El Arenal (Séville)

El Arenal est un quartier de la ville andalouse de Séville, en Espagne.

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El Arenal

El Arenal et le canal Alphonse-XIII vus depuis la rue Betis.
Administration
Pays Espagne
Région Andalousie
Province Province de Séville
Ville Séville
District Casco Antiguo
Code postal 41 001[1]
Démographie
Population 3 798 hab.[2]
Fonctions urbaines Habitat, commerces, restaurants, hôtels
Étapes d’urbanisation XVIe et XVIIe siècles
Géographie
Coordonnées 37° 23′ 06″ nord, 5° 59′ 50″ ouest
Altitude m
Cours d’eau Darse du Guadalquivir
Transport
Métro Ligne 1
Tramway MetroCentro
Bus plusieurs lignes de Tussam
Vélos en libre-service SEVICI
Localisation

Localisation du quartier d'El Arenal dans le district Casco Antiguo
Géolocalisation sur la carte : Espagne
El Arenal
Géolocalisation sur la carte : Andalousie
El Arenal
Géolocalisation sur la carte : Séville
El Arenal

    Le quartier fut durant les XVIe et XVIIe siècles une des zones portuaires les plus importantes d'Europe à la suite de la découverte de l'Amérique et du commerce avec les Indes[3],[4]. Il doit son nom, qui signifie littéralement étendue de sable, au fait qu'il donnait sur ce qui était au XVIe siècle la plage du Guadalquivir[a 1]. Lope de Vega a représenté le quartier et son port dans son œuvre El Arenal de Sevilla[5].

    Histoire

    XVe et XVIe siècles : El Puerto de América

    El Arenal au XVIe siècle, par Alonso Sánchez Coello. On reconnaît à droite la Torre del Oro et à gauche le pont de barques que le pont Isabelle II remplaça par la suite, ces deux constructions délimitant actuellement le quartier d'El Arenal.

    Après la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb en 1492, commença une période d'exploration et de colonisation appelée la Courses aux Indes. Séville se trouvant à l'intérieur des terres, au bout d'une voie fluviale de 80 km rendant toute attaque impossible, elle n'eut pas de mal à asseoir son rôle dans le commerce avec l'Amérique. Ainsi fut établie à Séville en 1503 la Casa de Contratación, qui contrôlait tout le commerce des Indes. Débuta alors pour la ville une période de richesse qui ne devait cesser que le siècle suivant.

    Durant cette époque de splendeur, la totalité de l'activité portuaire de Séville était concentrée à El Arenal, un terrain se trouvant entre le fleuve et les murailles (d'ouest en est) et entre la Torre del Oro et la porte de Triana (du sud au nord). Des quais sévillans partaient quasiment toutes les expéditions d'exploration de la première moitié du XVIe siècle, notamment celles de Diego de Lepe, Alonso de Ojeda, Diego de Nicuesa et Pedrarias Dávila. En 1564 fut établie officiellement l'organisation navale qui domina la course aux Indes durant la fin du XVIe siècle et une grande partie du XVIIe siècle. Séville devint le point de départ et d'arrivée officiel des expéditions annuelles pour la Nouvelle-Espagne et la Tierra Firme. Le centre vital du port était délimité par un système de madriers et de chaînes qui, arrimées à la Torre del Oro d'un côté, passaient sous l'eau jusqu'à une autre tour située à Triana. Les chaînes pouvaient être hissées par un treuil et ainsi fermer la zone[a 2].

