Elmire Lanafoërt-Doat

Elmire Lanafoërt-Doat ou de Doat, née Josèphe Louise Charlotte Lanafoërt le à Plaisance (Gers) et morte le au même lieu, est une marchande d'art, collectionneuse et mécène française.

Pour les articles homonymes, voir Lanafoërt.

Elle est l'épouse de l'homme politique Jean François Doat[1],[2].

Biographie

Origine et famille

Elmire Lanafoërt est la fille de Louis Lanafoërt et la nièce de Joseph Louis Lanafoërt, devenu son père adoptif au décès de son frère. Elle descend d'une vieille famille issue de la noblesse de robe qui remonte au XVe siècle et dont Jaymet de Lanafoërt, avocat en parlement, contemporain de Louis XI, grand père de sieur Jean Lanafoir, seigneur de Lanafoir (1570-1640), avocat au parlement et notaire royal, est l'ancêtre[3]. Elle épouse le à Plaisance, Jean François Doat (1801-1869), notaire et homme politique qui fut maire de Plaisance (1848-1852) et conseiller général du Gers (1858-1869[4]). Elle est la cousine de Léontine de Mibielle (1816-1861), poétesse, primée par l'Académie des jeux floraux de Toulouse (en 1839, 1843 et 1847) et qui fut une amie proche d'Alphonse de Lamartine vers 1850.

Une marchande d'art, collectionneuse et mécène

Reprenant une tradition commencée avec son père Louis qui était l'ami du peintre Jean-Honoré Fragonard[5], elle est, dès sa jeunesse, proche des artistes. C'est à Paris, lors du Salon de 1831, qu'elle fait connaissance avec le peintre Eugène Delacroix dont elle devient l'amie. Elle fait partie des mécènes du mouvement romantique[6],[7]. C'est par l'entremise d'Eugène Delacroix qu'elle rencontre son futur époux, Jean François Doat, jeune avocat qui fait partie de l'entourage du roi Louis-Philippe Ier[8],[9],[10]. Elle aide financièrement de nombreux peintres issus du mouvement romantique et d'autres qui étaient plutôt originaires du Sud-Ouest comme son cousin Alexandre Magenc (1822-1894)[11],[12], en l'accueillant à Paris[13]. Elle fit la connaissance, à l'école de dessin et de peinture de Bayonne, des sœurs Feillet et particulièrement de Blanche Feillet-Hennebutte[14]. Elle acquit de nombreuses gravures de cette artiste, qui enrichirent sa collection personnelle.

Elle fréquente à Paris Adolphe Goupil, également marchand d'art, que lui avait présenté un ami de son mari, l'avocat Alfred Mainguet. Elle participe financièrement à de nombreux projets dans le Gers, dont la transformation de l'hospice de Plaisance en école, le transport des passagers et des marchandises au travers la compagnie des diligences, l'Hirondelle des Landes, le canal de Cassagnac en 1856 avec Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac[15]. Elle finance avec son mari, Jean François Doat, une partie de la construction des cloches de l'église de Plaisance installée en 1866, elle est d'ailleurs la marraine du Bourdon et Bernard-Adolphe Granier de Cassagnac, le parrain[16],[17],[18],[19].

À son décès, elle laisse une collection d'une cinquantaine de tableaux[20], plusieurs tableaux des peintres du mouvement romantique, ainsi que des sculptures d'Antoine-Louis Barye.

Descendance

Elmire Lanafoërt-Doat a deux filles, Louise Doat (1845-1892) son héritière, qui épouse le Alfred Sabail (1840-1927), qui reprend la charge tricentenaire de notaire à Plaisance et qui en est également par deux fois le maire libéral de 1870 à 1871 et de 1908 à 1920. Louise a une fille, Henriette Sabail-L'officier (1880-1962) qui est la mère de Jean Charles L'officier (1913-1974). Louise Doat participe au financement des vitraux de l'église de Plaisance et son nom est inscrit sur le vitrail central[21]. Tandis que la cadette, Henriette Doat, épouse l'héritier Mollière à Auch. Elle est inhumée dans l'une des chapelles de la cathédrale d'Auch avec la famille Mollière. Elmire Lanafoërt-Doat est la quadrisaïeule de Christophe Chapelain L'officier, héritier de la dynastie.

