Micmac

Le micmac, mi’gmaq ou mi’kmaq, dont l'autonyme est mi’kmawi’simk ou lnuismk[3], est une langue autochtone de la famille des langues algonquiennes parlée par la nation micmaque.

Pour les articles homonymes, voir Micmac (homonymie).

Micmac
mi’kmawi’simk ou mi’gmawi’simg
Pays Canada, États-Unis
Région Au Canada : Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick, Île-du-Prince-Édouard, Québec (Gaspésie) et Terre-Neuve-et-Labrador
Aux États-Unis : Maine et Massachusetts
Nombre de locuteurs env. 9 000 (2016)[1],[2]
Écriture Alphabet latin et Hiéroglyphes micmacs
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-2 mic
ISO 639-3 mic
IETF mic
WALS mic
Glottolog mikm1235
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Article 1

Msit mimajulnu’k weskwijinu’ltijik alsumsultijik aqq newte’ tett wkpimte’tmut aqq koqwajo’taqnn wejkul’aqmititl.
Carte

Carte des territoires Micmacs.

En 2016, Statistique Canada recense 7 140 personnes[4] dont la langue maternelle est le micmac et 8 870 personnes[1] qui savent parler la langue. En 2013, on recense 205 personnes parlant micmac aux États-Unis[2].

Écriture

L'origine des hiéroglyphes micmacs est un sujet de controverse. Une publication du gouvernement du Québec[5],[6] attribue l'écriture en hiéroglyphes des Micmacs à un missionnaire français, Chrétien Le Clercq. Celui-ci a dit avoir adapté des symboles, que des enfants traçaient sur des morceaux d'écorce d'arbre en tant qu'aide-mémoire, en un système adéquat pour l'écriture de prières. D'autres sources l'attribuent de façon improbable à une visite d'Égyptiens de l'Antiquité[7]. Une autre source porte à croire que cette forme d'écriture existait avant l'arrivée des Français et qu'elle est originale aux Micmacs[8].

Le père Pacifique (Henri-Louis-Joseph Buisson) a laissé des écrits sur la langue micmaque ainsi que dans cette langue. En 1906, il publie un almanach en langue micmaque et, plus tard, un catéchisme. En 1921, il publie avec difficulté un livre sur les hiéroglyphes micmacs.

Un extrait d'un livre de prières micmaques : selon la légende en anglais, le premier hiéroglyphe signifie « père » et le deuxième, « ciel », formant donc le début du Notre Père.
Texte en micmac à Louisbourg, Nouvelle-Écosse.
Transcriptions alphabétiques pour le micmac
API a a: e e: i i: ə dʒ/tʃ g/k l m n o o: b/p x s d/t u u: w j
Francis-Smith a á e é i í ɨ j k l m n o ó p q s t u ú w y
Listuguj a a' e e' i i' ' j g l m n o o' p q s t u u' w y
Lexique a a: e e: i i: ɨ j k l m n o o: p q s t u u: w y
Pacifique a e i tj g l m n ô p s t o
Rand ă a â ĕ ā ĭ e ŭ ch c k l m n ŏ o ō b h s d t ŏŏ oo u w y

Lieux en langue micmaque

  • Québec, du micmac Gepèèg (détroit, rétrécissement du fleuve)
  • Acadie, du micmac (hypothèse) algatig (lieu de campement)
  • Gaspésie, du micmac Gespegeoag (dernières terres acquises)
  • Restigouche et Ristigouche, du micmac Listuguj (désobéissance au père ou rivière se divisant comme la main) incertain
  • Cascapédia, du micmac Gesgapegiag (où s'élargit la rivière)
  • Gaspé, du micmac Gespeg (fin des terres)
  • Tracadièche, du micmac tracadigash (lieux où se tiennent les hérons)
  • Paspébiac, du micmac Ipsigiag (batture fendue, barachois)
  • Matapédia, du micmac Matapediag (rencontre des eaux, confluent)
  • Amqui, du micmac Ankwi (là où les eaux s'amusent)
  • Lac-Humqui, du micmac Ankwi ou Unkoui (là où les eaux s'amusent)
  • Sayabec, du micmac Sakpediak (sak : remplie, pédiak : rivière ; rivière remplie)
  • Causapscal, du micmac Goesôpsiag (la pierre qui brille au fond de l'eau, pointe caillouteuse)
  • Kouchibouguac, dérive du micmac Pijeboogwek partiellement corrompu par le français (rivière aux longues marées)
  • Shediac, du micmac Esedeiik (qui remonte loin)
  • Bouctouche, du micmac Chebooktoosk (grand petit havre)
  • Richibouctou, du micmac kitchipogteo ou gtjipotog (le grand feu)
  • Mowebaktabaak (grande baie), aujourd'hui le nom porté par la baie est la baie des Chaleurs

Notes et références

  1. « Les langues autochtones des Premières Nations, des Métis et des Inuits », sur statcan.gc.ca, Statistique Canada (consulté le ).
  2. (en) « Detailed Languages Spoken at Home and Ability to Speak English for the Population 5 Years and Over: 2009-2013 » [xls], sur census.gov, United States Census Bureau (consulté le ).
  3. « Les autres langues menacées du Québec », sur La Presse, (consulté le )
  4. « Langue – Faits saillants en tableaux, Recensement de 2016 », sur statcan.gc.ca, Statistique Canada (consulté le ).
  5. Jacques Maurais (directeur), « Les langues autochtones du Québec », sur Conseil supérieur de la langue française, Dossiers no 35, Gouvernement du Québec.
  6. Ancienne version de la même publication, Gouvernement du Québec.
  7. (en) Egyptians in Acadia? de Science Frontiers.
  8. (en) Mi'kmaq (Mi'kmawi'simk, Mi'kmaw, Micmac, Mikmaq) du site web Native Languages of the Americas: Preserving and promoting American Indian languages.

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Kauder, Manuel de prières, instructions et chants sacrés en hiéroglyphes micmacs. Sapeoig Oigatigen tan tetli Gômgoetjoigasigel Alasotmaganel, Ginamatineoel ag Getapegiemgeoel, vol. xii, Ristigouche, The Micmac Messenger, , 456 p. — Nouvelle édition, par le père Pacifique de Valigny, du manuel du père Kauder. La première édition a été publiée à Vienne en 1866.
  • (en) Peter Bakker, « Two Basque Loanwords in Micmac », International Journal of American Linguistics, vol. 55, no 2, , p. 258-261 (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Peter Bakker, « The Language of the Coast Tribes is Half Basque : A Basque-American Indian Pidgin in Use between Europeans and Native Americans in North America, ca. 1540-ca. 1640 », Anthropological Linguistics, vol. 31, nos 3/4, , p. 117-147 (lire en ligne, consulté le )
  • (en) Trudy Sable et Bernie Francis, Language of this Land Mi'kma'ki, Cape Breton University Press, , 132 p. (ISBN 978-1897009499)

Articles connexes

Liens externes

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