Ferenc Puskás

Ferenc Puskás, né Ferenc Purczeld Biró, le à Budapest en Hongrie et mort le dans la même ville, est un footballeur international hongrois, généralement considéré comme le meilleur joueur de l'histoire de la Hongrie et comme l'un des plus grands artistes à avoir jamais participé à la Coupe du monde[1],[2]. Naturalisé espagnol en 1961, il joue jusqu'à l'âge de 40 ans en 1967 puis poursuit sa carrière comme entraîneur. Durant sa carrière, Ferenc Puskás a évolué au Budapest Honvéd puis au Real Madrid.

Pour les articles homonymes, voir Puskás.

Ferenc Puskás

Ferenc Puskás en 1971
Biographie
Nom Ferenc Purczeld Biró
Nationalité Hongrois
Espagnol
Naissance
Budapest (Hongrie)
Décès
Budapest (Hongrie)
Taille 1,72 m (5 8)
Période pro. 1943-1966
Poste Attaquant puis entraîneur
Pied fort Gauche
Parcours junior
Années Club
1937-1942 Budapest Honvéd
Parcours professionnel1
AnnéesClub 0M.0(B.)
1943-1956 Budapest Honvéd 371 (383)
1958-1967 Real Madrid262 (242)
Total 633 (625)
Sélections en équipe nationale2
AnnéesÉquipe 0M.0(B.)
1945-1956 Hongrie85 (84)
1961-1962 Espagne04 0(0)
Total89 (84)
Équipes entraînées
AnnéesÉquipe Stats
1967 Hercules Alicante
1967 SF Golden Gate
1968 Vancouver Royals
1968 Deportivo Alavés
1970-1974 Panathinaïkos
1975 Real Murcie
1975-1976 Colo-Colo
1976-1977 Arabie saoudite
1978-1979 AEK Athènes
1979-1982 Al-Masry
1985-1986 Sol de América
1986 Cerro Porteño
1989-1992 South Melbourne
1993 Hongrie
1 Compétitions officielles nationales et internationales.
2 Matchs officiels (amicaux validés par la FIFA compris).

En 85 matches disputés sous les couleurs de la Hongrie[3], il inscrit 88 buts, un record qui tiendra jusqu'en , seulement dépassé par l'Iranien Ali Daei[1] puis par le Portugais Cristiano Ronaldo en 2018[4]. Son nom est donné en 2002 au stade Ferenc-Puskás de Budapest (qui sera remplacé en 2019 par la Puskás Aréna). Le prix Puskás, attribué au plus beau but de l'année depuis 2009 par la FIFA, commémore son talent légendaire de buteur hors norme.

Biographie

Enfance

Ferenc Puskás naît dans le 19e arrondissement de Budapest.

Né à Budapest en Hongrie, en 1927, Ferenc Puskás grandit à quelques pas du Kispest Athletic Club dans le quartier du même nom. Sa passion pour le football est évidente et il marche très tôt sur les pas de son père, joueur puis entraîneur du club voisin. Trop jeune pour être affilié, il joue dans l'équipe juniors sous la fausse identité de Miklós Kovács jusqu'à ses douze ans. Mais il ne tarde pas à faire parler de lui sous son véritable nom. À l'âge de 16 ans, le petit attaquant fait déjà partie des titulaires indiscutables de Kispest. Son ambition et sa volonté de fer sont évidentes. À seulement 18 ans, il effectue ses grands débuts en équipe nationale à l'occasion d'un match contre l'Autriche. Cette rencontre, la première disputée par la Hongrie depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, marque le début d'une carrière exceptionnelle au niveau international[1],[5].

Débuts tonitruants (1943-1953)

Ferenc Puskás joue un rôle clé dans son club, qui devient une équipe de l'armée en 1949, avant d'être rebaptisé Budapest Honvéd. C'est ce qui explique le fameux surnom de major galopant, en référence à son grade militaire. Ferenc Puskás poursuit sa carrière avec le Budapest Honvéd jusqu'en 1956[1]. En 1950, lors de la première saison sous le nouveau statut du club, Ferenc Puskás marque 50 buts et remporte le premier de ses quatre championnats hongrois avec Honvéd[6]. Le Budapest Honvéd étant techniquement amateur, Ferenc Puskás peut participer aux Jeux olympiques.

