Giuseppina Grassini

Giuseppina Grassini est une chanteuse d'opéra italienne, née à Varèse le [1] et morte à Milan le , à la voix de contralto au timbre velouté et profond.

Biographie

Issue d'une famille lombarde modeste, sa mère Giovanna Grassini est violoniste amateur, Giuseppina Grassini débute à 16 ans. À 17 ans, elle chante à la Scala, et ses jeunes années se partagent entre la Scala et La Fenice. Elle crée le nouvel opéra de Cimarosa Artemisia di Caria[2].

En 1800, elle se produit à la Scala devant Bonaparte[3], vainqueur récent de la bataille de Marengo, et chante La Marseillaise. Elle devient la maîtresse du Premier Consul qui l'amène à Paris[3]. Elle part ensuite en tournée avec le violoniste Pierre Rode, revient en Italie, puis va se mesurer à Londres avec la soprano anglaise Billington[2].

En 1806, Napoléon la rappelle à Paris où elle est nommée Première cantatrice de sa Majesté l'Empereur. Après l'abdication, la Grassini retourne un temps à Rome, puis revient à Paris lors des Cent-Jours et sous la Restauration. Toujours coquette, elle devient la maîtresse de Wellington, le vainqueur de Waterloo, qui a été nommé ambassadeur à Paris. Cependant ses relations anciennes avec Napoléon ne sont pas du goût de Louis XVIII. Comprenant qu'elle n'a plus rien à attendre à Paris, elle retourne en Italie. Elle fait ses adieux à la scène en 1823 à Florence[2].

Elle partage alors son temps entre Milan et Paris où elle tient un salon, recevant de nombreuses personnalités musicales. Elle guide les débuts de ses deux nièces (filles de sa sœur Giovanna) chanteuses : Giuditta et Giulia Grisi[2].

Sans quitter le cadre de l'opéra seria et face à des concurrentes se grisant de virtuosités vocales, la Grassini a incarné un chant plus expressif, plus émouvant, laissant présager le romantisme. Les cantatrices de la nouvelle génération (Isabella Colbran et Giuditta Pasta) se réclameront d'elle. À la fin de sa vie, elle s'installe à Milan où elle meurt le [2].

Iconographie

Un portrait de Giuseppina Grassini peint par Marie-Guillemine Benoist est conservé au Musée des Beaux-Arts de Beaune[4].

Notes et références

  1. Les sources indiquent généralement le 18 avril 1773 comme date de naissance de la chanteuse. Cependant, Bruno Belli a découvert, dans les registres de baptême conservés aux Archives prévôtales de la Basilique de San Vittore à Varèse, l'acte de baptême original (reproduit en photocopie à la page 161 de son livre), dont il ressort que « Gioseppa Maria Camilla », fille d'Antonio Grassini, fut baptisée le 9 avril 1773, et qu'elle était en fait née le jour « antécédent vers 18 heures », donc le 8 avril.
  2. (it) Cristina Ciccaglioni Badii, « GRASSINI, Giuseppa dans "Dizionario Biografico degli Italiani" », sur treccani.it, (consulté le ).
  3. Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0), p. 598
  4. http://www.beaune.fr/IMG/pdf/l_oeuvre_du_mois_d_aout.pdf

Annexes

Bibliographie

  • Bruno Belli, Giuseppina Grassini. Del canto più soave e drammatico inimitabile modello, Varèse, Macchioni, 2019, (ISBN 9788865705896)
  • (it) Cristina Ciccaglioni Badii, « GRASSINI, Giuseppa dans "Dizionario Biografico degli Italiani" », sur treccani.it, (consulté le )
  • André Gavoty, La Grassini, Paris, Grasset, 1947
  • Arthur Pougin, Une cantatrice « amie » de Napoléon : Giuseppina Grassini, 1773-1850, Paris, Fischbacher, 1920 (en ligne dans Gallica - B.N.F.)

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