    Peu à peu se développa dans les quartiers du port une activité artisanale en relation avec le port et la marine: charpentiers spécialisés (calafates), fabricants de cordages, de filets, de fils de pêche et de tonneaux, fondeurs de canons, spécialistes du calfatage, muletiers, plongeurs, fumeurs de poissons, etc. On trouvait également des chantiers navals modestes, construisant des navires de moins de 200 tonneaux. Certains marins habitaient le quartier, même si la plupart résidaient sur l'autre berge du fleuve, à Triana. Les berges du fleuve étaient occupées par de grandes piles de madriers et par l'ingenio, une grue permettant l'arrimage des navires. Des tentes plantées sur la plage, étroitement surveillées, abritaient les marchandises prêtes à être chargées ; d'autres servaient aux négociations entre marchands et acheteurs potentiels. Les rives étaient en outre plantées de baraques, d'échoppes et de comptoirs destinés à la vente ambulante. Plus à l'intérieur se trouvaient des hangars de dépôts, des baraques où étaient entreposés outils, matériel divers et marchandises, le marché au poisson et les entrepôts de la Casa de Contratación[a 2],[3].

    Au XVIe siècle, deux faubourgs qui existaient déjà au siècle précédent se développèrent et s'adossèrent à la muraille qui bordait le quartier : la Carretería (la Charronnerie), près de la porte de l'Arenal, où malgré son nom on fabriquait des tonneaux et des barriques qui permettaient de stocker l'huile, le vin, les biscuits, la farine ou le vinaigre, et la Cestería (la Vannerie) ou la Espartería (la Sparterie), entourant la porte de Triana ; on y trouvait des spécialistes du calfatage et y fabriquait des cordages. Entre les deux faubourgs se trouvait le Cerillo (la Petite Butte) où se trouvait la brocante et la chaussée qui permettait, par un petit pont à trois arches, d'accéder à la rive en franchissant les terres souvent inondées[a 2].

    Limites du quartier

    Il appartient au district Casco Antiguo et est limité au sud-ouest par la darse du Guadalquivir, au nord-ouest par le pont Isabelle II, par l'extrémité nord-ouest du Paseo de Cristóbla Colón et par les rues Almansa, Santas Patronas, San Pablo, Zaragoza et Moratín qui le séparent du quartier de Museo, au nord-est par les rues Mateo Alemán, Carlos Cañal et Bilbao et par la plaza Nueva qui le séparent du quartier d'Alfalfa, à l'est par l'avenue de la Constitution et au sud par la rue Santander, ces deux dernières le séparant du quartier de Santa Cruz. Il abrite 3 798 habitants[2].

    Contrairement à ce qu'on peut régulièrement lire, la zone limitée par la Torre del Oro, la Torre de la Plata, la Puerta de Jerez et le Paseo Vicente Aleixandre ne fait pas partie du quartier d'El Arenal mais de celui de Santa Cruz[6]. La Torre del Oro et la Torre de la Plata sont des vestiges de la muraille qui entourait le quartier à l'origine.

    Lieux d'intérêt

    Galerie

    Références

    Ouvrages

    • Carlos Martínez Shaw (dir.), Santiago Tinoco Rubiales, Marina Alfonso Mola et al. (trad. Marie-Joëlle Tupet, Christine Dermanian et al.), Séville XVIe siècle : De Colomb à Don Quichotte, entre Europe et Amériques, le cœur et les richesses du monde, Paris, Éditions Autrement, , 230 p. (ISBN 2-86260-368-6, ISSN 1157-4488)

    Autres références

    1. (es) « Calles con distritos, códigos postales y barrios », sur http://www.sevilla.org (consulté le )
    2. (es) « Distritos Municipales », sur http://www.sevilla.org (consulté le )
    3. (es) « El puerto de Sevilla en el siglo XVI », sur http://personal.us.es (consulté le )
    4. (es) José Alfonso Muriel, « El Barrio del Arenal », sur http://www.conocersevilla.org (consulté le )
    5. (es) « El arenal de Sevilla », sur http://www.cervantesvirtual.com (consulté le )
    6. (es) « Barrios y secciones del distrito Casco Antiguo » (consulté le ) : « On voit dans cette liste que les rues Almirante Lobo et Santander, qui se trouvent dans la zone en question, appartiennent au quartier de Santa Cruz »
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