En 1952, Ferenc Puskás est capitaine de l'équipe qui remporte la médaille d'or olympique aux JO d'Helsinki[1],[6]. Il déclare quelques années plus tard : « Nous formions déjà une bonne équipe mais c'est au cours de ces Jeux que nous avons vraiment trouvé notre style. Nous avons, en quelque sorte, inventé l'ancêtre du football total des Néerlandais. Nous étions libres de nos déplacements et quand nous avions le ballon, tout le monde participait au jeu, les défenseurs comme les attaquants. Nous sommes rentrés en train. À partir de Prague, nous nous arrêtions à chaque station pour que les gens puissent nous saluer. Nous avons assisté à des scènes incroyables à la gare Keleti de Budapest. Les rues étaient noires de monde ! Plus de 100 000 personnes étaient venues faire la fête avec nous. Nous étions fous de joie. C'était notre première grande victoire et nous étions si jeunes »[7].

Ferenc Puskás fait partie de la première équipe non-britannique à gagner à Wembley avec la Hongrie en 1953.

Leur victoire la plus célèbre reste sans doute celle obtenue le dans le stade de Wembley. À cette époque, l'Angleterre ne s'y est encore jamais inclinée face à une équipe qui ne fasse pas partie du Royaume-Uni. Cela n'empêche pourtant pas Ferenc Puskás et ses coéquipiers de s'imposer largement 6-3 au cours d'un match qui reste dans l'histoire comme l'un des plus passionnants du siècle. Devant plus de 100 000 spectateurs, les Hongrois infligent une véritable leçon de football aux Anglais, variant à l'envi le jeu court et le jeu long. Cette équipe hongroise, bâtie autour de Ferenc Puskás, pratique alors un football totalement inédit. Ferenc Puskás est le maître à jouer de cette formation qui, en un seul match, réduit à néant la réputation d'invincibilité dont jouit le football anglais partout dans le monde.[8] Au cours de cette rencontre, Ferenc Puskás marque par deux fois tandis que Nándor Hidegkuti, son partenaire idéal en attaque, réalise le coup du chapeau. Moins de six mois plus tard, les Anglais reçoivent une nouvelle correction, 7-1 cette fois-ci, en Hongrie[1].

La Hongrie pratique à l'époque un jeu résolument offensif, basé sur le trio Sándor Kocsis - Nándor Hidegkuti - Ferenc Puskás. La puissance et la précision du pied gauche de Ferenc Puskás causent des dégâts dans toutes les défenses d'Europe. Le petit attaquant est à l'origine de tous les mouvements offensifs de son équipe. En véritable meneur de jeu, il fait circuler la balle avec précision et le football international lui fournit régulièrement l'occasion de faire la démonstration de ses talents[1].

Favoris du Mondial (1954-1956)

Nándor Hidegkuti et Ferenc Puskás avec la sélection de Budapest en 1954.
Les deux capitaines de la finale 1954 (à G. F. Walter, au centre l'arbitre Orlandini).

Lorsque les Magiques Magyars arrivent en Suisse pour la Coupe du monde 1954, ils sont invaincus depuis quatre ans et sont du coup les grands favoris. La fameuse Wonder Team possède la meilleure attaque au monde et il ne lui faut guère de temps pour faire parler son extraordinaire potentiel offensif. La Corée du Sud est ridiculisée 9-0 d'entrée de jeu, au terme d'un festival de buts ouvert et clôturé par Ferenc Puskás. Le major galopant fait à nouveau trembler les filets contre la RFA, qui s'incline lourdement 8-3. Mais le prix de cette victoire s’avère particulièrement élevé. Ferenc Puskás se blesse en effet à la cheville alors qu'il dispute le ballon à l'Allemand Werner Liebrich. Il doit déclarer forfait pour les quarts et les demi-finales, au grand dam de ses partenaires. Malgré son absence, la Hongrie remporte les deux rencontres suivantes (contre le Brésil et l'Uruguay) sur le même score, 4-2[1].

