Félix Viallet (homme politique)

Félix Viallet, né le à Langogne (Lozère) et mort le dans la même ville, est un religieux catholique et homme politique français.

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Biographie

Félix Viallet est issu d’un milieu très modeste de Lozère. A sa naissance, son père, Jean-François Viallet, est journalier et sa mère, Justine Viala, ménagère. La Grande Guerre porte un rude coup à la famille et au tout jeune Félix, adopté par la nation le . C’est au séminaire de Mende, puis à l’Université de Toulouse et à l’Institut catholique de la même ville que le futur abbé effectue ses études jusqu’à l’obtention d’une licence de lettres. Le jeune ecclésiastique choisit alors à son tour de transmettre son savoir. Il devient professeur dans l’enseignement libre, enseignant le français, le latin et le grec, puis directeur des études au collège de Langogne. Il a volontairement porté l’uniforme militaire en 1939-1940 puis en 1945 ce qui lui vaut la croix des services militaires volontaires.

Sa carrière politique commence à la fin de la deuxième guerre mondiale. Elu conseiller municipal de sa ville natale, Langogne, dès 1945, il devient premier adjoint en 1947, puis maire de 1959 à 1976. La deuxième étape du cursus honorum local est franchie en 1949 quand l’abbé Viallet est élu conseiller général du canton de Langogne, siège qu’il garde jusqu’en 1967 et qui l’amène à être vice-président du conseil général entre 1953 et 1957. Mais l’orientation politique définitive de Félix Viallet date de la création du Rassemblement du peuple français en 1947 : l’abbé Viallet adhère et ne quitte plus, désormais, la famille gaulliste, d’abord au RPF puis avec les républicains sociaux, à l’Union pour la nouvelle République (UNR), à l’Union des démocrates-Ve République et à l’Union des démocrates pour la République (UDR) jusqu’en 1975. Membre du conseiller national du RPF entre 1949 et 1951, il est aussi délégué départemental du mouvement gaulliste en 1950, avant d’être responsable pour la Lozère du Centre national des Républicains sociaux, le parti de Jacques Chaban-Delmas en 1955. Curieusement, l’abbé Viallet n’a pas été candidat aux élections législatives de 1951. Si le RPF est encore modestement implanté en Lozère, sa liste conduite par Emérentienne de Gaudin de Lagrange n’en attire pas moins 6 647 voix (15%), soit deux fois plus que les prévisions préfectorales lui attribuaient à la fin de l’année 1950.

L’engagement de l’abbé Viallet n’est pas sectaire et le vice-président du Conseil général entretient de bonnes relations avec la droite lozérienne, traditionnellement puissante, comme le prouve son appui très actif au candidat indépendant paysan, Georges Bonnet CNI, aux sénatoriales de 1955. Cela contribue au succès de Félix Viallet lorsqu’il se présente pour la première fois à une élection législative le . Il bénéficie d’une image d’homme nouveau, mais aussi du soutien du sénateur CNI élu l’année précédente et de la majorité des conseillers généraux de Lozère. De plus, tout en affirmant vouloir être le député de toute la Lozère, il sait jouer sur son excellente implantation à Langogne, fière d’avoir « son » député. La liste des républicains sociaux conduite par l’abbé Viallet, apparentée à quatre des sept autres listes (Rassemblement des gauches républicaines - RGR, Républicains démocrates et Mouvement républicain populaire - MRP, CNI, Union des indépendants d’Action démocratique et paysanne) recueille 9 291 voix sur 44 803 suffrages exprimés (20,7%), soit le meilleur total après la liste d’Union des Républicains du député sortant Gilbert de Chambrun. L’abbé Viallet, qui réalise un très bon score personnel (10 185 voix), est donc élu député, tout comme la tête de liste d’Union des Indépendants et Paysans, Henri Trémolet de Villers, tandis que, victime de l’apparentement, Chambrun est battu malgré ses 15 399 voix.

Au Palais-Bourbon, Félix Viallet appartient à plusieurs commissions : éducation nationale (1956-1958), travail et sécurité sociale (1956-1957), pensions (1957-1958) et agriculture (1958). Il est nommé juge titulaire de la Haute-Cour de justice constitutionnelle, le . Il dépose trois propositions de loi, neuf propositions de résolution et trois rapports au nom de la commission de l’éducation nationale, dont l’un sur un projet de loi (). Un autre rapport suggère de célébrer le centenaire du père Charles de Foucauld (). Il intervient à quatre reprises à la tribune. Parmi ses prises de parole importantes figure sa participation à la discussion sur le Marché commun agricole où il expose la position des républicains sociaux sur l’Europe. Dans la capitale, l’abbé Viallet est l’aumônier des Lozériens de Paris.

Le , il vote les pouvoirs spéciaux en Algérie au gouvernement Mollet, mais rejette le le projet de loi-cadre sur l’Algérie présenté par le cabinet Bourgès-Maunoury. Il approuve le l’investiture du gouvernement de Gaulle et la loi constitutionnelle le . Il est réélu député en , dans la première circonscription de la Lozère, sous l’étiquette de l’Union pour une Nouvelle République (UNR), mais ne se représente pas en 1962. Son ultime candidature nationale date de 1965, alors qu’il tente vainement de devenir sénateur de Lozère. Avec la Cinquième République, le rôle politique de l’abbé Viallet se limite à l’échelon local à partir de 1962. Cela permet à l’ancien député, toujours enseignant, de se consacrer, en plus de ses mandants locaux, à des publications d’histoire locale et d’économie régionale.

Mandats politiques

  • Conseiller municipal de Langogne en 1945, il en est maire de 1959 à 1976
  • Conseiller général du canton de Langogne de 1949 à 1967
  • Député de la Lozère de 1956 à 1962[1]

Distinctions

Œuvres

  • Langogne, Mende, Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère,

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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