Günther Groissböck

Günther Groissböck, né le 24 septembre 1976 à Waidhofen an der Ybbs en Basse-Autriche[1], est une basse d'opéra autrichienne. Anthony Tommasini, critique musical au New York Times, qualifie l'interprétation de Groissböck dans le baron Ochs du Chevalier à la rose au Metropolitan Opera comme « magnifique et exquise », ce qui constitue une véritable « révélation »[2]. James Jorden du New York Observer salue la « performance empreinte de nouveauté » de Groissböck pour ce rôle et ses notes « viriles et robustes »[3]. Un enregistrement de 2018 de la représentation du Metropolitan Opera a été nominée pour le Grammy Award du meilleur enregistrement d'opéra.

Biographie

Groissböck naît en Basse-Autriche[4] dans la famille d'un médecin et d'une enseignante et demande à huit ans à apprendre à jouer du piano[5]. Il suit des cours de chant à l'Académie de musique et des arts du spectacle de Vienne sous la houlette de Robert Holl et José van Dam[6],[7].

Carrière

De 2002 à 2003, Groissböck étudie à l'Institut Eliette et Herbert von Karajan de Salzbourg et est engagé comme basse à l'Opéra de Zurich[8]. Il débute dans Die Liebe der Danae en 2002 et il est engagé au Wiener Staatsoper, où il interprète Luther dans Les Contes d'Hoffmann de Jacques Offenbach, le 2e matelot dans Billy Budd, le chevalier en armure dans La Flûte enchantée et un chevalier du graal dans Parsifal. Il joue pour la première fois Sarastro en 2003 à Klosterneuburg. En 2005, il apparaît deux fois dans le rôle de Sarastro dans La Flûte enchantée dirigée par Riccardo Muti. En 2007, il chante dans Der Freischütz au festival de Salzbourg[4].

Il fait ses débuts au Metropolitan Opera de New York en 2010 dans le rôle de Colline dans La Bohème de Puccini[9]. En 2011, Groissböck est le Landgrave Hermann dans Tannhaüser de Wagner au festival de Bayreuth[10]. En 2013, Groissböck chante le rôle de Vodník dans Roussalka de Dvorak[11].

Le Chevalier à la rose au festival de Salzbourg en 2014.

En 2014, Gerard Mortier, directeur artistique du Teatro Real de Madrid, l'invite à chanter le rôle-titre de Boris Godounov[12]. En 2014 et en 2015, Groissböck interprète le baron Ochs dans Le Chevalier à la rose au festival de Salzbourg[4], après y avoir interprété cinq ans plus tôt Roussalka sous la baguette de Ioan Holender. Il chante aussi cette même année le Landgrave de Tannhäuser de Wagner au Met. En 2016, il joue Gurnemanz avec l'Opéra national des Pays-Bas dans Parsifal de Wagner à Amsterdam[13] et encore deux ans plus tard au festival de Bayreuth[14]. Pendant la saison 2016-2017, il chante Fasolt dans l' Or du Rhin de Wagner et Veit Pogner dans Les Maîtres chanteurs de Nuremberg[15],[16].

En 2017, Groissböck reprend son rôle du baron Ochs, au Metropolitan Opera, et de nouveau au même endroit en 2019-2020[9]. De 2017 à 2019, il est le prince Grémine dans Eugène Onéguine de Tchaïkovsky avec Anna Netrebko et Peter Mattei[17].