Pour la grande finale, tous les yeux se tournent vers Ferenc Puskás. Cette rencontre, qui constitue incontestablement le sommet de sa carrière, le meneur de jeu hongrois ne veut la manquer à aucun prix. Alors que sa blessure le fait encore souffrir, Ferenc Puskás décide de jouer quand même. Les Magyars débutent idéalement la rencontre. Ferenc Puskás semble devoir faire taire les critiques en ouvrant le score dès la 6e minute de jeu. Deux minutes plus tard, la Hongrie fait le break en inscrivant un nouveau but. Mais les Allemands ne s'en laissent pas conter. Sous la pluie battante de Berne, ils parviennent à revenir au score avant la mi-temps à force de volonté. À sept minutes du coup de sifflet final, Helmut Rahn donne l'avantage aux Allemands. L'infatigable Ferenc Puskás trouve toutefois le temps de faire parler la poudre une dernière fois, mais son but est refusé pour hors-jeu. À la surprise générale, la RFA remporte la Coupe du monde et met fin à la série d'invincibilité de 31 rencontres de la Hongrie, ne laissant à Ferenc Puskás que ses regrets malgré son titre de meilleur joueur du tournoi[1].

En 2010, une étude commandée par le Comité olympique allemand a révélé que les joueurs avaient été dopés à la pervitine, une méthamphétamine connue aussi comme la " drogue du soldat ". Mais il n'a jamais été question de retirer son premier titre à la RFA (cf article Le Monde du ).

De retour au Budapest Honvéd, Ferenc Puskás devient encore plus connu en Europe de l'Ouest en voyageant à l'étranger avec son club pour des matchs d'exhibition. En , ils viennent au Molineux Stadium où ils sont battus 3-2 par des Wolverhampton Wanderers à leur apogée. La victoire conduit le directeur des Wolves, Stan Cullis, à annoncer que son équipe est « championne du monde »[6].

En dépit de la déception de Berne, le Onze d'or hongrois poursuit sa série, alignant 18 nouveaux matches sans défaite, avec notamment la première défaite infligée à l'équipe d'URSS en Union soviétique.

Fuite de Hongrie (1956)

Ferenc Puskás poursuit sa carrière au Budapest Honvéd, sans se douter qu'elle est sur le point de prendre un tournant décisif. Il se rend à Bilbao en Espagne avec son équipe pour le compte de la Coupe des champions 1956-1957, une rencontre qui aura des conséquences historiques. Alors que la Hongrie connaît une grave crise politique, Ferenc Puskás et ses coéquipiers décident de ne pas rentrer au pays et de s'exiler à l'ouest. Après 15 mois sabbatiques passés en Autriche au cours desquels Ferenc Puskás semble totalement oublier le football, il décide de revenir à la compétition. Mais, pour beaucoup, le jeune trentenaire est un joueur fini[1].

Le , les chars russes entrent dans Budapest pour mater l'insurrection hongroise. À ce moment-là, Ferenc Puskás et ses coéquipiers du Honvéd se préparent à une nouvelle tournée en Europe. Malgré les évènements, les joueurs se rendent quand même en Europe, à la demande de Imre Nagy. Lorsque celui-ci est destitué, le nouveau gouvernement exige que les fuyards reviennent au pays. Ferenc Puskás choisit de rester en Occident. Il apprend que sa femme et sa fille ont clandestinement gagné Vienne à pied, et il part les y retrouver.

À la demande de la Fédération hongroise, Ferenc Puskás est suspendu dix-huit mois par la FIFA. Privé de travail, il survit dans un camp de réfugiés en Autriche avec pour seules ressources des mandats envoyés par son ancien coéquipier László Kubala, qui joue au FC Barcelone depuis 1951. Le Major sombre dans l'alcool et grossit d'une vingtaine de kilogrammes.

Résurrection en Espagne (1958-1967)

Sourd aux critiques qui assaillent l'ancien meneur de jeu hongrois, Emil Oesterreicher, l'ancien secrétaire financier de Ferenc Puskás lors de ses dernières années à Honvéd, décide de le faire venir, à 31 ans, au Real Madrid pour le faire jouer aux côtés d'Alfredo Di Stéfano, Raymond Kopa et Francisco Gento. Son arrivée suscite la surprise de toute l'Espagne. On pense alors qu'un homme à un âge si avancé et quelques kilos en trop n'a pas sa place dans une équipe du calibre du Real Madrid, composée de stars. Mais Ferenc Puskás fait rapidement taire les critiques[9].

