Gesgapegiag

Gesgapegiag est une réserve indienne micmaque située sur la rive sud de la péninsule gaspésienne dans l'Est du Québec. Elle est l'une des trois communautés micmaque gaspésiennes et l'une des deux réserves de la rive sud de la Gaspésie. Avant d'être officiellement constituée en réserve, l'endroit faisait partie du territoire de Maria. L'endroit vit l'ouverture de la première école micmaque du Québec en 1864[1].

Gesgapegiag

Église Kateri-Tekakwitha de Gesgapegiag
Administration
Pays Canada
Province Québec
Région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
Statut municipal Réserve indienne
Chef John Martin
Code postal G0C 1Y1
Démographie
Population 784 hab. (2014)
Densité 353 hab./km2
Géographie
Coordonnées 48° 12′ 05″ nord, 65° 55′ 34″ ouest
Superficie 222 ha = 2,22 km2
Divers
Code géographique 06802
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Canada
Gesgapegiag
Géolocalisation sur la carte : Québec
Gesgapegiag
Géolocalisation sur la carte : Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine
Gesgapegiag
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Gesgapegiag

    Toponymie

    Gesgapegiag est la forme originelle micmaque de Cascapédia[2]. Ce nom signifiant « rivière large » est porté par la rivière Cascapédia[2]. Une carte datant de 1685 orthographie le nom du cours d'eau sous la forme « Kichkabeguiak  »[2].

    Géographie

    Gesgapegiag est située au sud du fleuve Saint-Laurent sur la rive de la baie des Chaleurs à l'embouchure de la rivière Cascapédia à 600 km au nord-est de Québec et à 255 km au sud-ouest de Gaspé. Les villes importantes près de Gesgapegiag sont Maria à km et Carleton-sur-Mer à 20 km au sud-est ainsi que New Richmond à km au sud-est. La réserve couvre une superficie de 1,82 km2[3].

    Municipalités limitrophes

    Maria N New Richmond
    O    Gesgapegiag    E
    S
    Baie des Chaleurs,
    Nouveau-Brunswick

    Démographie

    Évolution démographique
    1996 2001 2006 2011 2016
    442488X688653

    La population de la réserve est d'environ 500 habitants[3],[4],[5]. La réserve a connu une croissance démographique au cours des dernières années[5]. De plus, la nation de Gesgapegiag comprend environ 600 membres vivant en dehors de la réserve[6].

    L'âge médian de la population était de 23 ans en 2001 avec 66 % de la population âgée de 15 ans et plus[5]. 61,5 % de la population de 15 ans et plus était célibataire en 2001[5]. 84,7 % de la population est de religion catholique[5].

    Le nombre total de logements privés dans la réserve est de 156[5]. La densité y était de 259,5 habitants au km2 en 2001[5].

    41,7 % de la population âgée entre 19 et 35 ans n'a aucun diplôme d'éducation[5]. Le même pourcentage a un diplôme d'études secondaires ou professionnelles tandis que 8,3 % de cette population possède un diplôme de niveau universitaire[5].

    Langues

    En 2016, 2,1 % de la population a en tant que langues maternelles: le 71,3 % a seulement l'anglais et 4,7 % a seulement le français ; le reste (24 %) ayant une autre langue que le français ou l'anglais comme langue maternelle[5].

    78,7 % de la population ayant un emploi utilise principalement l'anglais au travail tandis que 6,4 % utilise le français ; le reste (12,8 %) utilisant principalement une langue non officielle au travail[5]. La langue non officielle utilisée est le micmac[6].

    Histoire

    La date exacte du début de la sédentarisation des Micmacs à cet endroit est inconnue[2]. Cependant, des toponymes des alentours comme la pointe aux Sauvages nommée en 1760 permettent de savoir que les Micmacs utilisaient cet endroit au moins à partir du début du XVIIIe siècle[2]. Les travaux d'arpantage menant à la création d'une réserve débutèrent en 1860[2]. La première école micmaque du Québec fut ouverte à Gesgapegiag en 1864[2]. Encore aujourd'hui, un système d'éducation établi en 1984 permet l'étude du niveau primaire en langue micmaque[2].

