Fondation Singer-Polignac

La fondation Singer-Polignac, créée en 1928 à Paris grâce à une dotation de Winnaretta Singer, est un établissement public administratif, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur français[1], qui se consacre au mécénat en faveur des arts, des lettres et des sciences (sciences humaines et médicales). La fondation ne reçoit aucune aide de l'État et ses activités sont financées par ses propres fonds. Son actuel président est Pierre Corvol, de l'Académie des sciences.

Histoire

En 1926, Winnaretta Singer, princesse Edmond de Polignac (1865-1943), cherche à soutenir l'action du Collège de France et envisage de lui léguer sa fortune. Après avoir demandé conseil à Maurice Paléologue, et avec l'appui de Raymond Poincaré et de Joseph Bédier, elle choisit de créer un établissement public nommé « fondation Singer-Polignac » qui prend sa forme juridique en 1928[2]. Cette création s'accompagne d'une dotation de 300 000 francs.

À la mort de Winnaretta Singer, la fondation hérite de son hôtel particulier, situé au 43, avenue Georges-Mandel, à Paris, et s’y installe en 1945 ; son siège précédent est situé dans un immeuble dessiné par Georges Vaudoyer au 72, rue de la Colonie à Paris en 1911[3]. À partir de cette date, la fondation reçoit de la Royal Trust Cie à Montréal une somme variant de 150 000 à 180 000 dollars canadiens et présentée comme un don anonyme « en souvenir de Winnaretta Singer, princesse Edmond de Polignac »[2].

Vers la fin des années 1990, Yves Petit de Voize propose aux administrateurs de la fondation d'orienter l'institution davantage vers l'émergence de musiciens, ce qui mène à la création de résidences d'artistes, la multiplication des concerts, le soutien au Festival de Deauville, et la création du Festival de Pont-Croix[4].

Description

Activités

La fondation subventionne des conférences, des concerts et des colloques dans le domaine de la science, de la littérature, des beaux-arts et de la musique. Elle alloue des bourses d'études, aide également à la publication de thèses de doctorat ou d'essais et fait office d'éditeur.

Des personnalités telles que Georges Houot ou Marylène Patou-Mathis sont lauréates de la fondation, et des ensembles de musiciens comme Les Ombres ou l'Ensemble Desmarest ont le statut d'artistes résidents de la fondation à Paris.

Elle décerne plusieurs prix, tels le grand prix de la fondation Singer-Polignac attribué à Jean Rostand en 1955, ou ceux qui récompensent des ouvrages en langue française portant sur la musique classique, le jazz ou les musiques traditionnelles[5],[6].

La fondation assure la gestion de résidences d'artistes de musique classique. L'admission est assurée par Yves Petit de Voize, Benoît Duteurtre et Maxime Pascal. Les résidences ont accueilli Victor Julien-Laferrière, Renaud Capuçon, Bertrand Chamayou, Philippe Jaroussky, Pierre Fouchenneret, le Concert de la loge, les quatuor Ebène et Cambini, Les Cris de Paris, Pygmalion, Les Talents Lyriques, Le Poème harmonique, Les Paladins[4],[7]...

Statuts

La fondation est administrée par un conseil de onze membres. Conformément à la volonté de la fondatrice, huit membres sont désignés à vie et remplacés par cooptation en cas de décès, de disparition ou de démission. Les trois autres administrateurs sont un membre du Conseil d'État élu pour cinq ans, et deux membres choisis parmi les hauts fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et du ministère de l'Éducation nationale[8].

Le conseil désigne un bureau constitué d'un président, d'un vice-président et d'un secrétaire général. Ce bureau est élu pour trois ans.

Financement

Depuis sa création, la fondation dépend de dons privés et ne perçoit aucune subvention publique[4].

Conseil et membres

Bâtiment de la fondation Singer-Polignac.
Plaque sur la façade de la fondation.

Conseil actuel

L'actuel conseil d'administration se compose de :

Premier conseil d'administration

Le premier conseil d'administration comprenait, en ces termes :

Anciens membres

Par ordre chronologique, les anciens membres de la fondation sont :

Notes et références

  1. Décret du 17 octobre 1928
  2. Historique sur le site de la fondation.
  3. « Immeuble de la fondation Singer-Polignac », sur pss-archi.eu (consulté le ).
  4. Martine Robert, « La fondation Singer-Polignac, incubateur de talents musicaux », sur Lesechos.fr,
  5. Les prix des Muses, site de la fondation.
  6. Parmi les lauréats des prix des Muses 2014 figurent Hervé Lacombe pour Francis Poulenc (Fayard) et Harry Haskell pour Richard Wagner : Les voix d'un renouveau (Actes Sud).
  7. Sophie de Santis, « La Fondation Singer-Polignac, écrin secret pour musiciens », sur Lefigaro.fr,
  8. Site de la fondation Singer-Polignac.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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