Musée central romain-germanique

Le Musée central romain-germanique (ou RGZM, en allemand : Römisch-Germanisches Zentralmuseum) est un important musée archéologique situé à Mayence, Allemagne. Le musée, ouvert en 1852, est situé dans le château des Princes-Électeurs.

Histoire

Ludwig Lindenschmit père fut le premier conservateur du musée, nommé au terme d’un « rassemblement des historiens et antiquaires allemands », du 16 au 19 août 1852 à Dresde. Il a été décidé de créer un « musée central romain-germanique » à Mayence et un « Germanisches Nationalmuseum » à Nuremberg (Musée national germanique de Nuremberg). La création du Musée à Mayence, et le choix du château électoral pour l'abriter ne sont pas arbitraires, mais symboliques des exigences d'un Musée national au moment de la Confédération germanique. Le préhistorien et archéologue Paul Reinecke est nommé assistant en 1908 au musée.

Le musée

Urne cinéraire celte.

Le musée central romain-germanique en tant qu'institut de recherche interrégional est divisé en trois départements, qui se consacrent à l'intervalle historique allant de l'âge de la pierre aux débuts du Moyen Âge. Aménagé dans les deux ailes du château des Princes-Électeurs, le musée présente un aperçu systématique de l'histoire de l'Europe.

Collections

Le département Préhistoire présente les civilisations préhistoriques d’Europe et du Proche-Orient depuis la fin du Néolithique, et il montre l'influence de ce nouveau matériau qu'était le métal sur la vie quotidienne à caractère rural des hommes de l'époque.

  • Début des migrations humaines et l'Europe néolithique
  • Le site préhistorique de Dmanissi avec Homo georgicus
  • Les études sur l'émergence et le développement de la chasse au gros gibier
  • Les systèmes de règlement et le règlement d'organisation interne dans le Paléolithique et du Mésolithique
  • Traditions méditerranéennes dans la construction navale en Europe occidentale, Europe centrale et septentrionale
  • Formes de romanisation dans les provinces frontalières du nord de l'Empire romain de la Grande-Bretagne à la mer Noire
  • Études sur la structure et la genèse des élites dans les sociétés pré- et protohistorique
  • Dépositions dans l'histoire pré- et protohistorique
  • Émergence d'un paysage industriel
  • Les anciennes carrières de la région minière entre l'Eifel et le Rhin
  • Transformation et échanges culturels dans le monde méditerranéen

Laboratoires et ateliers de restauration

Spécialisés dans la restauration de monuments historiques et archéologiques, les laboratoires du RGZM utilisent des techniques modernes empruntées aux sciences naturelles leur conférant ainsi une renommée internationale. Les découvertes archéologiques du monde entier sont, depuis 1852, restaurées, conservées puis reproduits dans les laboratoires de l´institut.

Leurs capacités techniques et moyens de restauration peuvent notamment être démontrés par le mandat de restauration et de conservation de deux épaves romaines d’envergure. Naviguant autrefois sur le Danube, elles ont été découvertes en 1986 et prélevées en 1994 à proximité des fortifications romaines impériales de l’Oberstimm, dans l’actuel bourg de Manching, en Haute-Bavière, où elles sont conservées depuis 2006 par le Musée celto-romain[1].

Les projets les plus connus sont la restauration de l’équipement de « Ötzi », momie découverte dans le sud de Tyrol, et le mobilier retrouvé dans la tombe d’un prince péruvien antérieur aux Incas. La diversité de ses activités lui permet de compter parmi les meilleurs centres de formation de restaurateurs.

Autres fonctions

Le centre de recherche du RGZM intervient surtout dans la manipulation des vestiges, et plus rarement dans les investigations de terrain. Il s'appuie sur les ateliers de restauration du RGZM, qui sont notamment intervenus dans l'analyse du corps humain momifié Ötzi, le sanglier-enseigne de Soulac-sur-Mer en laiton ou le chien en verre de Wallertheim. Il forme également des restaurateurs (à terme dans le cadre d'un programme de baccalauréat, accordé conjointement avec l'Université de Mayence). En collaboration avec l'Université de Mayence, un pôle de compétence « Archéométrie minéralogiques et de recherche en conservation » a été créé.

Publications archéologiques

La maison d’édition du RGZM publie deux importantes revues archéologiques : le Jahrbuch des RGZM ainsi que Archäologisches Korrespondenzblatt ; elle édite également, dans des catalogues et des monographies, les travaux de son institut.

Coopérations internationales

Des contacts internationaux ont permis au RGZM d’établir des succursales à l’étranger. Il a conduit, entre 1996 et 2003, un ambitieux projet de recherche avec le musée des Antiquités égyptiennes du Caire. Il s´agissait de restaurer des figurines de cuivre du pharaon Pepi Ier et de son fils et ainsi obtenir de grandes sculptures en métal. Puis, entre 1992 et 1999 des chercheurs de l’institut ont également travaillé sur le site de Dmanisi avec leurs homologues géorgiens. Ils ont alors découvert des fragments crâniens datant des premiers hommes d´Eurasie, soit environ 1,75 million avant notre ère. Le plus grand projet étranger mené à ce jour se fonde sur un échange avec l’institut archéologique de la province Shaanxi. Ces équipes travaillent à la restauration et à l´étude du mausolée du premier empereur chinois, connu pour son armée en terre cuite. Depuis 1990, de nouveaux ateliers sont établis sur l´initiative du ministère pour l´enseignement et la recherche, dans la capitale de province, Xi´an. Ses membres s’occupent de la restauration et de l’analyse d´objets archéologiques classés comme biens culturels de premiers rangs par le gouvernement chinois.

Notes et références

  1. (de) Wolfgang DAVID, « Gunst und „Fluch“ einer vorzüglichen verkehrs- und wirtschaftsgeographischen Lage: Das keltische Oppidum von Manching und seine Erhaltung als einzigartiges Bodendenkmal », dans Irena BENKOVA ; Vincent GUICHARD, Gestion et présentation des oppida. Un panorama européen, Actes de la table ronde organisée par l’ÚAPPSC, Beroun, 2007, (lire en ligne), p. 102
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