Franz Eckert
Franz Eckert ( – )[1] est un musicien allemand qui composa l'harmonie des hymnes nationaux japonais et coréen.
Naissance |
Neurode, province de Silésie, Royaume de Prusse |
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Décès |
Séoul, Corée japonaise |
Nationalité | Allemande |
Profession |
Musicien |
Biographie
Eckert est né à Nowa Ruda en Silésie prussienne. Il est le fils d'un fonctionnaire de la Cour. Il étudia au conservatoire de Breslau et au conservatoire royal de Dresde, et se spécialisa dans la musique militaire à Neiße. Il devint ainsi chef d'orchestre de la Kaiserliche Marine à Wilhelmshaven, où il attira l'attention du gouvernement japonais en 1879.
Eckert fut alors invité à venir travailler au Japon en tant que conseiller étranger auprès de la Marine impériale japonaise. Eckert fut directeur musical de la Marine de 1879 à 1880. À l'époque, la Marine avait besoin d'un hymne car les officiers étaient gênés de ne pas pouvoir chanter leur propre hymne lors des cérémonies. L'hymne existant avait été créé par John William Fenton en 1869[2]. Eckert réarrangea l'hymne avec le mode grégorien sur le modèle occidental, il apporta les modifications nécessaires pour une jouabilité en mer, ainsi qu'un arrangement en quatre parties. Le nouvel hymne national fut joué la première fois au palais impérial pour l'anniversaire de l'empereur Meiji le .
Entre 1883 et 1886, il travailla au ministère de l'Éducation dans le domaine musical et plus particulièrement celui des instruments à vent et à cordes. Cependant, sa tâche la plus importante fut la publication de manuels de chanson pour les écoles primaires japonaises. En , Eckert entra au Département de musique classique de l'Agence impériale, composant la musique de fanfare de la Garde impériale, et celle de l'académie de l'armée impériale japonaise. Il travaillait à la fois pour la Cour et pour les militaires et introduisit au Japon les théories musicales et instruments de musique occidentaux.
En 1897, il dut composer une chanson spéciale, qu'il nomma Kanashimi no kiwami, pour l'enterrement de l'impératrice douanière Eishō (veuve de l'empereur Kōmei).
Eckert retourna vivre en Allemagne en 1889 pour raison de santé, et obtint un poste à l'orchestre philharmonique de Berlin mais fut tout de suite nommé directeur musical du Kaiser Guillaume II. Cependant, son séjour en Allemagne fut de courte durée, et dès que sa santé se rétablit, il accepta l'invitation de l'empire coréen à venir créer un orchestre pour la Cour et à former des musiciens aux techniques et instruments musicaux européens.
Eckert arriva à Séoul le . Son travail en Corée était identique à celui qu'il avait autrefois au Japon. Il créa rapidement un orchestre de deux douzaines de musiciens pour la Cour. L'orchestre jouait régulièrement à la Cour, et chaque jeudi au parc Pagoda pour le grand public et la communauté d'étrangers installée à Séoul. Durant ces concerts, Eckert en profitait pour présenter ses propres compositions et faire découvrir celles de Richard Wagner. Eckert fut très vite chargé de composé l'harmonie de l'hymne national coréen, le Daehan jeguk Aegukga qui fut joué la première fois le . Le nouvel hymne reprenait des éléments de l'œuvre de Wagner, et fut joué devant l'empereur Kojong, qui était un prussophile (admirateur de la Prusse) enthousiaste. Cependant, quelques années plus tard, en 1910, l'empire du Japon annexa la Corée, et l'hymne national fut remplacé par celui du Japon, qui était également une création d'Eckert, le Kimi ga yo.
Eckert resta tout de même en Corée, mais dans des conditions de vie plus modestes car il avait perdu ses employeurs royaux. Sa santé se compliqua encore et en 1916, il démissionna de sa fonction de chef d'orchestre en faveur de son premier flutiste, qu'il avait formé pour lui succéder. Eckert meurt à Séoul d'un cancer de l'estomac à l'âge de 64 ans. Il est enterré à Séoul.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Franz Eckert » (voir la liste des auteurs).
- Gravestone of Eckert in Seoul, reproduced and cited in: Hermann Gottschewski and Kyungboon Lee: „Franz Eckert und, seine‘ Nationalhymnen. Eine Einführung“, in: OAG-Notizen vol. 12/2013, p. 28. url: http://www.oag.jp/images/publications/oag_notizen/Feature_II_-_Kimigayo.pdf
- Joyce, Colin Joyce and Julian Ryall. "British Soldier who Wrote Japanese National Anthem Honoured." The Telegraph (London). 14 October 2008.
Bibliographie
- Gottschewski, Herman. "Hoiku shōka and the melody of the Japanese national anthem Kimi ga yo", Journal of the Society for Research in Asiatic Music (東洋音楽研究), No. 68 (2003), p. 1-17, 23-24.
- Huffman, James. (1997). Modern Japan : An Encyclopedia of History, Culture, and Nationalism. London: Taylor & Francis. (ISBN 0-815-32525-8 et 978-0-815-32525-3)
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