Francisco Boix
Francesc Boix i Campo (en catalan) ou Francisco Boix Campo (en espagnol), né le à Barcelone et mort le à Paris, est un photographe et un républicain espagnol exilé en France en 1939.
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Biographie
Engagé avec la Ve armée française dans les Vosges, Boix est fait prisonnier lors de son repli vers Belfort dans la nuit du au . Il est emprisonné avec plus de 7 000 autres Espagnols à Mulhouse. En fonction de leur passé républicain et de leur engagement contre le franquisme en Espagne, allié du Troisième Reich, ils sont alors considérés comme des prisonniers politiques.
Francisco Boix et ses camarades sont déportés au camp de concentration de Mauthausen le : deux tiers d’entre eux vont y laisser leur vie. En tant que photographe de métier, Boix est affecté au service d'identification du camp.
Au camp, tous les prisonniers mais également tous les gardiens sont pris en photo : la photographie sert à documenter les activités du camp tout en enregistrant les caractéristiques physiques des individus qui y sont détenus. Boix, par sa connaissance de cet art, aide au développement en laboratoire. Ayant fait preuve de ses compétences, il a une autonomie supérieure à ses compagnons de captivité, et ses faits et gestes sont moins surveillés. Cela lui permet de dérober une grande part des photographies effectuées : entre 1943 et la fin de la guerre, ordre est donné de détruire le fonds photographique - Boix, chargé de cette tâche, arrive à en subtiliser un tiers[1].
Il témoigne le matin du au procès de Nuremberg[2] puis à celui de Mauthausen.
À Nuremberg, Boix est appelé par l'accusation française. Boix intervient juste après le témoin Marie-Claude Vaillant-Couturier et répond aux questions du procureur français Charles Dubost. Au cours de sa déclaration, quelques photos sont produites qui montrent la réalité de Mauthausen et l'implication de responsables nazis tels que Kaltenbrunner et Speer.
Après 1945, Boix travaille comme reporter dans la presse communiste française : Ce soir, L'Humanité, Regards.
Il meurt prématurément à trente ans, sa santé ayant été fragilisée par la déportation. Il est enterré au cimetière parisien de Thiais[3].
Postérité
En 2017, ses restes sont transférés au Père-Lachaise lors d'une cérémonie présidée par la maire Anne Hidalgo, au cours de laquelle la chanteuse Marina Rossell a chanté l’Emigrant et El Cant dels ocells[4],[5].
Un roman graphique racontant l'histoire de Francisco Boix intitulé Le Photographe de Mauthausen a été publié en 2017 par l'éditeur belge Le Lombard ; il a été écrit par Salva Rubio (es) et dessiné par Pedro J. Colombo[6],[7].
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Francisco Boix » (voir la liste des auteurs).
- Jean Bernatchez, « Benito Bermejo, Le photographe de Mauthausen : L’histoire de Francisco Boix et des photos dérobées aux SS », Lectures, (lire en ligne)
- (en) Déclaration de Boix à Nuremberg Nuremberg Trial Proceedings vol. 6 (sur le site de l'université Yale).
- La tombe de Boix au cimetière parisien de Thiais.
- (es) Cuartopoder, « París rinde homenaje a Boix, el fotógrafo español del infierno de Mauthausen », Cuartopoder, (lire en ligne, consulté le ).
- (es) EL PERIÓDICO / PARÍS, « París honra al fotógrafo republicano Francesc Boix », El Periódico, (lire en ligne, consulté le ).
- Le Photographe de Mauthausen sur le site de P.Colombo.
- Annonce de S.Rubio sur son site.
Annexes
Bibliographie
- (fr) Benito Bermejo, Francisco Boix, le photographe de Mauthausen. L’histoire de Francisco Boix et des photos dérobées aux SS, Territoires de la Mémoire, Liège, 2017 (ISBN 978-84-7901-847-4).
- (fr) José Jornet (dir.), Républicains espagnols en Midi-Pyrénées : exil, histoire et mémoire, Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 2005 (nouvelle éd. revue et augmentée), p. 146-148 (ISBN 2-85816-809-1).
Filmographie
- 2010 Francisco Boix, un fotógrafo en el infierno (Francisco Boix, a photographer in hell), documentaire réalisé par Llorenç Soler, Espagne (Prix année 2000 du Festival international du film d'histoire de Pessac)
- 2018 : Le Photographe de Mauthausen (El fotógrafo de Mauthausen) de Mar Targarona, avec Mario Casas dans le rôle-titre
Liens externes
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