Fart

Le fart est un produit appliqué sous les skis ou les planches à neige avant usage afin d'en améliorer soit le glissement soit l'adhérence sur la neige préalablement analysée et d'en protéger la semelle (partie en contact avec la neige). Globalement, il existe deux grandes catégories de farts : le fart de glisse (appelé paraffine) et le fart de retenue. La branche de la physico-chimie nommée tribologie a contribué à introduire l'art du fartage dans le domaine de la haute technologie.

Pour les articles ayant des titres homophones, voir Fard, phare, FAR, Farr et FHAR.

Pour les articles homonymes, voir FART.

Le fondeur Hallgeir Brenden en train de farter un de ses skis (1953).

Origine

Le premier document mentionnant la pratique du fartage est l'ouvrage Argentoratensis Lapponiæ (Histoire de la Laponie) écrit par Johannes Scheffer en 1673. Il recommande aux skieurs d'utiliser du goudron de pin ainsi que de la colophane[1]. Un autre témoignage écrit est retrouvé en 1761[2].

« Fart » est un mot norvégien introduit dans les dictionnaires francophones en 1907. Le mot était auparavant employé à l'école militaire de ski de Briançon ainsi que dans les premiers ski-clubs amateurs. Le fartage consistait principalement en un cirage minutieux de la face du ski en contact avec la neige afin de créer une fine pellicule d'eau au cours de la glissade de la planche et d'en faciliter ainsi le mouvement. Le terme anglais ski wax garde précisément le sens de cire. Le commandant Gélinet, de l'école militaire briançonnaise, formant les premières compagnies alpines dès 1903, recommande sommairement un mélange en masse à base d'un tiers de saindoux, un tiers de cire vierge, un tiers de goudron, le tout brassé à chaud avec quelques gouttes de térébenthine, ce qui permettait aux skis de glisser sans coller à la neige (formation de sabot sur ski en bois).

Types de farts

Il existe des farts solides, appliqués à chaud à l'aide d'un fer à farter, et des farts liquides, appliqués à froid. Il y a deux générations de fart liquide : ceux à base de solvants et ceux à base d'oléfines. Les premiers ont envahi le marché. Ils sont bourrés de solvants qui les maintiennent à l'état liquide. Après application, le solvant s'évapore et le fart durcit en quelques minutes.

Des farts différents peuvent être utilisés selon la température de l'air, la température de la neige, le type de neige, le taux d'humidité, et la saison (début d'hiver, plein hiver, printemps...). Chaque fart est donc défini par une composition chimique, une utilisation et une température de chauffe optimale. Un colorant est parfois intégré au fart pour identifier aisément sa température de chauffe optimale.

Le fart dit à froid est plus simple à appliquer, mais souvent moins efficace, et doit être à ce titre plus considéré comme un fart d'appoint ou de secours.

Les principaux types de farts sont les suivants :

  • farts fluorés ;
  • farts céramiques ;
  • farts graphites ;
  • farts paraffines naturelles ;
  • farts siliconés ;
  • farts molybdène.

Les farts en bloc sont généralement le produit du mélange de 5 à 7 matières premières naturelles, synthétiques, monomères, polymères et colorants.

Fart de glisse

Fart de glisse

Le fart de glisse aussi appelé fart de glissement (glide wax, en anglais) sert à optimiser les propriétés de glisse de la semelle. Il est utilisé notamment pour le ski de fond, ski alpin et le snowboard.

Le fart de glisse protège la semelle contre l’oxydation, et aide à évacuer la couche d'eau produite par le frottement des semelles sur la neige. Tout l'intérêt du fartage consiste à trouver l'équilibre dans l'épaisseur de cette couche d'eau. Trop fine, le ski frottera directement sur la neige, ce qui est contre productif ; trop épaisse, elle produira un effet ventouse également handicapant.

Il faut également noter que certains farts contiennent du fluor, aux propriétés hydrophobes. Pour résumer, plus la neige sera humide, plus le fart fluoré sera efficace.

Généralement, les gammes des fabricants sont décomposées selon leur taux de fluor, les farts les plus chers et les plus performants étant les plus fluorés.

À partir de la saison 2020-2021, le fart fluoré sera interdit de toutes compétitions FIS.[3]

Fart de retenue

Le fart de retenue aussi appelé fart d'adhérence ou fart de poussée (grip wax, en anglais) est destiné à optimiser l'accroche du ski sur la neige. Il est utilisé en ski de fond et en ski de randonnée. Il se présente sous forme liquide/visqueuse pour les farts destinés aux neiges humides ou gelées, on parle alors de fart en tube. Ou alors sous forme solide, qui sera crayonnée sur le ski, on parle alors de "poussette". Quelle que soit la forme, le choix du fart d'accroche est déterminant : trop froid, le ski ne retiendra pas sur la neige, et ne permettra pas de skier ; trop chaud, le fart va accrocher trop de neige qui va former un bourrelet sous la semelle empêchant toute glisse, on dit alors que le ski "botte".

Il est essentiel de comprendre et tenir compte de plusieurs critères pour trouver le bon fartage de retenue (d'accroche) :

  • forme du cristal de neige (moment de sa métamorphose)
  • température de la neige et de l'air
  • hygrométrie de la neige et de l'air
  • terrain sur lequel vous envisagez d'évoluer (neige damée ou hors piste)
  • technique individuelle
  • longueur de la zone de fartage
  • épaisseur de la couche de fart
  • distance à parcourir
  • application du fart
  • évolution du temps et des différents facteurs cités

Forme du cristal : Il peut avoir de multiples formes, étoile ou tout simplement petite boule de glace. Dans un flocon de neige, il y a le plus souvent un certain nombre de cristaux (la forme la plus représentée est l'étoile), ces cristaux ont une vie. Cette vie s'appelle métamorphose. Les acteurs de la métamorphose peuvent être le vent, la chaleur, une dameuse, un skieur etc.

