Fauste de Riez

Fauste de Riez (° entre 400 et 410 - † vers 493), en latin Faustus Regiensis ou Reiensis, fut abbé de Lérins, puis évêque de Riez au Ve siècle. Il est un saint chrétien fêté le 28 septembre[1].

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Saint Fauste de Riez, vitrail de la cathédrale Notre-Dame de l'Assomption à Riez.

Biographie

On sait qu'il était Breton de naissance par Sidoine Apollinaire[2] et par Avit de Vienne[3]. Selon l'Historia Brittonum, il aurait été le fruit d'une union incestueuse du roi breton Vortigern avec sa fille unique (accusation de Nennius qui confond peut-être intentionnellement avec Vortiporius un siècle plus tard[4]), et il fut baptisé et éduqué par Germain d'Auxerre[5]. Celui-ci le ramena peut-être en Gaule à son retour du voyage qu'il effectua sur l'île de Bretagne en 429.

Moine à l'abbaye de Lérins vers 429, il en devint abbé en 439 lors de la nomination de Maxime au siège d'évêque de Riez. Fauste joue un rôle important dans le rayonnement spirituel de son monastère[6] . À la mort de Maxime, vers 466, il lui succéda au siège de Riez. Il fut lié à Sidoine Apollinaire, qu'il baptisa vraisemblablement[7] et qui l'admirait beaucoup, lui rendit visite à Riez et lui confia l'éducation de son jeune frère.

À cause de son opposition à l'arianisme, il fut envoyé en exil par le roi wisigoth Euric, en 476. Il retrouva son siège, huit ans plus tard, à la mort de ce roi, en 484[6].

Il composa dans les années 470 un traité sur la divinité du Saint-Esprit, consubstantiel au Père et au Fils et coéternel[6]. D'autre part, il en écrivit également un intitulé De gratia Dei et libero arbitrio où il condamnait le pélagianisme, mais semblait encore accorder une trop grande place au libre arbitre humain (ce qui fut appelé le semi-pélagianisme). Il fut ensuite condamné à titre posthume, comme représentant de ce courant, avec Jean Cassien et Vincent de Lérins lors du concile d'Orange (529). Fulgence de Ruspe, notamment, a écrit sur ce sujet un traité intitulé Contra Faustum Reiensem libri septem. Il faut ajouter que Claudien Mamert, dans son traité De statu animæ, critique, sans le nommer, une idée défendue par Fauste dans une de ses lettres : que l'âme humaine, étant créée, est matérielle comme tout le monde créé, Dieu seul étant spirituel. Fauste avait également hérité cette conception de Jean Cassien.

En plus des deux traités de théologie mentionnés, il a laissé des sermons et des lettres. Huit sermons seulement lui sont traditionnellement assignés, mais la totalité ou au moins une partie de la collection de sermons appelée l'Eusèbe gallican (soixante-seize textes) lui est attribuée par les spécialistes modernes. Ses lettres conservées sont au nombre de dix, dont cinq adressées à Rurice de Limoges.

Publications

Édition

  • Patrologia Latina, vol. 58, col. 783-890 (De gratia Dei et libero arbitrio, lettres et sermons), et vol. 62, col. 9-40 (De Spiritu Sancto libri duo, traité faussement attribué au diacre romain Paschase).
  • August Engelbrecht (éd.), Fausti Reiensis præter sermones pseudo-Eusebianos opera. Accedunt Ruricii epistulæ, Vienne, F. Tempsky, 1891.

Traductions en français

  • De la grâce de Dieu et du libre arbitre, Association pour l’étude et la sauvegarde du patrimoine religieux de la Haute Provence, Digne 1996.
  • De l’Esprit Saint, introduction, traduction et annotation de Joseph Berthon, préface de Gaston Savornin, Association pour l’étude et la sauvegarde du patrimoine religieux de la Haute Provence, Digne 1999.

Sources

  • (en) Peter Bartrum, A Welsh classical dictionary: people in history and legend up to about A.D. 1000, Aberystwyth, National Library of Wales, , p. 297 Faustus son of Vortigern. (400).
  • Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Fauste de Riez » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)

Notes et références

  1. Nominis : Saint Fauste de Riez
  2. Sidoine Apollinaire, Lettres, IX, 9 (lettre adressée à Fauste) : « Legi volumina tua, quæ Riochatus antistes et monachus [...] Britannis tuis pro te reportat ».
  3. Avit de Vienne, Lettre 4 (adressée au roi Gondebaud) : « alterum [Faustum] quem etiam gloria vestra noverat, ortu Britannum, habitaculo Regiensem ».
  4. Page Wikipédia en anglais sur Vortigern
  5. Historia Brittonum, § 48 : « Quartus [sc. filius Guorthigirni] fuit Faustus, qui a filia sua genitus est illi, et sanctus Germanus baptizavit illum et nutrivit et docuit [...] et unam filiam habuit, quæ fuit mater Fausti sancti ».
  6. « Le martyrologe romain fait mémoire de Saint Fauste de Riez », Magnificat, no 238, , p. 374.
  7. C'est ce qu'il ressort des vers 83-84 du Carmen XVI -Euchariston ad Faustum Episcopus - : "Omnibus attamen his sat praestas quod voluisti ut sanctae matris sanctum quoque limen adirem". cf. Sidoine Apollinaires, Poèmes. Édition et traduction André Loyen. Paris, Belles Lettres, 2008. Page 123.

Annexes

Bibliographie

  • Élie Griffe, « Les sermons de Fauste de Riez. La “Collectio gallicana” du Pseudo-Eusèbe », dans Bulletin de littérature ecclésiastique, 1960, tome 61, p. 27-38 (lire en ligne)
  • Élie Griffe, « Nouveau plaidoyer pour Fauste de Riez », dans Bulletin de littérature ecclésiastique, 1973, tome 74, p. 187-192 (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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