L'ancienne icône hongroise perd 18 kg en six semaines et entame le deuxième volet de sa magnifique carrière. Le duo madrilène devient rapidement l'un des plus célèbres d'Europe, pour le plus grand plaisir des supporters du stade Santiago Bernabéu[1],[9].

Sa première année est difficile, la barrière de la langue l’empêchant de s’adapter rapidement à la vie espagnole[10]. Il n'est pas présent en finale de la Coupe des clubs champions 1959 contre le Stade de Reims à Stuttgart. Le gouvernement allemand refuse alors de lui délivrer un visa, n'ayant toujours pas pardonné à l'ex-Major les allusions au dopage qu'il émettait pour expliquer la victoire allemande à Berne, accusation qui sera vérifiée en 2010 par une étude universitaire allemande assurant que plusieurs joueurs de l'équipe de RFA auraient été dopés à la méthamphétamine, une substance figurant depuis sur la liste des produits dopants[11].

Alfredo Di Stéfano et Ferenc Puskás.

La saison suivante, Ferenc Puskás explose littéralement devenant le meilleur buteur du Real Madrid dans les trois compétitions. Il inscrit 49 buts en 36 rencontres[10]. Pour Ferenc Puskás, la consécration vient en finale de la Coupe des clubs champions 1960, lorsque le Real Madrid inflige une sévère correction à l'Eintracht Francfort à Hampden Park, devant plus de 130 000 spectateurs. Même le grand Alfredo Di Stéfano, pourtant auteur d'un triplé en finale, est éclipsé par Ferenc Puskás, qui marque à quatre reprises contre les Allemands. Cette saison, en plus d'une victoire historique, le Hongrois totalise pas moins de 35 buts en 39 matches sous les couleurs du Real Madrid[1]. Sur la saison 1959-1960, il inscrit 60 buts. Un record qui ne sera dépassé qu'en avril 2011 par l'Argentin Lionel Messi[12]. À la fin de la saison, Ferenc Puskás et ses coéquipiers remportent la première Coupe intercontinentale mise en jeu contre les uruguayens du Peñarol[13]. Après un nul 0-0 au Stade Centenario de Montevideo en Uruguay, il signe un doublé au stade Santiago Bernabéu dans les 10 premières minutes du match suivi par Alfredo Di Stéfano, Jesús Herrera et Francisco Gento pour une victoire 5-1.

En 1962 à Amsterdam, Ferenc Puskás dispute une nouvelle finale européenne avec le Real Madrid. Il inscrit trois buts mais perd (5-3) contre le Benfica Lisbonne. Deux ans plus tard à Vienne en Autriche, Ferenc Puskás et le Real Madrid perdent une nouvelle fois en finale de la Coupe d'Europe, contre l'Inter Milan (1-3).

Sélectionné en équipe d'Espagne contre le Maroc en , Ferenc Puskás participe sous ses nouvelles couleurs à la Coupe du monde de 1962 au Chili malheureusement sans réussite : avec une seule victoire, la Furia quitte l'Amérique du Sud à la fin de la phase de groupes. Ferenc Puskás dispute son quatrième et dernier match en lors d'une défaite face à la Tchécoslovaquie sans avoir retrouvé le chemin des filets[1].

Licence de joueur de Ferenc Puskás.

En 1965, Ferenc Puskás inscrit le 200e but du Real Madrid en Coupe d’Europe[14]. Ferenc Puskás porte encore le maillot du Real Madrid jusqu'en 1967 avant de mettre un terme à sa carrière à l'âge de 40 ans. Il totalise 242 buts en 262 rencontres sous les couleurs des géants espagnols[15]. Sous l'égide du Hongrois, le club de la capitale espagnole décroche cinq titres de champion et deux Coupes d'Europe[1]. Ferenc Puskás laisse un souvenir gravé dans l'histoire du Real Madrid. Encensé par les supporters madrilènes pour sa générosité, sa sympathie, son amabilité et ses brillantes prestations, il bat tous les records de buts en tant qu'avant-centre, et gagne le surnom de Pancho, ou Cañoncito pum. Il est l'un des meilleurs attaquants de l'histoire et le meilleur gaucher à avoir foulé la pelouse du stade Santiago Bernabéu[9].

En 2012, Ferenc Puskás fait partie de la meilleure équipe de l'histoire du Real Madrid élue lors des 110 ans du club[16].

