Flavio Costantini

Flavio Costantini (né le à Rome et mort le à Gênes) est un peintre et illustrateur italien d'inspiration libertaire.

Officier dans la marine militaire puis marchande, il commence à dessiner en lisant Franz Kafka. En 1962, après avoir été longtemps communiste et à la suite d'un séjour en URSS, il se rapproche de l'anarchisme qui inspirera son œuvre pendant plusieurs décennies.

Autodidacte, son style très personnel ne se rattache à aucun mouvement artistique structuré[1].

Biographie

Flavio Costantini est né dans une famille de la classe moyenne italienne. Son père, employé par la compagnie d'assurance INA, est un passionné de peinture[2].

C'est en lisant H. G. Wells, pendant la Seconde Guerre mondiale, qu'il s'intéresse à l'utopie[2].

De 1946 à 1948, il fait son service militaire à l'Académie navale de Livourne, puis navigue jusqu'en 1950 avec le grade de sous-lieutenant[3]. « Officier de marine qui aimait la mer, mais qui n'était pas un bon marin », selon Bernard Thomas[4].

De 1951 à 1954 il est capitaine de navire dans la marine marchande sur un pétrolier[5]. C'est à cette époque qu'il réalise ses premiers dessins, en noir et blanc, inspirés de la lecture de Franz Kafka[2].

En 1955, il s'installe à Rapallo et travaille deux ans comme graphiste pour les matériaux textiles[6].

Deux années après, avec trois associés, il crée un atelier de graphisme à Gênes[6] et collabore à la communication de Shell, Esso et Italsider[3].

À la suite d'un voyage en Espagne en 1959, il commence une série de peintures dédiées à la tauromachie[3].

L'illustrateur anarchiste

Une affiche australienne de 1975 autour d'une dessin de Flavio Costantini.

En 1960, la lecture des Mémoires d'un révolutionnaire de Victor Serge lui fait découvrir le mouvement libertaire.

Il est longtemps communiste[4] mais à la suite d'un séjour d’un mois en URSS, au cours de l’année 1962, il s'en éloigne[7].

En 1963, il relit Victor Serge avec un œil nouveau et se tourne alors vers l’anarchisme, notamment celui « romantique » de la fin du dix-neuvième siècle[4].

Il va peindre une série de tableaux consacrés essentiellement à la propagande par le fait et des portraits de militants de cette période : Caserio, Gaetano Bresci, Michele Angiolillo, Ravachol, Jules Bonnot, etc.[2]

Une des particularités de son travail est son attachement millimétré aux référence bibliographiques et à l'iconographie de l'époque. Les univers sont ainsi méticuleusement reconstruits dans la réalisation picturale[3].

Dans les années 1970, il est parmi les fondateurs de la maison d'édition Cienfuegos Press pour laquelle il dessine nombre de couvertures. En 1975, il y publie un recueil de sérigraphies sous le titre « The Art of Anarchy »[7].

À partir des années 1980, il devient progressivement de plus en plus sceptique envers l'engagement politique. Ce sentiment s'exprime dans une série d'ouvrages consacrés à l'assasinat des Romanov et au naufrage du Titanic. Il réalise ensuite une série de portraits par collage, d'écrivains et de poètes, revenant aux sources de son inspiration, la littérature. Ses derniers travaux sont centrés sur la Révolution française[3] et le Pinocchio de Carlo Collodi[6].

Il est également illustrateur de presse pour le Corriere della Sera, La Repubblica, Panorama, L'Espresso, etc[5].

Ces œuvres ont été exposées partout dans le monde, y compris à la prestigieuse Quadriennale de Rome en 1972 et à la Biennale de Venise en 1984[7]. Premières expositions en solo, en 1969, 1976 et 1985 à la Galleria del Naviglio et en 1971 à la Galleria Schwarz à Milan[6].

En 2008, il devient président du musée international Luzzati[6].

Ironie

Sur un tableau consacré à la fusillade devant l’usine McCormick à Chicago, le [8](quelques jours après le massacre de Haymarket Square), les visages les policiers qui tirent sur les grévistes sont ceux de quatre présidents des États-Unis[9]. Sur un autre tableau, mettant en scène l'arrestation de Ravachol, le policier a les traits de Toulouse-Lautrec[7].

Distinctions

Œuvres

En anglais

  • The Art of Anarchy, Cienfuegos Press, Londres, 1975.

En français

Iconographie

Bibliographie

Vidéo

  • Ricky Farina, Flavio Costantini a ruota libera, Chisciotte, 12 minutes. en ligne.

Articles connexes

Notices

Liens externes

Notes et références

  1. Luisa Castellini, Flavio Costantini, gli amici si ritrovano per celebrarlo, 26 mai 2013, texte intégral.
  2. Roberto Farina,Flavio Costantini. An experienced anarchist, christiebooks, texte intégral
  3. Biographie : texte intégral
  4. Bernard Thomas, Anarchist Balladeer, texte intégral
  5. Rosangela Urso, Genova Mentelocale, 21 mai 2013, texte intégral.
  6. Genova Mentelocale, 6 juin 2013, texte intégral.
  7. Stuart Christie, Flavio Costantini (Rome, 21 September 1926 - Rapallo, 20 May 2013), christiebooks texte intégral.
  8. Reproduction en ligne
  9. RA.forum, COSTANTINI, Flavio, texte intégral
  10. Sudoc : notice
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