Georges-André Lacroix

Georges-André Lacroix est un réalisateur de cinéma français, né à Paris le et mort à Turin le [1],[2].

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À ne pas confondre avec le réalisateur Georges Lacroix

Biographie

Pendant près de 10 ans, Georges Lacroix réalisa une centaine de courts-métrages pour la Gaumont et Le Film d'art[3] avant d'être engagé par l'Union cinématographique italienne (UCI) en [4]. Dans les studios d'Itala Film à Turin, il ne mettra en scène que deux longs-métrages, Appassionatamente (titre français : Passionnément) et Il suo destino (titre français : La Vie d'une femme) avec dans chacun d'eux l'actrice Suzy Prim dans le rôle principal. Il avait à peine terminé le tournage de ce dernier film quand il meurt subitement à l'âge de 42 ans.

Filmographie

Hommage de Louis Delluc

Georges Lacroix.

Il est mort. C'était un metteur en scène - un vrai. La France, qui en manque, l'avait laissé partir et il meurt en Italie, exilé par et pour son art, comme Tourneur, comme Ravel et quelques autres. Pendant ce temps, ceux qui restent ici disent que l'art muet a ses dieux à Paris. Amen.

Georges Lacroix était-il le premier ? Je n'en sais rien. Je dis que c'était un vrai metteur en scène, et ils sont peu. Il n'essayait pas d'être artiste, ce qui - particulièrement en cinégraphie - veut dire : faire de l'art, exprès. C'était un artisan.

Manier la pâte dure et nuancée du cinéma comme les tailleurs de pierre d'antan maniaient les cathédrales, voilà ce que doit faire l'artisan du film. Ince l'a fait. Baroncelli peut le faire. Gance l'aurait fait sans ce poison de littérature philosophique dont il ne se désintoxiquera jamais. Lacroix le faisait.

Je n'ai vu que trois films de lui : Les Écrits restent, Haine, Le Noël d'Yveline. Tous trois sont d'un rude manipulateur de photogénie. La force directe de sa manière m'enchantait. Je crois que je devenais son ami, sans m'en apercevoir et sans presque le connaître.

Qu'a-t-on fait pour lui ? On disait trop volontiers qu'il était capricieux, autoritaire, de caractère difficile. Et puis ? Le cinéma, repaire de tant de gens douteux et bizarres, s'est toujours montré bien délicat pour ceux qui ont trop de talent. Maurice Tourneur entend hurler à ses chausses toute la meute des ratés et des enragés. Et Georges Lacroix n'était pas aidé. On a respiré quand il est parti à Turin. On va respirer mieux. Il est mort.

Il est mort amèrement. Ah ! le cinquième art a bien ses martyrs !... Celui-là touchait au triomphe, matériel et artistique à l'Itala-Film, quand toute la douleur physique s'abattit sur lui. Comme il la sentit peu en comparaison de sa souffrance de Français incompris en France !...

Son rôle était pleinement joué, quelle que soit la fin. Pour nous, il est le champion - réel et pas officiel - de cette époque de reconnaissance cinégraphique française que Louis Nalpas suscita naguère en révélant Gance, Mariaud, Le Somptier - et Lacroix. Et si aucun commerçant de ciné n'a l'idée de sortir une œuvre de ce maître ouvrier, quelqu'un saura ce qu'il fut.

Puis-je espérer cependant qu'on produira Les Écrits restent sur nos écrans et surtout Haine - à quoi, on a donné je crois un nouveau titre : La vengeance de Mallet - où il fit connaître une nouvelle et harmonieuse star : Suzie Prim.

Adieu, Lacroix.

Louis Delluc[12].

Bibliographie

  • Catalogue des films français de fiction de 1908 à 1918, par Raymond Chirat et Éric Le Roy, Paris, la Cinémathèque française, 1995.

Notes et références

  1. Du studio à l'écran. Ciné pour tous, 30 juillet 1920, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  2. Nécrologie. Ciné-journal, 31 juillet 1920, p. 21, lire en ligne sur Gallica
  3. Plus de la moitié d'entre eux sont aujourd'hui considérés comme perdus.
  4. La ville et les arts. Cinéma. En Italie. Paris-midi, 5 octobre 1919, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  5. la vie cinémathéâtrale. Paris-midi, 14 juin 1913, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  6. La vie cinéthéâtrale. Paris-midi, 29 juin 1913, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  7. Cinématographes. Le Gaumont-Palace. Paris-midi, 30 janvier 1914, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  8. Cinéma et Cie. En cherchant un film... Le Noël d'Yveline. Paris-midi, 28 décembre 1918, p. 3, lire en ligne sur Gallica.
  9. La ville et les arts. Cinéma. Paris-midi, 30 août 1919, p. 2, lire en ligne sur Gallica.
  10. Passionnément. Ciné-journal, 14 août 1920, pp. 34-35, lire en ligne sur Gallica.
  11. Établissements L. Aubert. La Vie d'une Femme. Ciné-journal, 7 janvier 1922, p. 19, lire en ligne sur Gallica.
  12. La ville et les arts. Cinéma. Paris-midi, 31 juillet 1920, p. 2, lire en ligne sur Gallica.

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