D’après la Rec Sport Soccer Statistics Foundation (RSSSF), Ferenc Puskás est le troisième meilleur buteur de l’histoire du football avec 808 réalisations inscrites en 794 matchs officiels. Tout au long de sa carrière de joueur, il a joué 1269 matchs et marqué 1565 buts[17].

Coach Ferenc (1970-1992)

Ferenc Puskás en 1965.

Sa carrière de joueur s'arrête en 1965 pour laisser place à celle d'entraîneur. Le Major galopant se fait la main au Hercules Alicante en 1967 avant de s'envoler aux États-Unis pour entraîner San Francisco Golden Gate Gales (1967) puis Vancouver Royals (1968). De retour en Espagne, il dirige durant une saison le Deportivo Alavés avant d'être appelé, en 1970, par le club grec du Panathinaïkos.

La légende veut qu'à son arrivée en Grèce, au moment de signer son contrat, Ferenc Puskás demanda quelle serait sa prime s'il parvenait à emmener son équipe en finale de Coupe d'Europe. La probabilité de retrouver le club grec à ce niveau était tellement infime que les dirigeants grecs ajoutèrent sans trembler un alinéa au contrat, stipulant une énorme prime en cas de finale. Pourtant, le miracle est en marche. À la tête d’une formation composée de joueurs semi-professionnels, de travailleurs et d’étudiants, Ferenc Puskás se lance à la conquête de l’Europe. Les Luxembourgeois de La Jeunesse d’Esch sont facilement écartés (2-1, 5-0), puis c’est au tour du ŠK Slovan Bratislava, vainqueur de la Coupe UEFA en 1969, de subir les foudres du Pana (3-0, 1-2). En quarts de finale, les Grecs éliminent Everton (1-1, 0-0), mais leur plus grosse performance a lieu lors des demies. À Belgrade en Serbie, les Verts sont balayés par l’Étoile rouge (4-1). « Si Dieu s’endort pendant quelques instants, peut-être que nous avons une chance de nous qualifier, » déclare Ferenc Puskás à ses joueurs avant le match retour. Nul ne sait si le Tout-Puissant s’est effectivement assoupi, mais toujours est-il que le Panathinaïkos s’impose 3-0, compostant par la même occasion son billet pour la finale. Le Panathinaïkos allait pourtant réussir cet exploit, accédant à la surprise générale en finale de la Coupe des clubs champions européens 1970-1971, où il est battu par l'Ajax Amsterdam à Wembley. Pancho reste en Grèce jusqu’en 1974. Son humilité et sa générosité naturelle en font quelqu’un de très apprécié, dans le vestiaire comme en-dehors. De retour dans la capitale hellénique en 1978-1979, pour y coacher l’AEK Athènes FC, l’entraîneur magyar est démis de ses fonctions deux semaines avant la fin du championnat[18].

En dehors de ce coup d'éclat, la carrière d'entraîneur de Ferenc Puskás ne décollera jamais vraiment. Ses différents contrats en Espagne, au Chili, en Arabie saoudite, en Grèce, en Égypte, au Paraguay et en Australie lui permettront de voir du pays mais ne rempliront pas son palmarès.

En 1993, il est appelé au chevet d'une sélection hongroise tombée au plus bas. Il dirige l'équipe durant quatre matches, dont trois défaites. Le , le Major galopant met un terme de façon définitif à sa carrière d’entraîneur.

Rédemption avant la maladie (1992-2006)

Tombeau de Ferenc Puskás.

Ferenc Puskás rentre définitivement en Hongrie au début des années 1990. Après son échec à la tête de la sélection, le gouvernement de Viktor Orbán le nomme ambassadeur du sport hongrois dans le monde. Au début des années 2000, le vieillissant Népstadion devient le Puskás Ferenc Stadion. Le sociologue Tamás Dóczi raconte : « Quand il est rentré au pays, il a été bien accueilli. Sa mort a été un événement tragique pour la Hongrie »[19].

Au même moment, Ferenc Puskás est diagnostiqué comme atteint par la maladie d'Alzheimer. Sa santé se dégrade. En , il est hospitalisé. Il meurt deux mois plus tard, d’une pneumonie, à 79 ans. Une journée de deuil national est décrétée le jour de ses funérailles. Comme le monde du football, le Premier ministre Ferenc Gyurcsány rend hommage au Major galopant : « Le plus connu des Hongrois du XXe siècle nous a quittés, mais la légende restera toujours avec nous ». La FIFA l’honore en 2009, en donnant son nom au prix récompensant le plus beau but de l’année[19].

