Fusillade du 22 juillet 2016 à Munich

La fusillade du 22 juillet 2016 à Munich a eu lieu dans un centre commercial, dans le district de Moosach, à Munich en Allemagne.

Fusillade du 22 juillet 2016 à Munich

Condoléances pour la tuerie à Munich

Localisation Munich, Allemagne
Cible (1) Restaurant McDonald's
(2) Centre commercial Olympia-Einkaufszentrum
Coordonnées 48° 11′ 00″ nord, 11° 32′ 01″ est
Date
17 h 52 (UTC+2)
Type Fusillade, tuerie de masse
Armes Glock 9mm
Morts 9 (et le tireur)
Blessés 36
Auteurs Ali David Sonboly
Géolocalisation sur la carte : Allemagne
Géolocalisation sur la carte : Bavière

Contexte

Cette fusillade survient quatre jours après l'attentat de Wurtzbourg durant lequel un réfugié afghan a blessé cinq personnes à coups de hache avant d'être abattu[1].

Déroulement

Le restaurant McDonald's de la Hanauer Straße.

À 17 h 52 (UTC+02:00)[2], une fusillade éclate devant un restaurant McDonald's dans la Hanauer Straße[3] à Munich en face du centre commercial Olympia où elle se poursuit[4].

La police allemande identifie rapidement la situation comme une attaque terroriste[5] et communique que, selon plusieurs témoignages concordants, cette fusillade impliquait la présence de trois individus armés de fusils d'assaut[6] ; un important dispositif policier est alors mis en place, avec l'intervention du GSG 9 (Grenzschutzgruppe 9 ; en français : groupe de protection des frontières numéro 9)[7].

Quelques heures après, cependant, la police de Munich ne confirme la présence que d'un seul tireur, armé d'un pistolet et identifié comme un Munichois germano-iranien de 18 ans aux motivations encore inconnues, qui se serait suicidé après avoir tué neuf personnes et en avoir blessé seize autres, dont trois gravement[8]. Le corps du tueur est retrouvé à un kilomètre du centre commercial vers 20 h 30 par la police[9].

Bilan

Selon la police allemande, on dénombre au moins dix morts (dont l'auteur de l'attaque qui se serait suicidé) et seize blessés, dont trois dans un état grave (vingt-et-une personnes ont été conduites à l'hôpital)[2]. Les neuf victimes de la tuerie sont des jeunes gens âgés de 13 ans (2), 14 ans (3), 17 ans (1), 19 ans (1), 20 ans (1) ainsi qu'une femme de 45 ans. Il y a vingt-sept blessés, dix le sont sérieusement dont quatre par balles[10]

Bilan des victimes (par nombre de victimes)[11]
Pays d'origine Morts Blessés
Turquie 3
Allemagne 2
Grèce 1
Hongrie 1
Kosovo 1
Apatride 1
Total 9 27[10]

Enquête

Profil de l'auteur

Le suspect est un homme de 18 ans germano-iranien, David Ali Sonboly, né à Munich[12]. Retranché sur le toit du centre commercial, un voisin le filme et enregistre ses paroles « Je suis Allemand, je suis né ici, je viens d'un quartier défavorisé, j'étais dans un hôpital psychiatrique »[13], confirmant la déclaration du procureur selon laquelle il souffrait « d'une forme de dépression »[14]. Hubertus Andrä, chef de la police locale, annonce le lendemain qu'une perquisition a été menée chez ses parents et ne permet pas d'établir de lien avec l'État islamique, contrairement aux rumeurs qui émergent peu après la fusillade, dans le contexte des attentats des derniers mois[9]. « il se serait converti récemment à la religion chrétienne. » [15]

L'un de ses amis, un Afghan de 16 ans qu'il avait rencontré dans un hôpital psychiatrique un an plus tôt, a été interpellé pour « non-dénonciation d’un crime », après s'être présenté lui-même à la police, puis relâché pour manque de preuves[16]. Il aurait lui aussi posté une publication sur Facebook pour attirer du monde au lieu de la fusillade en faisant de fausses promesses. En effet, le tireur avait créé un faux compte, en prenant les informations d'une vraie personne, et invité ses victimes au restaurant McDonald's en leur promettant à boire et à manger[17].

Le pistolet utilisé par le tireur est un Glock mm, probablement acheté sur le Darknet, neutralisé puis remis en état de fonctionnement par des professionnels[18].

Motivations

D'après les premiers éléments de l'enquête, Sonboly s'intéressait de près à l'attentat de Wurtzbourg (survenu quatre jours plus tôt) mais aussi aux tueries perpétrées par Anders Behring Breivik le 22 juillet 2011, soit cinq ans auparavant jour pour jour[12]. Des psychiatres évoquent, pour ce type de folie homicide, le phénomène connu sous le nom d'amok[19].

Plusieurs de ses camarades de classe ont affirmé qu'il était un fan de jeux vidéo violents et, selon le ministre fédéral de l'Intérieur allemand Thomas de Maizière, cela aurait joué un rôle important dans son passage à l'acte. Il était également un admirateur du responsable de la fusillade de Winnenden[20]. Par ailleurs, il faisait l'objet de harcèlements à l'école et, pour le quotidien allemand Bild, il voulait se venger car il était maltraité par des camarades d'origine turque. Toutefois, les autorités munichoises affirment que le tireur n'a pas choisi ses victimes même s'il avait préparé son geste depuis un an[21]. Et le psychologue américain Peter Langman pense plutôt à une « combinaison de facteurs multiples »[22].