Notes et références

  1. Philippe Le Doze, Mécène. Ombres et flamboyances, Paris, Les Belles Lettres, 2014.
  2. « Collectionnisme », in Encyclopedie Universalis.
  3. En 1470 et compte tenu de la vie dissolue de Jean V d'Armagnac qui avait épousé sa sœur et en avait eu deux enfants, Louis XI saisit les biens de ce dernier et fit don d'Aignan à son propre gendre Pierre de Bourbon, sire de Beaujau et comte de Clermont et de la Marche. Ce dernier, en septembre 1481, à la demande des consuls d'Aignan, dût renouveler la reconnaissance du don de la forêt de Naoucrouts, et de l'hôpital. L'acte de reconnaissance fut rédigé en latin et en gascon par Me Chasanets, notaire à Nogaro. L'acte se termine par le rappel des noms des participants : « Et foc la presenta reconexenca, à ANHA, lo penultième jor de septembre quatz cent hoeytante et hum en presença de Vidon de Laspeyres et Jaymet de Lannefoert et mei Joannis de Chasanet notarii villae Nogarolii habitoris qui instrumentum retnui ». Henry IV - Aignan, (cf. aignan.pagespro-orange.fr).
  4. Registre des mariages à Plaisance du Gers,commune de Plaisance, année 1831, les témoins étaient Louis Laterrade, notaire (43 ans) demeurant à Beaumarchés, Jean Marie Laterrade, notaire (31 ans), demeurant à Cahuzac, Joseph Louis Molière, greffier en chef du Tribunal Civil d'Auch (50 ans), demeurant à Auch, Eugène Magenc, notaire (26 ans), demeurant à Riscle.
  5. Goerges Grappe, La vie et l'oeuvre de J.-H. Fragonard, Paris, P, les Ed. Pittoresques,
  6. « Eugène Delacroix et ses ami(e)s », Le Figaro, 3 mai 1833.
  7. Stéphane Guéguan, L'Abécédaire du romantisme français, Flammarion, 1995.
  8. Marguerite Castillon du Perron, Louis Philippe et la Révolution française, Librairie académique Perrin, édition définitive, Paris, Pygmalion, 1963.
  9. Guy Antonetti, Louis-Philippe, Fayard, 2002.
  10. Bénézit, Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays, vol. 4, édition Gründ, , 13440 p. (ISBN 2700030141).
  11. « Fondation du patrimoine », sur Fondation du patrimoine
  12. « Paysages de rivière de la bastide de Plaisance vus par des peintres locaux et régionaux des XIXe et XXe siècles. », sur La Rivière Basse en Gascogne
  13. Les Lanafoërt jusqu'aux Sabail-Chapelain L'officier ont eu jusqu'aux années 1950, un hôtel particulier rue de Verneuil, à Paris, dans le 7e arrondissement. Le petit journal, Parti social Français, du pont de Bercy au point du jour, 16 juin 1936, source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France, "jean Charles Lofficier".
  14. « Feillet.bilketa.eus » (consulté le ).
  15. Conseil général du Gers, procès verbaux du 22 août 1864, Auch, imprimerie et lithographe Félix Foix, rue balguére, 1864.
  16. « les cloches ont livré leurs secrets », La Dépêche, .
  17. « plaisancepatrimoinehistorique.jimbo.com », sur https://plaisancepatrimoinehistorique.jimbo.com.
  18. Marcel Lavedan, « Dans le cadre de la rénovation de l'église », lejournaldugers.fr, 15 mai 2019.
  19. Le journal du Gers, « Une réunion très riche », Quotidien, (lire en ligne)
  20. La collection est actuellement la propriété du dernier descendant de la famille, Christophe Chapelain L officier, arrière-arrière-arrière-petit-fils d'Elmire et fait partie d'une collection plus vaste en Italie[réf. nécessaire].
  21. « les vitraux de l'église de Plaisance », sur la Riviere base en Gascogne.
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