Les obsèques de Ferenc Puskás ont lieu en présence du président László Sólyom et du Premier ministre Ferenc Gyurcsány. Le drapeau hongrois est mis en berne devant le Parlement, en présence des chefs de l’État et du gouvernement. Des dizaines de milliers de Hongrois sont attendus au Stade Ferenc Puskás pour un service religieux solennel. Sont attendus pour les cérémonies : le président de la FIFA, le Suisse Joseph Blatter, candidat à la présidence de l'UEFA, le Français Michel Platini, l'Allemand Franz Beckenbauer ainsi que d'anciens joueurs du Real Madrid. Après la cérémonie au stade, un défilé a lieu à travers la ville et s'achève à la Basilique Saint-Étienne de Pest où Ferenc Puskás est enterré[20].

En 2012, les cendres de Sándor Kocsis, ancien coéquipier de Ferenc Puskás, sont rapatriées dans la même crypte de la Basilique Saint-Étienne de Pest de Budapest, où le Major galopant avait été enterré en [21].

Palmarès

Joueur

Ferenc Puskás fait partie du Onze d'or hongrois, champion olympique 1952 et finaliste malheureux de la Coupe du monde 1954.
Distinction de l'IFFHS en l'honneur de Ferenc Puskás.
Palmarès de Ferenc Puskás (16 titres)
Budapest Honvéd Hongrie Real Madrid

Distinctions personnelles

Trophées et titres de meilleur buteur de Ferenc Puskás[22]
TrophéesTitres de meilleur buteur

Statistiques

Cette section détaille les statistiques Ferenc Puskás aux Championnat (division 1) :

Source : Origo.sport.hu[23]

Saison
Club Matchs Buts
1943-44 Kispest AC 17 8
1944 Kispest AC 5 4
1945 Kispest AC 22 13
1945-46 Kispest AC 36 35
1946-47 Kispest AC 30 32
1947-48 Kispest AC 32 50
1948-49 Kispest AC 30 46
1949-50 Kispest AC 30 31
1950 Budapest Honvéd 15 25
1951 Budapest Honvéd 21 21
1952 Budapest Honvéd 26 22
1953 Budapest Honvéd 26 27
1954 Budapest Honvéd 20 21
1955 Budapest Honvéd 26 18
1956 Budapest Honvéd 13 5
1956-57
1957-58
1958-59 Real Madrid 24 21
1959-60 Real Madrid 24 25
1960-61 Real Madrid 28 28
1961-62 Real Madrid 23 20
1962-63 Real Madrid 30 26
1963-64 Real Madrid 25 21
1964-65 Real Madrid 18 11
1965-66 Real Madrid 8 4
Total 529 514

Reconnaissance

Stade Ferenc-Puskás (2002)

Le Népstadion à Budapest est renommé stade Ferenc Puskás en 2002.

Au début des années 2000, le vieillissant Népstadion (stade du Peuple) est renommé Puskás Ferenc Stadion[19] en son honneur. Il est reconstruit entre les années 2016 et 2019 sous forme d’une enceinte ultra-moderne d'une capacité de 68 000 sièges pour accueillir quatre matches de l'Euro 2020 et devient la Puskás Aréna[24].

Une rue de Budapest (2007)

Plaque commémorative au n°1 de la rue Ferenc Puskás.

La ville de Budapest donne le nom de Ferenc Puskás à une rue du quartier de Kispest, siège du Honvéd, l'ancien club du Major galopant, un an jour pour jour après son décès. C'est l'ancienne rue Ujtemetô, dans le 19e arrondissement de la ville, qui est rebaptisée rue Ferenc Puskás, sur l'initiative commune du club et de la mairie du 19e[25].

Une centaine de personnes participent à la cérémonie d'inauguration, dont le maire de Budapest Gabor Demszky. De nombreux hauts responsables du football international sont également présents, notamment le Suisse Joseph Blatter, président de la FIFA, le Français Michel Platini, président de l'UEFA, ou encore l'Allemand Franz Beckenbauer[25].

