Edmond Vansteenberghe

Edmond Benjamin Pierre Vansteenberghe[1] (né à Winnezeele dans le département du Nord le et mort le à Bayonne) est un évêque français qui fut évêque de Bayonne de 1939 à sa mort[2] et un universitaire auteur d'ouvrages sur la mystique rhénane.

Biographie

Edmond Vansteenberghe naît dans une famille flamingante du Nord, fils de Gustave Vansteenberghe (1846-1916), notaire, et de son épouse Eulalie Cordier (1851-1906). Il grandit à Winnezeele puis à Hondschoote, et poursuit ses études secondaires à Notre-Dame-des-Dunes de Dunkerque[3], puis effectue sa théologie au grand séminaire Saint-Sulpice de Paris. Il est ordonné prêtre en 1904, année où il obtient sa licence ès lettres. Il poursuit ses études à Rome où il obtient son doctorat de théologie en 1908[3]. Il est ensuite nommé comme professeur de classe de seconde à l'institut libre de Marcq-en-Barœul, puis préfet des études et professeur de philosophie. En 1913, il devient professeur de philosophie scolastique au grand séminaire Saint-Thomas de Saint-Amand-les-Eaux. En , il est mobilisé comme infirmier jusqu'en , date à laquelle il reprend son enseignement, cette fois-ci au séminaire de Wardrecques. En 1919, il est nommé professeur de morale au grand séminaire de Lille[3] et deux ans plus tard obtient son doctorat ès lettres de la Sorbonne. Il s'intéresse particulièrement à la mystique rhénane et à celle du XVe siècle. Le , il est nommé maître de conférences à la faculté de théologie catholique de Strasbourg et titularisé trois ans plus tard. Il est membre du conseil de l'université en 1934.

Le au début de la drôle de guerre, il est nommé par Pie XI évêque de Bayonne, succédant à Mgr Houbaut. Il est sacré à Lille le par le cardinal Liénart[4] et intronisé à Bayonne le suivant.

Son diocèse se trouve en zone occupée et même interdite (littoral atlantique) dès . Mgr Vansteenberghe publie une protestation en première page du bulletin diocésain, le , contre la déportation des Juifs, à l'instar d'autres évêques de France, comme NN.SS. Gerlier, Saliège, Moussaron, Delay ou Théas[5] (Mgr Vansteenberghe avait consacré ce dernier évêque, le [6]). Les autorités d'occupation interdisent le Bulletin diocésain et surveillent désormais l'évêque. Son vicaire général, Mgr Daguzan, est déporté à Dachau[7]. En , il monte néanmoins en chaire pour dénoncer le S.T.O.[8]

Il meurt subitement alors qu'il allait célébrer la messe, le matin du [3] à l'âge de 62 ans.

Publications

Edmond Vansteenberghe est l'auteur de plusieurs ouvrages et articles :

Livres
  • Le « De ignota litteratura » de Jean Wenck de Herrenberg contre Nicolas de Cues, Beiträge, Münster-en-W., 1910, VIII, 6, 44 pages
  • Autour de la docte ignorance, une controverse sur la théologie mystique au XVe siècle, Münster-en-W., 1915, XIV, 220 pages
  • Le Cardinal Nicolas de Cues (1401-1464). L'Action. La Pensée. (thèse) Paris, éd. Champion, 1920, XIX, 58 pages; rééd. Francfort-sur-le-Main, 1963
  • La Vision de Dieu par le cardinal de Cuse (1401-1464), Museum Lessioanum, Louvain section Ascèse et Mystique, XXVIII, 1925, 128 pages
  • Traduction de l'allemand de Saint Thomas d'Aquin de Mgr Grabmann, Paris, Bloud et Gay, 1936, 238 pages
Quelques articles
  • Un écrit de Vincent d'Aggsbach contre Gerson, in Studien zur Geschichte der Philosophie. Festgabe zum 60 geburtstag Clemens Baeumker gewidmet von seinen Schülern und Freunden, (Études sur l'histoire de la philosophie. Mélanges offerts à Clemens Baeumker par ses amis et élèves pour son soixantième anniversaire), éd. Aschendorff, Munich, 1913, pp. 357-364
  • Quelques lectures de jeunesse de Nicolas de Cuse d'après un manuscrit inconnu de sa bibliothèque, in ArHDL, 1928, pp. 275-284
  • Saint Thomas d'Aquin et la préoccupation missionnaire de son temps, in Revue catholique d'Alsace, 1927
  • La valeur historique du De Morinis de Malbrancq, in Bulletin de la Société des antiquités de Morinie, 1926
  • Chronique d'Histoire de la pensée médiévale, in Revue des sciences religieuses, VII
  • Chronique de théologie ascétique et mystique, ibid
  • Le mouvement mystique à Strasbourg au XIVe siècle, in Bulletin des Amis de l'Université (de Strasbourg), XVI, 1927
  • Ozanam et saint François d'Assise, in Revue catholique d'Alsace, 1928
  • Un petit traité de Nicolas de Cues sur la contemplation, in Revue des sciences religieuses, IX, pp. 376-390
  • Peut-on dire que tous les péchés mortels se valent ?, in L'Ami du Clergé, XLVI, 1929, pp. 6-8
  • Deux théoriciens de l'amitié au XIIe siècle : Pierre de Blois et Aelred de Riéval, in Revue des sciences religieuses, XII, 1932
  • Quelques écrits de Jean de Gerson, id, 1936
Articles du Dictionnaire de théologie catholique

Malderus, Molinisme, Nicolas de Clamanges, Nicolas de Cues, Parents (Devoir des), Pigritia et acedia, Pie II, Présomption, Schisme d'Occident (Grand)

Il est en plus l'auteur de nombreux articles et comptes rendus dans diverses revues de théologie et d'histoire, y compris le Bulletin du Comité flamand de France.

Notes et références

Liens externes

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