « sceau, empreinte ») sur le front, que l'on retrouve aussi sur le sarcophage Ludovisi. Ce serait un élément du culte de Mithra, désignant la personne ainsi marquée comme un adepte. Par comparaison avec les portraits numismatiques, on a également suggéré que le personnage central serait le frère d'Hostilien, Herennius Etruscus.

Bibliographie

  • (de) Bernard Andreae, Motivgeschichtliche Untersuchungen zu den römischen Schlachtsarkophagen, Mann, Berlin, 1956.
  • (en) Diana E. E. Kleiner, Roman Sculpture, Yale University Press, New Haven et Londres, 1992 (ISBN 978-0-300-05948-9), p. 389-390.
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