Fête nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme
La Fête nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme est une fête nationale officielle en France, instituée en 1920[4], célébrée chaque année lors du deuxième dimanche du mois de mai, jour anniversaire de la libération d'Orléans le par l'armée française, sous le commandement de Jeanne d'Arc.
Fête nationale de Jeanne d'Arc | |
Statue équestre de Jeanne d'Arc sur la place des Pyramides à Paris[3]. | |
Nom officiel | Fête nationale de Jeanne d'Arc et du patriotisme |
---|---|
Observé par | France |
Type | Fête nationale |
Signification | Commémoration en hommage à Jeanne d'Arc |
Date | Deuxième dimanche du mois de mai |
Lié à | Mythes de Jeanne d'Arc, Fêtes johanniques d'Orléans |
Ce jour n'est pas férié et ne doit pas être confondu avec la Sainte Jeanne d'Arc, célébrée par l'Église catholique le .
Instauration
Au cours des siècles, et principalement à partir du XIXe siècle, la figure historique de Jeanne d'Arc a été reprise par de nombreux auteurs pour illustrer ou cristalliser des messages religieux, philosophiques ou politiques. Dans le domaine politique, elle est devenue un symbole national français lors de la guerre franco-allemande de 1870 puis est reprise par de nombreux partis et figures politiques qui vont du parti socialiste jusqu'à l'extrême-droite. Dès 1894, Joseph Fabre proposa une fête annuelle de Jeanne d'Arc baptisée « fête du patriotisme »[5],[6].
Elle est instaurée par la loi du [4], adoptée à l'unanimité par la Chambre des députés et le Sénat, sur proposition du député et écrivain Maurice Barrès, quelques semaines après la canonisation de Jeanne d'Arc.
Célébrations officielles
La célébration est toujours en vigueur et fait partie des douze journées nationales organisées chaque année par le ministère de la Défense[7]. Une cérémonie militaire a lieu traditionnellement devant la statue équestre de Jeanne d'Arc sur la place des Pyramides, à Paris[8].
A Orléans, une grande fête est organisée chaque année, réunissant les autorités militaires, religieuses et civiles[9].
Défilés de l'extrême droite
Divers mouvements d'extrême droite firent rapidement de cette fête leur point de ralliement, dont l'Action française[7], les Camelots du roi et les Croix-de-feu[5].
De nos jours y participent l'Action française, Civitas, ainsi que Terre et Peuple.
Le Front national s'y joignit à partir de 1979[10] jusqu'en 1988, lorsque le FN décide de défiler seul et le premier mai : le parti indique alors que ce changement de date visait à briser le « monopole syndicalo-gauchiste » et à rassembler l’hommage à Jeanne d’Arc et la fête du Travail du maréchal Pétain[11].
Notes et références
- Christel Sniter, « La guerre des statues. La statuaire publique, un enjeu de violence symbolique : l'exemple des statues de Jeanne d'Arc à Paris entre 1870 et 1914 », Sociétés & Représentations, vol. 1, no 11, (DOI 10.3917/sr.011.0263).
- Christel Sniter, « La guerre des statues. La statuaire publique, un enjeu de violence symbolique : l'exemple des statues de Jeanne d'Arc à Paris entre 1870 et 1914 », Sociétés & Représentations, vol. 1, no 11, (DOI 10.3917/sr.011.0263).
- Christel Sniter, « La guerre des statues. La statuaire publique, un enjeu de violence symbolique : l'exemple des statues de Jeanne d'Arc à Paris entre 1870 et 1914 », Sociétés & Représentations, vol. 1, no 11, (DOI 10.3917/sr.011.0263).
- « Loi instituant une fête nationale de Jeanne d'Arc, fête du patriotisme », Journal officiel de la République française, no 191, 52e année, , p. 10018 (lire en ligne).
- Winock 1997.
- Sanson 1973.
- Dominique Albertini, « Pourquoi le Front national défile-t-il le 1er mai ? », Libération, (lire en ligne).
- « Célébration de la fête de Jeanne-d'Arc », question écrite no 6430 du sénateur Albert Voilquin, dans le Journal officiel Sénat, 2 juin 1994, p. 1317, et réponse du Premier ministre, Journal officiel Sénat, 8 septembre 1994, p. 2196.
- « Les Fêtes de Jeanne d'Arc | Orléans Val de Loire Tourisme », sur www.tourisme-orleansmetropole.com (consulté le )
- Valérie Igounet, « Jeanne d'Arc... le FN d'hier à aujourd'hui », sur Derrière le Front, France Télévisions, .