    Depuis l'arrêt Marshall, sur une population active d'environ 300 personnes, plusieurs dizaines d'emplois pour les autochtones ont été créés. Et les revenus de la pêche hauturière (330 000 euros environ par an) sont à la fois redistribués aux membres de la communauté et réinvestis dans le développement[7].

    Administration

    Centre administratif de Gesgapegiag

    Depuis , le chef du conseil de bande, élu pour un mandat de quatre ans, est John Martin. Ce dernier est assisté par huit conseillers et conseillères[8] :

    • Conseillers :
      • Christianne Jerome-Bernard
      • Gary-Luc martin
      • Mitchell Caplin (Syvret)
      • Amy Martin
      • Armand Martin
      • Tammy Martin
      • Dorothy Gedeon
      • Douglas Martin

    Depuis 2001, Gesgaspegiag est unie aux deux autres communautés micmaques du Québec, Gespeg et Listuguj, par le Secrétariat Mi’gmawei Mawiomi. Cet organisme politique et administratif a pour objectif de créer des services communs aux trois communautés afin d’y améliorer les conditions de vie, de veiller aux relations avec les partenaires allochtones, surtout en ce qui concerne la pêche et la foresterie, et de défendre les intérêts des Micmacs[9]. Le Secrétariat mène plusieurs batailles en matière de revendication territoriale. Il demande notamment une compensation pour l’extraction des ressources sur le territoire micmac, l’inclusion des valeurs micmaques dans les projets menés sur leurs terres, la reconnaissance des traités de paix et d’amitié ratifiés par les Britanniques et les Micmacs, ainsi que la négociation pour une revendication totale du territoire avec les gouvernements provincial et fédéral[10].

    Économie

    La pêche est donc l'activité économique principale de la réserve. Une entente signée en 1984 entre les Micmacs et le gouvernement du Québec permet à 35 Amérindiens d'exploiter les saumons de la rivière Cascapédia[2]. D'ailleurs, la société de gestion du saumon est composée à 50 % de Micmacs[2]. L'industrie forestière est aussi importante[6].

    La réserve comprend également plusieurs commerces : une station-service, un restaurant et un magasin de chaussures[6]. De plus, une ferme biologique a été implantée[6]. La pourvoirie et le tourisme sont aussi des activités économiques importantes[6]. Il y a aussi l'industrie de la construction qui occupe une place importante[6].

    La vannerie est un art représentatif de la culture micmaque. De même, une autre activité économique locale importante est l'artisanat[6]. En effet, une coopérative d'artisanat composée d'une quinzaine d'artisans est située à Gesgapegiag[2],[6]. On y fabrique notamment des paniers de frêne noir et de foin d’odeur, qui sont exportés ailleurs au Canada et aux États-Unis[9].

    Tourisme

    Gesgapegiag est située dans la Baie des Chaleurs, ce qui attire de nombreux touristes désireux de profiter des différents attraits de cette partie du territoire micmac. Pour les touristes venus faire le tour de la Gaspésie, il est possible de s’arrêter dans la communauté pour pique-niquer dans le parc communautaire ou d’aller admirer le tipi qui a été érigé au bord de la mer en 2018.

    Chasse, pêche et randonnée

    Les montagnes des Chic-chocs à proximité ainsi que la mer et les nombreuses rivières offrent aux amateurs de plein air des paysages à couper le souffle et un immense terrain de jeu à découvrir. Le chef actuel souhaite développer davantage la quantité de sentiers pédestres. Pour le moment, il n'y a que quelques sentiers ouverts à tous. De plus, la communauté micmaque de Gesgapegiag est entourée d’eau et de forêt, et ceci favorise la pêche et la chasse. Il est possible pour les amateurs de chasse et de pêche de réserver un séjour dans les pourvoiries avoisinantes, comme celle de la Pourvoirie des Micmacs de Grand Cascapédia[11].

    Hébergement insolite

    La communauté de Gesgapegiag s’est dotée d’un domaine de chalets et a installé plusieurs tipis dans l’Anse Sainte-Hélène pour offrir aux touristes la chance de vivre un séjour authentique[12]. Il est aussi possible pour les touristes de séjourner dans la réplique du navire La Grande Hermine (un des navires utilisé par Jacques Cartier). Pour les randonneurs et les motoneigistes, Le Relais de la Cache[13] se trouve tout près des monts Chic-Chocs.