Réactions

Dans la soirée, Facebook active son contrôle d’absence de danger (Safety Check). Des internautes à Munich utilisent le hashtag #offenetür (« porte ouverte » en allemand) pour signaler des refuges aux personnes qui sont toujours en danger à l'extérieur[23]. L'application mobile d'alerte aux populations allemande Katwarn (de) demande à la population locale de rester chez elle[24]. Comme geste de solidarité, la Süddeutsche Zeitung propose le slogan « Je suis au Biergarten »[25].

Joachim Gauck, le président allemand, se dit « horrifié par l'attaque meurtrière ». Il annonce sa solidarité aux victimes et à leurs proches[26]. Thomas de Maizière, le ministre de l'Intérieur, a annoncé qu'il rentrait en Allemagne en interrompant son déplacement aux États-Unis[27]. À la suite de l'attaque, il dit la nécessité d'évaluer les règles qui régissent le contrôle des armes en Allemagne[28].

Ailleurs dans le monde, le président américain, Barack Obama promet aux autorités allemandes « tout le soutien dont elles ont besoin pour faire face à cette situation[29] ». Le président français, François Hollande, adresse « un message personnel de soutien » à Angela Merkel[29]. Le ministère iranien des Affaires étrangères a déclaré : « l'Iran condamne cet acte et exprime sa solidarité avec le peuple et le gouvernement allemand[30] ».

Notes et références

  1. « Attentat à la hache en Allemagne: Une famille hongkongaise témoigne », sur 20minutes.fr, .
  2. « Plusieurs morts dans une fusillade dans un centre commercial à Munich, en Allemagne », Le Monde, (lire en ligne).
  3. (de) « Polizeisprecherin: Mehrere Tote und Verletzte bei Schießerei in München », Die Zeit, (lire en ligne).
  4. « Fusillade à Munich : un nouvel attentat en Allemagne ? », .
  5. « Fusillade de Munich: la police parle « d'acte terroriste » », sur h24info.ma, .
  6. « Munich: des coups de feu dans un centre commercial, au moins trois morts », sur bfmtv.com, .
  7. (de) Jette Moche, « Viele Jugendliche unter Todesopfern von München », Welt Online, (lire en ligne, consulté le ).
  8. (de) « Bayerische Polizei - 6. Nachtrag vom 22.07.2016 », sur www.polizei.bayern.de (consulté le ).
  9. « Ce que l’on sait de la fusillade à Munich », sur Le Monde, (consulté le ).
  10. http://news.sky.com/story/munich-teen-gunman-had-no-is-links-police-10510202 Of the 27 hurt, 10 were seriously injured. Four of those injured had gunshot wounds. .
  11. « La tuerie de Munich préparée de longue date, un adolescent interpellé », sur Arte, (consulté le )
  12. Anthony Berthelier, « Qui est Ali David Sonboly, l'auteur présumé de la fusillade de Munich », sur Le Huffington Post, (consulté en ).
  13. Anthony Berthelier, « Fusillade à Munich : la piste d'un forcené », sur francetvinfo.fr, .
  14. Yohan Blavignat , William Plummer, « Qui est David Ali Sonboly, l'auteur de la fusillade à Munich ? », sur lefigaro.fr, .
  15. « Fusillade de Munich - En direct : le profil du tueur se précise », sur lemonde.fr (consulté le ).
  16. « Tuerie de Munich: l'ami du tueur relâché », sur Le Figaro, (consulté le )
  17. « Fusillade de Munich : interpellation d’un adolescent de 16 ans ami du tueur », sur Le Monde, (consulté le )
  18. « L’auteur de la tuerie de Munich a « vraisemblablement » acheté son arme sur le Dark Net », sur Le Monde, (consulté le )
  19. Sarah Maria Brech, « Amoklauf in München: 18-Jähriger las Buch „Amok im Kopf“ », Die Welt, (lire en ligne, consulté le ).
  20. « Un jeune solitaire et fan de jeux vidéo violents », sur 20 minutes (Suisse), (consulté le )
  21. « Fusillade de Munich: David Ali Sonboly préparait son geste «depuis un an» », sur Le Huffington Post Québec, (consulté le )
  22. « Fusillade à Munich: David Ali Sonboly, un jeune fasciné par les tueries de masse », sur 20 minutes, (consulté le )
  23. « Munich : Safety check sur Facebook et opération portes ouvertes sur Twitter », sur franceinfo.fr, .
  24. « Munich: au moins huit morts dans une fusillade, les tireurs présumés en fuite », sur liberation.fr, .
  25. (de) Kommentar von Annette Ramelsberger, « Amoklauf am OEZ: Münchens heroische Gelassenheit », sueddeutsche.de, (ISSN 0174-4917, lire en ligne, consulté le )
  26. (en) « German president Joachim Gauck ‘horrified’ by ‘murderous attack’ in Munich », sur en.trend.az, .
  27. « Réunion de crise à la chancellerie, Maizière interrompt ses vacances », sur zonebourse.com (consulté le ).
  28. lefigaro.fr, « Allemagne: le gouvernement va réexaminer les lois encadrant la vente d'armes » (consulté le )
  29. Le Monde.fr et AFP, « Munich : messages de soutien de François Hollande et Barack Obama », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  30. « L’Iran solidaire avec Munich », sur parismatch.com, .

Voir aussi

Articles connexes

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