Gaspard de Besse

Gaspard Bouis, dit Gaspard de Besse (né à Besse-sur-Issole (Var) le [1] et mort, à 24 ans, roué à Aix-en-Provence le [2]) est un renommé brigand provençal qui a opéré dans les massifs de la Sainte-Baume, des Maures, de l'Étoile, de l'Estérel ainsi que dans les gorges d'Ollioules.

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Gaspard de Besse
Nom de naissance Gaspard Jean Baptiste Bouis
Naissance
Besse-sur-Issole, France
Décès
Aix-en-Provence, France
Nationalité Française
Profession
Distinctions
Journées de Gaspard

Biographie

Gaspard Bouis naît à Besse-sur-Issole le dans la rue dite des Porches, fils de Jean Baptiste Bouis, ménager et de Thérèse Roux. Le père de Gaspard décède un an après sa naissance. Il est baptisé dans l'église du village, datant du XIe siècle dédiée à Marie-Madeleine. Seuls le prêtre Barban et son parrain Gaspard Bouis ont signé. Sa mère se remarie en 1760 avec François Mourian. De cette union naît une demi-sœur Marie-Anne dont il est le parrain.

Il a reçu une éducation au-dessus de sa condition, vraisemblablement de la part du prêtre d'Issole, puisqu’à son procès il s'exprime en bon français, cite les auteurs latins et les philosophes de son siècle.

En 1774, à l'âge de 17 ans, Gaspard quitte son Issole pour rejoindre Toulon.

Moins documenté est son apprentissage du banditisme. Compte tenu de la redistribution des biens dérobés à des populations modestes, ses gestes sont clairement liés à ses propres origines modestes face à la fiscalité de l’époque et les abus exercés par les Fermiers Généraux.

La légende veut qu’il ait été révolté par le traitement infligé à une femme de La-Valette-du-Var, Claire Augias, mère de quatre enfants, promise à la misère après la condamnation au bagne de son mari, surpris dans la revente de quelques kilos de sel dérobés. Gaspard a vraisemblablement organisé l’évasion de cet homme, Jacques Augias, originaire de La Valette ainsi que de Joseph Bouilly, originaire de Vidauban. Les deux hommes deviendront ses lieutenants.

Afin d'étoffer ses troupes, il organisera l'évasion d'autres détenus du bagne de Toulon. Leurs lieux de refuge sont les grottes de toute la région, dont les plus célèbres restent « le trou de Besse » près d'Ollioules, celles du massif de Saint-Quinis[3],[4] et celle du Mont Vinaigre, avec l'Auberge des Adrets[5],[6] dans le Massif de l'Esterel entre Mandelieu et Fréjus.

Ils font leurs premières armes à Cuges-les-Pins, relais pour les diligences locales comme pour les turgotines en provenance ou en partance vers l'Italie. Usant de ruse, de malice et de séduction, ils dépouillent marchands et voyageurs. Leur mode opératoire repose sur la surprise, leur devise aurait été « Effrayez mais ne tuez point ! ». Ils tendent des guet-apens le long du « Col de l'Ange », entre Gèmenos et Cuges pour rançonner les diligences.

Son habileté à dépouiller les étrangers fortunés de passage ainsi que ses dons aux pauvres le rendent sympathique aux populations locales, lesquelles lui forgent une légende de « Mandrin provençal », « brigand des garrigues » et de « Robin des Bois provençal ». Repéré par la Maréchaussée, il est arrêté une première fois en 1779 dans l’Estérel et emprisonné à Draguignan. Il parvient à s’en évader mais sera repris en septembre 1780 dans une auberge à La Valette-du-Var, sans doute à la suite de la trahison de l'un de ses compagnons. Les accusateurs sont bien évidemment ceux qu'il a détroussés[7],[8] et les Fermiers Généraux, la population est toute acquise à sa cause. D'abord incarcéré à Draguignan, il est transféré à Aix-en-Provence pour y être jugé. Aimé du peuple, il est jusqu'au bout soutenu par les Provençaux. Son procès dure une année. Lors d'une intervention, il clame « Les deux fléaux de la Provence sont le mistral et le parlement  »[9].

Gaspard de Besse n'aurait jamais tué ni blessé quiconque mais Il est néanmoins condamné pour l'exemple pour « crime de vol sur grand chemin avec armes ». À ce titre, il subit le supplice de la roue devant une foule émue, et sa tête coupée est clouée à un piquet le sur décision du parlement et mise à l'entrée du bois des Taillades.