La température : Elle fait fondre les pointes des étoiles, et transforme petit à petit l'étoile en petite boule ou gobelet.

L'hygrométrie : Elle fait évoluer la transformation le plus souvent en compactant davantage la neige.

Le terrain d'évolution : Il arrive que votre fart soit efficace sur une piste damée mais catastrophique hors piste, surtout avec des neiges tombant aux alentours de 0 °C.

La technique individuelle : Un skieur qui place son impulsion au bon moment pourra se permettre un fart plus dur qu'un skieur de moins bon niveau.

Longueur de la zone de fartage : Même remarque

Épaisseur de la couche de fart : Elle est fonction de la technique individuelle ainsi que de la distance à parcourir.

Distance à parcourir : Elle est notamment fonction de la qualité de la neige, peu ou très abrasive.

Application du fart : On peut crayonner, puis lisser avec un liège ou appliquer et faire fondre avec un fer chaud.

Principe mécanique de l'accroche : Quelle que soit la forme du cristal, la température etc., l'accroche se fait au moment de l'impulsion (le cristal pénètre dans le fart), et se termine au moment de la reprise de glisse, par conséquent le ski s'arrête au moment de l'impulsion. Si vous voulez vous convaincre de cette affirmation, il suffit de regarder de très près, éventuellement à la loupe le fart immédiatement après avoir skié, vous verrez les petits ou grands trous selon qu'il s'agit de fart en poussette ou en tube.

On comprend facilement pourquoi la neige « botte ». En effet, si le fart est trop mou pour les conditions de neige, il reste dans le fart, vu que durant chaque période de glisse de la chaleur est produite, la neige s'agglutine très vite à la semelle du ski.

Fart en poussettes : Le fart le plus dur, donc pour la neige froide non transformée selon la marque, est blanc. Sous l'influence du réchauffement et des facteurs cités en amont, on va vers des farts plus mous (Thermomètre indispensable, hygromètre conseillé, et surtout conseils des anciens, observation de la neige). On passe ensuite par le vert, le bleu, le rouge, le jaune; entre chaque couleur il existe deux intermédiaires.

Fart en tube : Certains tubes sont destinés à la neige glacée ou réchauffée de printemps notamment, en tous les cas transformée. On passe du vert au bleu au violet au rouge.

Les tubes jaunes, klister spécial, argentés, néra sont des farts destinés à une utilisation très particulière, neige tombante, par exemple, neige sale de printemps, dans ce cas on entre presque dans l'alchimie et on court malgré tout le risque de botter ou de ne pas retenir.

Fart de base : Dans les farts en poussettes, comme dans les farts en tubes (chola), il existe des farts à mettre en sous couche, qui permettent de conserver plus longtemps les farts de retenue. Cela dit un fart plus dur que celui qui vous servira d'accroche pourra faire office de fart de base.

Marques de fart

Les principales marques de fart en Europe sont Swix, Holmenkol, Dragonski, Vola, Solda, Toko, Start, HWK, REX, RODE. Swix, le leader mondial [réf. nécessaire], est aussi propriétaire de la marque Toko[4].

Certains types de fart sont extrêmement collants. Ils sont étalés à la main sur la semelle du ski avec la paume, excluant l'emploi de gants sous peine de les détériorer irrémédiablement.

Fartage

Fartage de skis de fond.

Le fartage est l'opération consistant à appliquer le fart sur son support cible (par ex. : un ski). Cette opération est habituellement effectuée par des professionnels pour le grand public (par ex. : loueurs en station de ski), mais peut être pratiquée par un amateur avisé avec un matériel relativement limité : fart, fer à repasser, raclette en plexiglass, brosses en cuivre et en nylon. Cette opération peut se faire dans un lieu aéré ou en intérieur. Le fartage peut être effectué manuellement ou par des machines spécialement conçues à cet effet.

Les principales étapes du fartage sont les suivantes :

  1. nettoyage de l'ancienne couche de fart sur la semelle (défartage)
  2. application du fart
  3. raclage du fart (où la majeure partie du fart appliqué sera retiré)
  4. brossage et finition
  5. structuration plus ou moins profonde de la semelle selon l'humidité.

Le fartage est devenu, ces dernières années, un paramètre important et déterminant dans la préparation du matériel de compétition des skieurs d'alpin, planchistes et fondeurs professionnels. Une erreur d'appréciation des techniciens et des prévisionnistes sur la qualité du manteau neigeux de la piste peut conduire les équipes les plus fortes à la contre-performance pure et simple, indépendamment de leurs qualités et de leur préparation physiques.

Le fartage est une des opérations composant l'entretien (ou service) des skis. Il peut-être complété par l'affûtage des carres et/ou la réparation des semelles des skis.

Références

  1. (en) Leonid Kuzmin, Investigation of the most essential factors influencing ski glide, Luleå University of Technology, (lire en ligne)
  2. Oberleutnant Hals, Om Skismøring, Vaage, Skienes Verden, 254 p.
  3. Skieur, « Interdiction du Fart Fluoré dans les compétitions de la FIS, est-ce vraiment suffisant? », sur Skieur.com : l’actualité du ski Freeride, Freestyle, station de ski et test ski (consulté le )
  4. http://fasterskier.com/2010/08/mammut-sells-toko-to-swix-sport/

Voir aussi

  • Portail du ski
  • Portail du snowboard
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