    Culture

    Chaque année au mois de juillet, la communauté organise un Pow-Wow, une fête traditionnelle où se réunissent tous les Micmacs de la région et à laquelle sont conviés tous les gens intéressés de découvrir leur culture et leurs traditions[14]. Cette célébration amalgame chants, danses, cuisine et contes traditionnels[15]. Des cours de micmac sont offerts au public[16].

    Services

    Services publics

    La réserve dispose de son propre service des incendies et de son propre corps de police[6]. De plus, le conseil de bande gère un centre de santé[6]. La réserve dispose en outre d'une radio communautaire et d'un journal local[6].

    Les enfants micmacs peuvent suivre les premières années du primaires en langue micmaque[2]. Il y a deux écoles de bande à Gesgapegiag : la Wejgwapniag School et le Gesgapiaq Learning Center ayant respectivement 79 et 9 élèves lors de l'année scolaire 2008-2009[6].

    Loisirs, culture et vie communautaire

    Au niveau des loisirs, la réserve comprend un centre récréatif, une patinoire extérieure, un terrain de baseball et des sentiers[6].

    La communauté compte une mission chrétienne implantée dans l'église Kateri-Tekakwitha, dont le bâtiment ressemble à un tipi géant. Ce cône d'aluminium symbolise à lui seul le syncrétisme pratiqué par les paroissiens de Gesgapegiag. À l'intérieur, les effigies du Christ et les « capteurs de rêve » veillent de concert sur les cérémonies de mariage, baptême et enterrement[17]. Le temple commémore la première Amérindienne du Nord à être béatifiée, Kateri Tekakwitha.

    Galerie

    Représentations politiques

    Québec : Gesgapegiag fait partie de la circonscription provinciale de Bonaventure. Lors de l'élection générale québécoise de 2012, le député Sylvain Roy, du Parti québécois, a été élue pour représenter la population de Gesgapegiag à l'Assemblée nationale[6].

    Canada : Gesgapegiag fait partie de la circonscription fédérale de Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine. Lors de l'élection fédérale canadienne de 2011, le député Philip Toone, du NPD, a été élu pour représenter la population de Gesgaspegiag à la Chambre des communes[6].

    Notes et références

    1. Mémoire du Québec : Gesgapegiaq
    2. Gegapegiag dans Fiche descriptive de la Commission de toponymie du Québec, page consultée le 10 mars 2011
    3. Gesgapegiag dans le Répertoire des municipalités du Ministères des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire du Québec, page consultée le 10 mars 2011
    4. Gesgapegiag dans Profil des communautés de 2006 de Statistique Canada, page consultée le 10 mars 2011
    5. Gesgapegiag dans Profils des communautés de 2001 de Statistique Canada, page consultée le 10 mars 2011
    6. Première Nation de Gesgapegiag dans Profils des communautés des Affaires indiennes et du Nord Canada, page consultée le 10 mars 2011
    7. GEO No 404 d'octobre 2012 p. 101
    8. « Gesgapegiag : John Martin revient à la tête du conseil de bande », sur www.chaleursnouvelles.com (consulté le )
    9. « Les Micmacs », sur www.autochtones.gouv.qc.ca (consulté le )
    10. Denise Nadeau, « Relation et responsabilité : vers un processus de réconciliation », Théologiques, vol. 20, nos 1-2, , p. 419–452 (ISSN 1188-7109 et 1492-1413, DOI https://doi.org/10.7202/1018866ar, lire en ligne, consulté le )
    11. (en) « Welcome to MicMac camp », sur Micmac Camp (consulté le )
    12. « Développement de l'offre touristique à Gesgapegiag », sur CIEU fm - La radio de la Baie des chaleurs, (consulté le )
    13. (en) « Relais de la Cache », sur Gesgapegiag, (consulté le )
    14. « Réserve autochtone de Gesgapegiag », sur Tourisme Gaspésie, (consulté le )
    15. Isabelle Lévesque, « Gesgapegiag souhaite développer son offre touristique », sur radio-canada.ca/premiere, (consulté en )
    16. (en) « Mi'gmaq language classes », sur Gesgapegiag, (consulté le )
    17. GEO No 404 d'octobre 2012 p. 98

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

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