Un des actes les plus spectaculaires de Gaspard de Besse se serait passé au château de Fontblanche. En effet, en pleine fête, Gaspard se serait introduit incognito, vêtu en gentilhomme au sein du château et aurait alors charmé les nobles et riches marchands tout en les détroussant de leurs biens les plus précieux.

La légende veut que le trésor personnel de Gaspard de Besse soit enfoui dans la plaine de Cuges-les-Pins. De fait, depuis de nombreuses années, des chasseurs de trésors arpentent la plaine en vue de le découvrir. À ce jour, seule une petite bourse de pièces d'or a été découverte. Rien ne prouve qu'elle ait été la propriété de Gaspard de Besse. Le trésor reste un mystère, serait-il du côté du massif de la Loube près de Brignoles ?

Dans la fiction

Notes et références

  1. Acte de baptême de Gaspard Bouis, né le 9 février 1757, à 2h de l'après-midi, à Besse (A. D. Var)
  2. A.  D. BDR  Aix : certificat de son exécution, le 24 octobre 1781 
  3. Saint Quenin ou Quinidius, vers 500 - 579, évêque de Vaison-la-Romaine, Saint Patron de Draguignan
  4. pour en savoir plus http://www.merveilles-du-var.net/camps-la-source-ermitage-saint
  5. Gaspard de Besse est évoqué sur le site de la commune des Adrets de l'Esterel
  6. Relais de poste, déjè rebâti en 1653 et en 1898. Face à l’Auberge, les écuries pouvaient abriter 40 chevaux et 16 bœufs, le fourrage necessaire et héberger les équipages. L’arrivée du chemin de fer vers 1865 provoque l'abandon du Relais. Les écuries seront reconverties en gendarmerie jusqu’en 1907. L’auberge est toujours un haut-lieu de la gastronomie.
  7. A.  D. Var:  lettre anonyme  du 19 juin 1780, adressée à Amelot, Directeur général des Finances, par un homme excédé par les déprédations commises par Gaspard de Besse
  8. A.  D. BDR  Aix : Inventaire des pièces portées au dossier d’ instruction du procès de Gaspard de Besse, dans lequel sont  mentionnés un vol de blé, celui d’une bâche de charrette, la plainte du comte de Grimaldi, une de ses victimes et le procès-verbal de son évasion de la prison de Draguignan
  9. note de la cour de justice d'Aix-en-Provence
  10. Paul (1845-1922) Bosq et Théodore (1849-190) Henry, Les treize femmes de Gaspard de Besse : roman inédit : par Paul Bosq et Théodore Henry, Librairie nationale, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles annexes

Bibliographie

  • Complainte anonyme en provençal, publiée l'année même de son execution : Gaspard de Besso, Pouemo en très chants su la priso, la conduito eis prisoun d’Aï et l’execution de Gaspard de Besso, Aix, 1781
  • P. Bosq, « Gaspard de Besse, ses exploits et ses aventures », in Le Petit-Marseillais, 1869
  • A. Dominique, « Mémoires de Gaspard de Besse, écrits par lui-même », livraisons du Petit-Marseillais, 1869
  • A. Dominique « Le bâtard de Gaspard de Besse », in Le Petit-Marseillais, 1869-1870
  • A. Dominique « Les Mystèresdu Réaltor », in Le Touche-à-Tout, 1873
  • T. Henry, « Gaspard de Besse », drame en cinq actes et huit tableaux, livraisons du Petit-Marseillais,1875
  • P. Bosq et T. Henry « Les treize femmes de Gaspard de Besse », Paris, 1882
  • A. Dominique, « Claire de Théoule », in La République du Var, 1895.
  • Karine Larissa-Basset, Le légendaire provençal de Gaspard de Besse, p. 791-804, dans Provence historique, tome 49, fascicule 198, 1999 (lire en ligne)
  • Axel Graisely, Le brigand des garrigues et les 20 trésors cachés de Besse sur Issole, Hyères, Editions Daric,
  • Jean Siccardi, Gaspard de Besse : 1757-1781 Brigand de France, Héros de Provence, Monaco, Editions du Rocher,
  • Bernard Hautecloque, Brigands, bandits, malfaiteurs : incroyables histoires des crapules, arsouilles, monte-en-l'air, canailles et contrebandiers de tous les temps, Clermont-Ferrand, Éditions De Borée, , 350 p. (ISBN 978-2-8129-1973-2), p. Chapitre Gaspard de Besse, le brigand bien aimé des Provençaux, p.176
  • Axel Graisely - Le brigand des Garrigues éditions Prestance

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