- Valérie Igounet, « Le 1er mai, il arrive qu'il pleuve aussi », sur Derrière le Front, France Télévisions, (consulté le ).
Bibliographie
- Jean-Patrice Boudet (dir.) et Xavier Hélary (dir.), Jeanne d'Arc : histoire et mythes, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 292 p. (ISBN 978-2-7535-3389-9, présentation en ligne).
- Olivier Bouzy, « Idéologie ou historiographie : évolution de l'image de Jeanne d'Arc du XVIe au XXIe siècle », Connaissance de Jeanne d'Arc, Chinon, no 33, , p. 25-42 (lire en ligne).
- Boris Bove, Le temps de la guerre de Cent ans : 1328-1453, Paris, Belin, coll. « Histoire de France », , 669 p. (ISBN 978-2-7011-3361-4), chap. 15 (« L'atelier de l'historien. Entre histoire et mémoire : Jeanne d'Arc, une héroïne disputée »), p. 541-563.
- Philippe Contamine, « Jeanne d'Arc dans la mémoire des droites », dans Jean-François Sirinelli (dir.), Histoire des droites en France, t. II, Paris, Gallimard, coll. « NRF essais », , XI-771 p. (ISBN 2-07-072747-5), p. 399-435.
- Philippe Contamine, Olivier Bouzy et Xavier Hélary, Jeanne d'Arc. Histoire et dictionnaire, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1214 p. (ISBN 978-2-221-10929-8).
- Ton Hoenselaars (dir.) et Jelle Koopmans (dir.), Jeanne d'Arc entre les nations, Amsterdam / Atlanta, Rodopi, coll. « CRIN. Cahiers de recherches des Instituts néerlandais de langue et littérature françaises » (no 33), , 147 p. (ISBN 90-420-0338-3).
- Rémi Dalisson, Célébrer la nation, Les fêtes nationales en France de 1789 à nos jours, Paris, Nouveau monde, 2009.
- Gerd Krumeich (trad. de l'allemand par Josie Mély, Marie-Hélène Pateau et Lisette Rosenfeld, préf. Régine Pernoud), Jeanne d'Arc à travers l'histoire [« Jeanne d'Arc in der Geschichte : Historiographie, Politik, Kultur »], Paris, Albin Michel, coll. « Bibliothèque Albin Michel. Histoire », , 348 p. (ISBN 2-226-06651-9).
- Gerd Krumeich, « Maurras, les maurrassiens et Jeanne d'Arc », dans Michel Leymarie, Olivier Dard, Jacques Prévotat et Neil McWilliam (dir.), Le maurrassisme et la culture : L'Action française, culture, société, politique (III), Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, coll. « Histoire et civilisations », , 370 p. (ISBN 978-2-7574-0147-7, lire en ligne), p. 197-207.
- (en) Neil McWilliam, « Conflicting Manifestations : Parisian Commemoration of Joan of Arc and Etienne Dolet in the Early Third Republic », French Historical Studies, vol. 27, no 2, , p. 381-418 (DOI 10.1215/00161071-27-2-381).
- Yann Rigolet, « Entre procès d'intention et générations successives : historiographie du mythe Jeanne d’Arc de la Libération à nos jours », dans François Neveux (dir.), De l'hérétique à la sainte : les procès de Jeanne d'Arc revisités (actes du colloque organisé par l'Office universitaire d'études normandes de l'université de Caen – Basse-Normandie, et tenu au Centre culturel international de Cerisy-la-Salle du au ), Caen, Presses universitaires de Caen, coll. « Symposia / Colloques de Cerisy », , 343 p. (ISBN 978-2-84133-421-6, lire en ligne), p. 249-272.
- Rosemonde Sanson, « La « Fête de Jeanne d'Arc » en 1894 : Controverse et célébration », Revue d'histoire moderne et contemporaine, vol. 20, no 3, , p. 444–463 (DOI 10.3406/rhmc.1973.2259, JSTOR 20528136, lire en ligne).
- Lorella Sini, « De l'icône à l'exemple historique : le discours de commémoration de Jeanne d'Arc par Marine Le Pen », Argumentation et analyse du discours, no 16, (DOI 10.4000/aad.2189, lire en ligne).
- Michel Winock, « Jeanne d'Arc », dans Pierre Nora (dir.), Les lieux de mémoire, t. III : Les France, vol. 3 : De l'archive à l'emblème, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque illustrée des histoires » (no 3), , 1034 p. (ISBN 2-07-072304-6), p. 674-733.
- Michel Winock, « Jeanne d'Arc est-elle d'extrême droite ? », L'Histoire, no 210, , p. 60.
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