Ferrari 250 Testa Rossa

La Ferrari 250 Testa Rossa est une automobile de course développée par le constructeur italien Ferrari. Réalisée par la Carrozzeria Scaglietti, elle domine le sport automobile grâce à son moteur V12 « Colombo » en remportant notamment les 24 Heures du Mans en 1958, 1960 et 1961.

Ne doit pas être confondu avec Ferrari Testarossa ou Ferrari 500 Testa Rossa.

Ferrari 250 Testa Rossa

Marque Ferrari
Années de production 1957-1961
Production 33 exemplaire(s)
Classe Barquette de course
Sportive de prestige
Usine(s) d’assemblage Maranello, Italie
Moteur et transmission
Énergie Essence
Moteur(s) V12 « Colombo » 60°, 24s
Position du moteur Longitudinale avant
Cylindrée 2 953 cm3
Puissance maximale 304 ch (224 kW)
Couple maximal 302 Nm
Transmission Propulsion
Boîte de vitesses 4 rapports synchronisés
Poids et performances
Poids à vide 920 kg
Vitesse maximale 270 km/h
Châssis - Carrosserie
Freins Tambours à double mâchoire
Dimensions
Longueur 4 178 mm
Largeur 1 549 mm
Hauteur 1 013 mm
Empattement 2 350 mm
Voies  AV/AR 1 308 mm  / 1 300 mm
Chronologie des modèles

Apparue en mai 1957 sous la forme d'un prototype lors des 1 000 kilomètres du Nürburgring, il faut attendre le mois de novembre 1957 pour que la production de la version « cliente » soit entamée. Construite de 1956 à 1961, la Ferrari 250 Testa Rossa est l'une des automobiles Ferrari les plus cotées. L'une d'entre elles s'est d'ailleurs adjugée en mai 2009 au prix de 9 020 000 euros, un record[1].

Genèse

Le nom « Testa Rossa » est associé à des automobiles de légende et aux succès marquants dans l'histoire de l'automobile. Signifiant littéralement « tête rouge » en raison de la couleur rouge des cache-soupapes, la 250 Testa Rossa est destinée à remplacer la 500 TRC en compétition. Comme le veut la tradition Ferrari de l'époque, le dessin est issu du crayon de Pininfarina tandis que Scaglietti est chargé de fabriquer la carrosserie[2].

La version compétition de la Ferrari 250 Testa Rossa est apparue le , lors de l'épreuve des 1 000 kilomètres du Nürburgring, où le premier prototype d'usine – châssis no 0666 – est engagé ; la version client est quant à elle ajoutée au catalogue de Ferrari le . Cette dernière version se distingue de la première par sa boîte de vitesses montée à l'avant, sa conduite à gauche et sa carrosserie légèrement modifiée[3].

Design

Le dessin très particulier de le 250 TR est en réalité davantage utile qu'esthétique. L'originalité des ailes antérieures permet de ne couvrir les roues que partiellement pour mieux refroidir les freins à tambours[4]. Néanmoins, ce style peu conventionnel sera adouci en cours de production, abandonnant les ailes très découpées au profit de deux ouvertures pratiquées de part et d'autre de la large prise d'air frontale[5].

Compétition

Ferrari 250 Testa Rossa lors du Grand Prix Oldtimer.

Les débuts en compétition de la 250 TR sont plutôt laborieux et cette dernière abandonne à plusieurs reprises en raison de pannes mécaniques. Ainsi, l'équipe formée par Olivier Gendebien et Maurice Trintignant pour les 24 Heures du Mans 1957 se voit obligée d'abandonner à la dixième heure en raison d'une défaillance d'un piston[4]. L'année 1958 lui est davantage favorable puisque Phil Hill et Peter Collins remportent à son volant les 1 000 kilomètres de Buenos Aires ainsi que les 12 Heures de Sebring. Luigi Musso et Olivier Gendebien remportent quant à eux la Targa Florio, Gendebien et Hill les 24 Heures du Mans, et coup d'éclat aussi impressionnant, associé cette fois ci à Mike Hawthorn, Peter Collins obtient encore en 1958 la deuxième place des 1 000 kilomètres du Nürburgring, devant trois autres Testa Rossa officielles[4]. En fin d'année le Trophée de Nassau revient à E. D. Martin.