Prix Puskás de la FIFA (2009)

Statue de Ferenc Puskás à Budapest inspirée d'une photographie prise à Madrid où le joueur donne un cours de jonglage aux enfants de la rue.

En hommage à son prestige en tant que buteur, la FIFA créée en 2009 le Prix Puskás, qui récompense le plus beau but de l'année parmi une sélection de dix buts que les internautes doivent départager[26].

Le prix Puskás, récompensant le joueur ou la joueuse ayant marqué le plus beau but de l'année, est inauguré le 21 décembre lors du Gala du joueur FIFA 2009. « Il est important de préserver la mémoire des grands du football qui ont jalonné notre histoire. Ferenc Puskás était non seulement un joueur au talent et au palmarès immenses, mais également un homme remarquable », explique alors Joseph Blatter, président de la FIFA[27],[2].

Citations à son sujet

« Il lui suffisait d'une touche de balle pour marquer deux buts. »

 Zoltán Czibor, coéquipier de Puskás à Kispest et en sélection hongroise[28]

« Il a fait toute une carrière en Hongrie et a remis ça en Espagne, avec le Real Madrid. On comprend facilement pourquoi il n'est pas seulement un joueur de classe mondiale, mais un véritable mythe. »

 Gyula Grosics, gardien de but de la sélection hongroise dans les années 1950[28]

« J'imagine que lorsqu'un bon joueur a le ballon, il doit pouvoir envisager trois options, au maximum. Puskás, lui, en voyait toujours au moins cinq. »

 Jenő Buzánszky, ancien coéquipier de Puskás[28]

Notes et références

  1. Le Major Galopant au panthéon des joueurs sur le site de la FIFA
  2. FIFA.com, « Puskás, un nom qui fait honneur aux buts - FIFA.com », sur www.fifa.com (consulté le )
  3. sans compter 4 sélections sous les couleurs espagnoles, où il n'a pas marqué
  4. UEFA.com, « CR7 : mieux que Puskas », UEFA.com, (lire en ligne, consulté le )
  5. (en) Ferenc Puskás - Goals in International Matches sur le site de RSSSF
  6. Biographie de Ferenc Puskás sur ifhof.com
  7. 2 août 1952 : La magie s'empare des Magyars sur le site de la FIFA, le 2 août 2012.
  8. « A tribute to Ferenc Puskás » le 9 Avril 2020.
  9. Biographie de Puskás sur le site du Real Madrid
  10. Biographie de Puskás sur realmadrid-fr.com
  11. Les «héros de Berne» étaient dopés sur L'Équipe, le 26 octobre 2010.
  12. Villa retrouve le sourire sur L'Équipe, le 23 avril 2011.
  13. Le Real Madrid reçoit Peñarol sur sport.fr, le 30 juillet 2010.
  14. À qui le 700e but ? sur L'Équipe, le 3 novembre 2010.
  15. « Real Madrid : Ferenc Puskás Biro »
  16. Real Madrid : Zidane dans le onze des 110 ans sur sport.fr, le 8 mars 2012.
  17. « RSSSF Prolific Scorers Data » le 6 février 2021
  18. « Ferenc Puskás entraîneur » le 8 Avril 2020.
  19. Ferenc Puskás, l’icône du football hongrois sur aworldoffootball.com, le 29 octobre 2012.
  20. Obsèques de Puskás : deuil national en Hongrie sur sport.fr, le 9 décembre 2006.
  21. Hommage à Sandor Kocsis sur L'Équipe, le 21 septembre 2012.
  22. Biographie sur football-story.com
  23. « PUSKÁS FERENC - EGY KARRIER SZÁMOKBAN » le 25 Mars 2020
  24. (en) UEFA.com, « UEFA EURO 2020 », sur UEFA.com, (consulté le )
  25. Une rue Ferenc Puskas inaugurée à Budapest sur sport.fr, le 17 novembre 2007.
  26. « Le Prix Puskás de la FIFA », sur fr.fifa.com (consulté le )
  27. Un prix Puskas du but de l'année sur sport.fr, le 20 octobre 2009.
  28. Joueurs de légende - Ferenc Puskás sur le site de la FIFA

Bibliographie

  • Gérard Ejnès, Le Major est mort, sur l'Équipe, le samedi .

Voir aussi

Liens externes

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