Georges Bertier

Georges Bertier (1877-1962) est un pédagogue français.

Biographie

Georges Bertier naît le à Nancy[1].

Étudiant en lettres et sciences à Nancy, il va à Paris pour suivre des cours en et au Collège de France. Il est président de la Réunion des étudiants en 1897.

Il consacre sa vie à la direction d'un établissement scolaire, L'École des Roches, à la pédagogie et au scoutisme. Dans les années 1960, Georges Bertier reçoit les Palmes académiques des mains de Maurice Herzog, alpiniste et ministre de la Jeunesse et des Sports.

Après avoir servi l'éducation et le scoutisme jusqu'au bout, il meurt le en son domicile dans le 5e arrondissement de Paris[2].

L'École des Roches

Proche d'Edmond Demolins qui créa en 1899 l'École des Roches, école privée d'inspiration britannique, religieuse mais non confessionnelle et libre, ayant pour finalité affichée la formation des « nouvelles élites »[3].

Séduit par les idées d'E.Demolins sur l'éducation active, Bertier devint professeur puis directeur de l'École des Roches jusqu'en 1944[4]. Influencé par le suisse Adolphe Ferrière[5] il en fait un établissement de réputation internationale ouvert sur le monde et favorisant le développement du caractère de ses élèves. Avec lui la finalité de la formation passe de l'idéal élitiste au struggle for life à celui du chef social, meneur d'homme[6].

À la pointe de l'éducation nouvelle basée sur l'autodiscipline et la responsabilisation du jeune, il fonde la revue « l'Éducation » en 1909 et joue un rôle dans le syndicalisme. Il introduit largement les activités physiques dans l'école, principalement sous la forme de la méthode naturelle de Georges Hébert. Beau-frère de Jérôme Carcopino il joue un rôle dans la définition de la politique de la jeunesse dans les débuts de Vichy.

Le scoutisme

Ce pédagogue est naturellement attiré par le scoutisme qu'il expérimente à l'École des Roches dès , date où il fonde une troupe d'éclaireurs[7]. À la fin 1911, il rencontre Nicolas Benoit et participe à la naissance des Éclaireurs de France[8], association dont il est vice-président dès 1913 puis président de 1921[9] à 1936 où il est remplacé par Albert Châtelet, recteur d'académie. Sa femme, Renée Sainte-Claire Deville, organise la branche cadette des éclaireuses, les « Petites ailes ». EN 1941-1942, il plaide à Vichy pour une sorte de scoutisme scolaire.

Catholique pratiquant, proche du Sillon de Marc Sangnier, le « Vieux Loup des Roches » démissionne des EDF en 1952 ne pouvant accepter l'abandon du neutralisme conforme à la doctrine de Robert Baden-Powell pour la laïcité militante[10]. L'orientation anticolonialiste que prend alors le mouvement choque également ce patriote traditionnel. En 1952 il devient président des Éclaireurs neutres de France (ENF) où il est suivi par nombreux cadres provinciaux qui assurent l'essor de ce jeune mouvement fondé en 1947.

Notoriété

Georges Bertier est chevalier de l'ordre des Palmes académiques

Notes et références

Bibliographie

Ouvrages

  • Georges Bertier, L'École des Roches, Éditions du Cerf, coll. « Les Sciences et l'Art de l'éducation », Juvisy, 1934.
  • Collectif, « L’École des Roches : Un creuset d'éducation nouvelle », Les Études sociales, no 127-128, 1998.
  • Edmond Demolins, L'Éducation nouvelle : L'École des Roches, Librairie Firmin Didot, 1898.
  • Nathalie Duval, L'École des Roches : Une école nouvelle pour les élites, Éditions Belin, coll. « Histoire de l'éducation », Paris, 2009 (ISBN 978-2-7011-4780-2)
  • Christian Pociello et Daniel Denis, A l'école de l'aventure, Presses Universitaires du Sport, Voiron, 2000, (ISBN 2-912321-48-4).

Articles

  • Nathalie Duval, « Le Rayonnement international de l'école des Roches : 1899-1999 », dans Études normandes, no 4, 1999, pp. 35-62.
  • Nathalie Duval, « Le Réseau des formations scolaires : L'Exemple de l'école des Roches », dans Marc Fumaroli, Gabriel de Broglie et Jean-Pierre Chaline (dir.), Élites et sociabilité en France, Paris, Éditions Perrin, 2003, pp. 185-199
  • Nathalie Duval, « L'Adolescence des élites à l'école des Roches : Capitanat, sport et spiritualité (de 1899 à 1965) », dans Jean-Pierre Bardet, Jean-Noël Luc, Isabelle Robin-Romero et Catherine Rollet (dir.), Lorsque l'enfant grandit : Entre dépendance et autonomie, colloque organisé à la Sorbonne du 21 au , Presses de l'université Paris-Sorbonne, 2003, pp. 559-572.
  • Nathalie Duval et Patrick Clastres, « Bien armé pour la vie ou Français je suis : Deux modèles scolaires concurrents : L’École des Roches et le Collège de Normandie », dans Les Études sociales, no 137, 1er semestre 2003, pp. 21-35.
  • Nathalie Duval, « L’École des Roches dans les années 1960 : Une institution en crise », dans Annick Ohayon, Dominique Ottavi et Antoine Savoye (dir.), L’Éducation nouvelle : Histoire, présence et devenir, Peter Lang, coll. « Exploration », Berne, 2004, pp. 271-295.
  • Nathalie Duval, « De l'école des Roches à l'outre-mer : Formation et parcours d'élites françaises (de 1899 à 1950) », dans Sarah Mohamed-Gaillard et Marie Romo-Navarrete (dir.) Des Français d'outre-mer, Presses de l'université Paris-Sorbonne, coll. « Roland Mousnier », 2004.
  • Nathalie Duval, L’École des Roches et le Collège de Normandie : Des « écoles nouvelles » pour les élites de 1899 à 2006, thèse de doctorat en histoire, sous la direction de Jean-Pierre Chaline, Paris-IV-Sorbonne, .
  • Nathalie Duval, « L'École des Roches : Phare français au sein de la nébuleuse de l'Éducation nouvelle (1899-1944) », dans Paedagogica Historica : International Journal of the History of Education, vol. 42, no 112, 2006 (ISSN 1477-674X et 0030-9230), pp. 63-75.

Liens externes

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