Au fil des ans, le modèle gagne alors notamment les 12 Heures de Sebring (1959), les 200 miles de Riverside (1959), de nouveau les 1 000 kilomètres de Buenos Aires, les 24 Heures du Mans 1960 avec Gendebien et Paul Frère, le Trophée du Gouverneur de Nassau (1960), les 24 Heures du Mans 1961 avec Gendebien[6] et Hill, le Trophée de Seafair (1961), la Coupe Rose de Portland (1961 et 1962)... au total quatre éditions des 12 Heures de Sebring reviendront à la TR (1958, 1959, 1961 et 1962, les trois premières avec Gendebien, Jo Bonnier et Lucien Bianchi gagnant en 1962).

La 250 TR dominera le Sport-prototypes de la fin des années 1950 et du tout début des années 1960. Cette « main mise » s'explique par le contexte particulier dans lequel la 250 Testa Rossa est née. À la suite des accidents meurtriers de Pierre Levegh aux 24 Heures du Mans en 1955 et de Alfonso de Portago aux Mille Miglia en 1957, la CSI décide de limiter à trois litres la cylindrée des moteurs dans le but de réduire « l'escalade à la puissance des monstrueuses Aston Martin, Jaguar et Maserati »[7]. Ferrari était pour sa part déjà prêt pour ce bouleversement, puisque le moteur Colombo est, depuis longtemps, de trois litres.

Grâce à la TR, Ferrari obtient le titre de Championnat du monde des constructeurs en Championnat du monde des voitures de sport pour les années 1958, 1960 et 1961 (vice-champion en 1959 derrière Aston Martin).

Moteur

Six carburateurs alimentent le moteur V12.

La Ferrari 250 Testa Rossa est mue par le V12 « Colombo » de 3 litres de cylindrée de la berlinette 250 GT. Carlo Chiti, responsable du projet, eut l'idée de ne pas utiliser une cylindrée supérieure puisque peu de temps après, le règlement du Sport-prototypes limite la cylindrée des automobiles à 3 litres[2].

Destiné à la compétition, le moteur est tout de même revu en profondeur, notamment au niveau de la culasse, de façon à atteindre le rendement de 100 chevaux au litre. Alimenté par six carburateurs Weber double corps de 38 millimètres, soit un carburateur pour deux cylindres[3], le moteur développe une puissance maximale de 300 ch à 7 500 tr/min et un couple maximal de 302 N m à 6 100 tr/min. Légère, puisqu'elle ne pèse que 798 kg selon Ferrari, la 250 Testa Rossa parvient à atteindre 270 km/h[8].

Notes et références

  1. Jacques Chevalier, « Record des enchères pour la Ferrari 250 Testa Rossa », sur Le Figaro,
  2. Hartmut Lehbrink et al. (2004), Ferrari, Ferrari Testa Rossa, pp. 73-83
  3. Gilles Bonnafous, « Ferrari 250 Testa Rossa », MotorLegend.com, , p. 1
  4. Gilles Bonnafous, « Ferrari 250 Testa Rossa », MotorLegend.com, , p. 2
  5. Gilles Bonnafous, « Ferrari 250 Testa Rossa », MotorLegend.com, , p. 4
  6. Olivier Gendebien est crédité de quatre victoires au Mans, dont trois sur 250TR : en 1958, 1960 et 1961.
  7. Patrick Erhardt, « Ferrari 250 Testa Rossa : Pierre de touche » [PDF] (voir archive)
  8. « 1957 Ferrari 250 TR », Luxury Issues, (voir archive)

Bibliographie

  • Rainer W. Schlegelmilch, Hartmut Lehbrink et Jochen von Osterroth, Ferrari, Paris, Editions Place des Victoires, , 408 p. (ISBN 978-2-8445-9078-7)

Voir aussi

Articles connexes

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