Edmée Buclin-Favre

En 1982, en réponse à la motion déposée au Grand Conseil deux ans plus tôt par la députée Françoise Vannay, le Conseil d'Etat nomme une Commission d'étude sur la condition féminine en Valais. Son mandat consiste « à dresser un inventaire des discriminations existant dans la législation valaisanne (...) et à examiner les discriminations de fait qui frappent les femmes et à proposer des remèdes à cette situation »[7]. Indépendante de l'administration cantonale, cette commission s'organise librement. Elle est présidée d'abord par Marie-Jo de Torrenté puis par Edmée Buclin-Favre qui représente le Chablais valaisan et le Parti démocrate chrétien; elle y travaille aux côtés de femmes engagées dans la politique cantonale telles que Cilette Cretton de Martigny, Regina Mathieu de Loèche, Liliane Mayor de Sierre, Inès Mengis de Viège et Françoise Vannay-Bressoud[8] de Torgon. Un grand nombre de publications peuvent être mises à l'actif de cette commission[9]^,[10]^,[11]^,[12]^,[13]^,[7].

En 1991, une nouvelle motion déposée par la députée Esther Waeber-Kalbermatten, acceptée par le Grand Conseil, demande la création d'un Bureau de l'égalité en Valais comme dans les cantons romands. La Commission d'étude sur la condition féminine en Valais se dit « convaincue de la nécessité de créer un Bureau de l'égalité qui serait non seulement l'organe exécutif des mesures adoptées, mais également un centre dynamique, source de réflexion et d'action »[14]. La Commission souhaite également être remplacée par un Conseil de l'égalité[15] dont la mission consistera à soutenir le Bureau de l'égalité et à l'aider dans l'accomplissement de son mandat. Le Conseil d'Etat adopte un décret créant le Bureau de l'égalité qui ouvre ses portes à Sion en janvier 1993. Menacé dans son existence lors de la restructuration administrative de l'Etat, appelée Administration 2000, le Bureau de l'égalité trouve un soutien indéfectible en Edmée Buclin-Favre, devenue présidente de la Commission cantonale pour les questions d'égalité[16].

En 1996, la loi cantonale sur l'égalité entre femmes et hommes[17] offre au Bureau de l'égalité entre femmes et hommes (art. 2) une assise légale définitive. Elle instaure également un Conseil de l'égalité (art. 3) en remplacement de la Commission d'étude sur la condition féminine. Edmée Buclin-Favre est nommée à la présidence du Conseil de l'égalité qu'elle est obligée de quitter à l'âge de 70 ans, selon le règlement cantonal de l'époque.

Constatant l'absence de femmes dans l'Exécutif cantonal, Edmée Buclin-Favre accompagnée d'un groupe de femmes crée l'association non-partisane Solidarité Femmes en 1995. A ses côtés se trouvent Odile Schuler, Marylène Hinzé, Renée Bornet-Varone, Gilberte Gianadda, Rosemarie Antille et Monique Paccolat[18]. En 1996, Denyse Betchov Gabioud en devient la première présidente et la haut-valaisanne Rosemarie Bumann-Broger la première vice-présidente. Le but de cette association consiste à « encourager toutes les femmes (quelle que soit leur appartenance politique) à s'engager dans la vie politique et sociale afin de promouvoir une société plus humaine, plus équitable et mieux équilibrée »[19].

Elle apporte également un soutien actif à l'association Via Mulieris qui voit le jour en 2014, à la suite du constat de l'absence de femmes dans les commémorations des 200 ans de l'entrée du Valais dans la Confédération[20].