Groissböck donne régulièrement des récitals des lieder. En 2018, il donne un récital à l'Opéra de Francfort, accompagné par Malcolm Martineau, dans les Vier ernste Gesänge de Brahms, le Liederkreis, op. 39 de Schumann, et la finale de La Walkyrie[18]. Cette même année, il interprète le roi Marke dans Tristan und Isolde avec l'Opéra national des Pays-Bas[19]. Il participe aussi à la reprise en 2019 au Metropolitan Opera de la production de Robert Lepage de L'Anneau du Nibelung comme Fasolt[20]. La pandémie du Covid-19 bouleverse ensuite ses engagements. Dans la crise de 2020 déclenchée par la pandémie en Autriche, Groissböck - ancien étudiant de Wolfgang Sobotka - s'est prononcé entre autres. avec Nina Proll et Roland Düringer, pour un traitement responsable des travailleurs culturels et contre la dénonciation. Après le premier confinement, l'Opéra d'État de Vienne ouvre ses portes le 16 juin 2020 par une soirée de récital avec Günther Groissböck[21], accompagné au piano par Alexandra Goloubitskaïa. Ce récital est une méditation sur le destin et la mort avec une alternance de lecture de poèmes de Schiller et de Brecht par Uwe-Eric Laufenberg (intendant du théâtre d'État de Wiesbaden) et des Lieder chantés par Groissböck : entre autres Fahrt zum Hades de Schubert, Memnon et Urlicht, Der Tambourg’sell tirés de Des Knaben Wunderhorn de Mahler, Odins Meersritt et Der Heilige Franziscus de Carl Loewe et surtout l'adieu de Wotan à la fin dans le dernier acte de La Walkyrie. Mais dès l'été suivant, les festivals sont annulés.

Il devrait jouer le roi Philippe dans Don Carlos en 2022 au Metropolitan Opera[1] et en 2024 il devrait participer au festival de Bayreuth dans Veit Polger des Maîtres chanteurs de Nuremberg à l'ouverture du festival[22].

Groissböck a remporté aussi de grands succès à La Scala de Milan, à l'Opéra national de Paris (où on a pu l’entendre dans L’Or du Rhin (Fafner), La Walkyrie (Hunding), Les Maîtres chanteurs de Nuremberg (Pogner), Parsifal (Gurnemanz)[7]), à l'Opéra d'État de Bavière, au Staatsoper Unter den Linden et au Deutsche Oper Berlin, dans des rôles comme Henri l'Oiseleur dans Lohengrin, Hunding dans La Walkyrie, Banco dans Macbeth de Verdi ou Zaccaria dans Nabucco, et Rocco dans Fidelio de Beethoven. Son répertoire international comprend des représentations à l'Accademia Nazionale di Santa Cecilia, au Gewandhaus, à la Philharmonie de Berlin, à Carnegie Hall et au Boston Symphony Hall[6].

Enregistrements

Groissböck apparaît dans un bon nombre de productions filmées à l'Opéra de Zurich: Don Fernando dans Fidelio sous la baguette de Nikolaus Harnoncourt (Arthaus Musik 2004); l'inspecteur de police dans Der Rosenkavalier dirigé par Franz Welser-Möst (EMI Classics 2004); le veilleur de nuit dans Die Meistersinger dirigés par Welser-Möst (EMI Classics 2005); le roi dans Aida par Ádám Fischer (ARTE France 2006); Titurel dans le Parsifal dirigé par Bernard Haitink (Deutsche Grammophon 2007)[23]; Boland dans Fierrabras dirigé par Welser-Möst (EMI Classics 2007).

Il a chanté Sarastro dans La Flûte enchantée dirigée par Roland Böer, enregistrée en 2011 à La Scala (Opus Arte). En 2012, son Landgrave dans Tannhäuser sous la baguette de Sebastian Weigle au Liceu est filmé par C Major Entertainment. En 2013, son interprétation de Fasolt dans une version concert de L'Or du Rhin dirigé par Marek Janowski est enregistrée en direct à la Philharmonie de Berlin pour Pentatone[24]. Groissböck est apparu dans plusieurs opéras dans la collection des Metropolitan Opera Live in HD.

