John William Fenton
John William Fenton, né le à Kinsale dans le comté de Cork en Irlande et décédé le en Californie, est un musicien britannique qui fut conseiller étranger au Japon pendant l'ère Meiji. Il est considéré comme le « premier chef d'un groupe musical au Japon »[1] et le « père des groupes musicaux du Japon »[2]. Fenton est surtout connu pour avoir fait en sorte que le Kimi ga yo devienne l'hymne national du Japon.
Naissance |
Kinsale, Comté de Cork, Irlande |
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Décès |
Californie, États-Unis |
Nationalité | Britannique |
Profession |
Musicien, conseiller étranger au Japon |
Conjoint |
Annie Maria (première femme) Jane Pilkington (deuxième femme) |
Fenton est considéré comme écossais en Écosse[3] mais il est aussi considéré comme irlandais étant né sur cette île[2]. Les journalistes qui écrivent sur Fenton le considèrent généralement comme britannique.
Chef d'un groupe musical au Japon
Fenton, chef d'un groupe musical dans l'armée britannique, arriva au Japon avec son régiment en 1868. L'opération militaire avait pour but d'assurer une protection militaire à la communauté étrangère de Yokohama menacée par les troubles de la guerre du Boshin[2].
Des cadets de la Marine japonaise entendirent les répétitions du groupe de Fenton, et ils convainquirent celui-ci de devenir leur instructeur. Le groupe central de la force maritime d'autodéfense japonaise est traditionnellement considéré comme le premier groupe musical de la Marine japonaise. Par la suite, Fenton commanda des instruments de Londres pour ses élèves japonais[2].
Lorsque le régiment quitta le Japon en 1871, Fenton resta dans ce pays encore six ans de plus, travaillant comme chef musical dans la Marine et plus tard à la cour impériale[2].
L'hymne national du Japon
Fichier audio | |
Kimi ga Yo | |
Enregistré en 1930 (1 min 30 s) | |
En 1869, Fenton réalisa que la Japon n'avait pas d'hymne national et le gouvernement était convaincu qu'une nation moderne en avait besoin. Ainsi, Fenton travailla en collaboration avec le capitaine d'artillerie Iwao Ōyama, qui était issu d'une famille de samouraï du domaine de Satsuma. Ōyama avait une très bonne connaissance des littératures japonaises et chinoises et chercha un poème japonais convenable qui pouvait être transformé en musique. Il choisit un poème du Xe siècle qui priait pour la longévité du "seigneur" (mot généralement considéré comme désignant l'empereur)[2]. Ces mots devinrent les paroles de l'hymne[3].
Ces paroles furent choisis pour leurs similitudes avec celles de l'hymne britannique (God Save the Queen). Fenton déclara que ces mots et cette musique était ce qu'avait besoin l'hymne japonais[4].
Ōyama demanda à Fenton de composer la mélodie, mais plus tard certains se plaignirent qu'il y avait trop de similitudes avec une musique de luth de Satsuma[5]. La mélodie fut jouée devant l'empereur en 1870[4]. Ainsi, Fenton eut trois semaines pour composer la musique et seulement quelques jours pour répéter avant de jouer l'hymne devant l'empereur[2].
La musique de Fenton fut la première version du Kimi ga yo. Cette version était jouée chaque année au sanctuaire Myōkōji de Yokohama. Ce temple était situé près de l'endroit où travaillait Fenton[3].
En 1880, l'agence impériale adopta une mélodie modifiée attribuée à Hiromori Hayashi. Bien que cette mélodie était basée sur la musique traditionnelle de la cour japonaise, elle était composée dans un style mixte dérivant des hymnes occidentaux. Certains arrangements de la version de Fenton furent retenus[6]. En 1879-80, un musicien allemand et conseiller étranger adapta la mélodie avec des harmonies occidentales. La version développée par Franz Eckert et utilisant les thèmes de Fenton et Hayashi devint la seconde et actuelle version du Kimi ga yo[7]. L'harmonisation et l'orchestration du Kimi ga yo est issu du travail combiné de ces trois musiciens influents[8].
Dernières années
Le coût du salaire de Fenton durant ses six années au Japon était partagé par la Marine et le département de musique du palais impérial (bureau gagaku)[8].
La première femme de Fenton, Annie Maria, meurt en 1871 à l'âge de 40 ans. Sa tombe se trouve au cimetière d'Aoyama. Il se remaria. En , Fenton quitta le Japon avec sa nouvelle femme, Jane Pilkington. Le couple se rendit à San Francisco[2].
Sept ans plus tard, la présence de Fenton fut rapportée en Écosse mais à un moment donné, il retourna en Californie où il mourut le . Il est enterré à Santa Cruz[2].
Références
- Société asiatique du Japon. (1980). Transactions of the Asiatic Society of Japan, p. 14.
- Joyce, Colin et Julian Ryall. "British Soldier who Wrote Japanese National Anthem Honoured." The Telegraph (Londres). 14 octobre 2008.
- Sabadus, Aura. "Japan Searches for Scot who Modernised Nation", The Scotsman. 14 mars 2006.
- Joyce, Colin. "Briton who gave Japan its anthem", The Telegraph. 30 août 2005.
- Boyd, Richard. State making in Asia, p. 40.
- Gottschewski, Herman. "Hoiku shōka and the melody of the Japanese national anthem Kimi ga yo" « Copie archivée » (version du 11 juin 2011 sur l'Internet Archive), Journal of the Society for Research in Asiatic Music « Copie archivée » (version du 6 juillet 2010 sur l'Internet Archive) (東洋音楽研究), No. 68 (2003), pp. (1)-(17).
- Hongu, Jun. "Hinomaru, 'Kimigayo' express conflicts both past and future", The Japan Times ONLINE. July 17, 2007.
- Conant, Ellen P. (2006). Challenging Past and Present: the Metamorphosis of Nineteenth-century Japanese Art, p. 44.
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « John William Fenton » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
- Boyd, Richard and Tak-Wing Ngo. (2006). State making in Asia. Londres, Routledge. (ISBN 0-415-34611-8 et 978-0-415-34611-5)
- Conant, Ellen P. (2006). Challenging Past and Present: the Metamorphosis of Nineteenth-century Japanese Art. Honolulu: University of Hawaii Press. (ISBN 0-824-82937-9 et 978-0-824-82937-7)
- Huffman, James. (1997). Modern Japan: An Encyclopedia of History, Culture, and Nationalism. Londres, Taylor & Francis. (ISBN 0-815-32525-8 et 978-0-815-32525-3)
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