Foulque macroule

Fulica atra

Foulque macroule
Foulque macroule au St James's Park, Londres
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Gruiformes
Famille Rallidae
Genre Fulica

Espèce

Fulica atra
Linnaeus, 1758

Statut de conservation UICN


LC  : Préoccupation mineure

Répartition géographique

  • zone de nidification
  • présence annuelle
  • aire d'hivernage

La Foulque macroule (Fulica atra) est une espèce d'oiseaux, petits échassiers de la famille des Rallidae. Les foulques, excellentes plongeuses, représentent parmi les membres de cette famille l'espèce qui semble la plus adaptée à la vie aquatique.

Elles sont grégaires sur les étendues d'eau en hiver. Migratrices partielles, au vol d'apparence laborieuse, elles nichent dans les roselières et/ou parmi les plantes palustres.

Elle est souvent confondue par le public avec la poule d'eau. Elle s'en différencie pourtant aisément par son gabarit plus massif, son bec blanc qui se prolonge par une plaque blanche sur son front, son plumage assez uniformément gris-noir, et ses pattes plus courtes verdâtres avec de grands doigts lobés bleuâtres à la morphologie bien particulière. Plus aquatique, elle passe le plus clair de son temps à flotter à découvert sur les plans d'eau, ce qui rend cet oiseau abondant bien visible partout où il est présent. Elle plonge très fréquemment pour aller chercher sa nourriture, majoritairement végétale, au fond de l'eau jusqu'à plusieurs mètres de profondeur. Alors que la poule d'eau, plus farouche, se cache souvent dans la végétation dense des berges ou flottante, trouve sa nourriture plus près de la surface ou parmi les végétaux émergents et va fréquemment picorer sur la terre ferme. Les deux espèces cohabitent très souvent dans des zones humides diverses, car elles y occupent des niches écologiques différenciées.

Avec la poule d'eau et le canard colvert, la foulque macroule fait partie des oiseaux d'eau qui fréquentent souvent les plans d'eau anthropisés, comme les canaux ou les étangs des parcs urbains. De plus, c'est un oiseau qui, là où il n'est pas chassé, peut devenir très familier de l'homme. On peut alors l'observer se nourrir de près sans qu'il soit effarouché. Elle peut nicher près des habitations, voire dans les ports.

La foulque macroule est aussi appelée blairie en Picardie[1], judelle ou jodelle dans l'ouest[2]. Elle était autrefois aussi nommée morelle selon Buffon[3], en raison de sa couleur noire.

Description

Fichier audio

Détail d'une tête de foulque (sur son nid, en Belgique).
Appel de la foulque macroule

C'est un palmipède au corps arrondi ; la plupart des spécimens arborent un plumage presque entièrement noir. Il mesure entre 32 et 42 cm de long. Il pèse de 300 g à 1,2 kg[4].

La foulque - souvent confondue avec la poule d'eau, un peu plus petite à l'âge adulte - s'en distingue par ses pattes verdâtres aux longs doigts partiellement palmés, un bec blanc surmonté d'une plaque frontale (ou écusson) également blanche, des yeux ronds et rouges et des rémiges secondaires bordées de blanc.

Elle plonge souvent et habilement pour chercher sa nourriture, et nage lentement, avec un hochement caractéristique de la tête. Elle défend son territoire et en chasse les intrus.

Chant : plutôt de nuit ou lors de ses vols au printemps ; son répertoire inclut une sorte de bref éternuement[5].

Alimentation : le régime est omnivore, à forte tendance végétarienne. Elle va chercher sa nourriture jusqu'à 2, voire 4 à 5 m de profondeur.

Habitat et répartition

Colonie de foulques (Domaine Solvay) à La Hulpe.

Cet oiseau vit et niche dans les berges de cours d'eau et dans presque tous les types de zones humides (hors tourbières acides). On le trouve occasionnellement sur des eaux saumâtres ou salées (baies de faible profondeur). Il est présent à travers le paléarctique, en Asie du Sud et en Océanie.

Ses deux plus importants sites d'hivernage en France demeurent la Camargue et le lac du Bourget (un peu plus 10 000 foulques y sont recensées chaque année).

Reproduction

Jeune foulque macroule dans le marais audomarois dans le Pas-de-Calais. Juillet 2020.

Comme la poule d'eau, la foulque construit généralement un nid de branchages et matières végétales, posé sur une souche ou des végétaux à la surface de l'eau, souvent à faible profondeur et bien visible. Le nid peut être renforcé et surélevé si l'eau ne monte pas trop rapidement.

La femelle pond de 5 à 9 œufs blanc cassé brillant légèrement mouchetés (plus volumineux et plus clairs que ceux de la poule d'eau). L'incubation dure un peu plus de 21 jours et les poussins sortent souvent de l'œuf sur plusieurs jours, fin avril pour les premières portées (d'autres pouvant suivre en cas de perte des petits) jusqu'en fin juillet. Les jeunes quittent le nid après quelques jours, encadrés en sous-groupes par les deux parents. La femelle niche avec une moitié de la portée alors que le mâle construit une nouvelle plate-forme pour les poussins qu'il élève. Les jeunes mangent de manière autonome après 4 semaines. Il leur faut encore 4 semaines avant de pouvoir voler. Les jeunes ont une tête et un bec rouge à la naissance.

Pathologies

Une étude sérologique récente (2018) aux Pays-Bas[6] a montré que les foulques pouvaient être infectées par le virus tropical Usutu, qui remonte vers le nord, et considéré comme source d'une maladie émergente, qui a été trouvée en Europe depuis le début du XXIe siècle chez diverses autres espèces d'oiseaux[7], un virus pouvant parfois toucher l'homme, probablement inoculé par des moustiques Culex pipiens, mais rarement à ce jour, tant que ce virus ne mute pas en s'adaptant à notre organisme.

Galerie

Notes et références

  1. François Sueur et Xavier Commecy, Guide des oiseaux de la baie de Somme, .
  2. « Judelle », sur CNRTL, (consulté le )
  3. Oiseaux.net, « La Foulque », Le Foulque vu par Buffon, sur Oiseau.net (consulté le ).
  4. Collectif (trad. Marine Bellanger), Le règne animal, Gallimard Jeunesse, , 624 p. (ISBN 2-07-055151-2), Foulque macroule page 300
  5. Cd (chants enregistrés) « Tous les Oiseaux d'Europe » de Jean C. Roché, Ed : Sittelle.
  6. (en) S. M. Lim, M. Geervliet, J. H. Verhagen, G. J. D. M. Müskens, F. A. Majoor, A. D. Osterhaus et B. E. E. Martina, « Serologic evidence of West Nile virus and Usutu virus infections in Eurasian coots in the Netherlands », Zoonoses and public health, no 65(1), , p. 96-102 (résumé).
  7. (en) Michel, F., Fischer, D., Eiden, M., Fast, C., Reuschel, M., Müller, K., Lühken, R. et al., « West Nile Virus and Usutu Virus Monitoring of Wild Birds in Germany », International journal of environmental research and public health, vol. 1, no 15, , p. 171 (lire en ligne).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

  • Portail de l'ornithologie
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.