En 2017, Groissböck enregistre les Winterreise et le Schwanengesang de Schubert, accompagné par Gerold Huber, pour Decca[25]. Son album de 2018, Herz/Tod, avec Huber pour Decca, présente des lieder de Brahms, Wagner, Hugo Wolf, et Mahler[26],[27]. Également en 2018, l'enregistrement au Metropolitan Opera du Chevalier à la rose avec Groissböck dans le rôle du baron Ochs est nominé pour le Grammy Award comme meilleur enregistrement d'opéra[28].

Notes et références

  1. (de) "Günther Groissböck: Bayreuth ist der Ort meiner Träume", interview par Renate Wagner, Online Merker, 23 septembre 2019
  2. Anthony Tommasini, « Review: A Radiant Revival of Der Rosenkavalier », sur The New York Times, (consulté le )
  3. James Jorden, « At the Met, the Classic Rosenkavalier Takes on a #MeToo Spin" », sur Observer, New York, (consulté le )
  4. (de) « "Er ist ein Sklave seiner Hormone" » "He is a slave to his hormones" »], Kurier, (lire en ligne, consulté le )
  5. (de) « Oper funktioniert nicht wie DSDS », (consulté le )
  6. (de) « Günther Groissböck », Hilbert Artists Management (consulté le )
  7. Notice biographique de l'Opéra de Paris
  8. « Günther Groissböck » (consulté le )
  9. « Günther Groissböcl », Metropolitan Opera (consulté le )
  10. (de) Andre Sokolowski, « Rüben gegen Hungersnot », sur kultura-extra.de, (consulté le )
  11. « Life Yields to Love in Dvorak's Rusalka », WDAV/NPR, (lire en ligne, consulté le )
  12. (es) "Gerard Mortier: 'El Teatro Real es de los más pobres de Europa y este Boris Godunov el más barato", La Vanguardia, 20 septembre 2014
  13. (nl) « Stem nu: Schaunard Award 2016 » Vote now: Schaunard Award 2016 »], Opéra Magazine, (lire en ligne)
  14. (nl) Peter Franken, « Laufenbergs Parsifal overtuigend hernomen », Opéra Magazine, (lire en ligne)
  15. Sam Goodyear, « Bayreuth Festival 2017: Die Meistersinger von Nürnberg » (consulté le )
  16. Zachary Woolfe, « Review: A New Meistersinger in Bayreuth Stars Wagner », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )
  17. Francisco Salazar, « Anna Netrebko & Peter Mattei Star in PBS Broadcast of Tchaikovsky's Eugene Onegin », sur operawire.com, (consulté le )
  18. (de) Judith von Sternburg, « Traulich ist es nur in der Tiefe », Frankfurter Rundschau, (lire en ligne, consulté le )
  19. (nl) « DNO triomfeert met Tristan und Isolde » DNO triumphs with Tristan und Isolde »], Opéra Magazine, (lire en ligne)
  20. Anne Midgette, « The Met Opera's high-tech Ring was a flop. Can a soprano change that at its revival? », sur The Washington Post, (consulté le )
  21. Réouverture de l'Opéra de Vienne
  22. Barbara Stieber, « Alumni in Focus – Günther Groissböck », University of Music and Performing Arts Viennadate=29 September 2017, (lire en ligne, consulté le )
  23. "Wagner: Parsifal – Haitink et al.", 23 août 2008
  24. "Wagner: Das Rheingold – review" par Andrew Clements, The Guardian, 31 mai 2013
  25. (de) "Franz Schubert: Winterreise, Schwanengesang – Günther Groissböck, DECCA-Debütalbum, 2 CDs", par Ingobert Waltenberger, Online Merker, 9 mars 2017
  26. (de) Manuel Brug, « Münchner Festspiel-Liederabende: Anja Harteros gibt die Dame, Günther Groissböck gibt sich hin », klassiker, (lire en ligne, consulté le )
  27. (en) "Günther Groissböck: Herz/Tod", par William R. Braun, Opera News, janvier 2019
  28. Janos Gereben, « Bay Area Musicians Nominated for Grammy Awards », sfcv, (lire en ligne, consulté le )

Liens externes

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