Edgar George Ulmer

Edgar Georg Ulmer est un réalisateur, scénariste, producteur et directeur de la photographie américain d'origine austro-hongroise né le à Olmütz (Margraviat de Moravie), mort le à Woodland Hills (États-Unis).

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Biographie

Ulmer est né à Olmütz, alors dans l'Empire austro-hongrois. Il grandit à Vienne, où il travailla ensuite comme acteur de théâtre et décorateur alors qu'il étudiait l'architecture et la philosophie. Il fit des décors pour le théâtre de Max Reinhardt, puis assista F. W. Murnau et collabora avec Robert Siodmak, Billy Wilder, Fred Zinnemann, et Eugen Schüfftan, inventeur de l'effet Schüfftan. Il déclara avoir aussi travaillé sur Le Golem (1920), Metropolis (1927) et M le maudit (1931), mais rien ne le prouve. Ulmer arrive à Hollywood avec Murnau en 1926 pour l'assister sur L'Aurore (1927). Dans un entretien avec Peter Bogdanovich, il rappelle également qu'il tourna deux courts westerns à cette période[1].

Le premier film qu'il réalise en Amérique, Damaged Lives (1933), est un film à sensations à petit budget, exposant les ravages des maladies vénériennes. Tourné à Hollywood, avec un passage médical fourni par l'American Social Hygiene Association, pour le Canadian Social Health Council[2]. Son film suivant, Le Chat noir (The Black Cat) (1934), avec Béla Lugosi et Boris Karloff, fut produit par le studio Universal. Faisant preuve de l'expressivité visuelle qui sera la marque de fabrique d'Ulmer, le film est le plus grand succès de l'année pour le studio[3]. Mais Ulmer entretient une liaison avec la femme du producteur indépendant Max Alexander, neveu du dirigeant du studio Universal Carl Laemmle. Le divorce de Shirley Alexander et le mariage avec Ulmer qui suivit l'ont exilé des grands studios hollywoodiens. Ulmer ne réalisera plus que des séries B pour des maisons de productions marginales[4]. Sa femme, Shirley Ulmer, est scripte sur quasiment tous ses films et participe également à quelques scénarios. Leur fille Arianne fait des apparitions sur des films comme The Light Ahead. À la frange de l'industrie américaine du cinéma, Ulmer se spécialise alors d'abord dans les "films ethniques", notamment Natalka Poltavka (1937), Cossacks in Exile (1939) et les yiddish The Light Ahead (1939), Americaner Shadchen (1940)[5]. Le plus connu d'entre eux étant le Yiddish Green Fields (1937), codirigé avec Jacob Ben-Ami. Puis il se réfugie finalement dans la niche du mélodrame à petits budgets avec des scripts rudimentaires et des acteurs de la compagnie Producers Releasing Corporation (PRC). Le thriller qu'il réalisa pour eux, Détour (1945) lui valut des louanges pour cet exemplaire film noir fauché, et fut même sélectionné par la Bibliothèque du Congrès parmi le premier groupe de 100 films américains méritant un effort particulier de conservation. En 1947, Ulmer tourne Carnegie Hall avec l'aide du chef d'orchestre Fritz Reiner, parrain de sa fille, Arianne. Le film montre des interprétations de plusieurs grands noms de la musique classique dont Reiner, Jascha Heifetz, Arthur Rubinstein, Gregor Piatigorsky et Lily Pons[6]. Ulmer put enfin tourner deux films aux budgets plus importants, Le Démon de la chair (The Strange Woman) (1946) et L'Impitoyable (Ruthless) (1948). Le premier, dans lequel se distingue particulièrement Hedy Lamarr, est considéré comme l'un de ses meilleurs films par la critique.
Il dirige son dernier film, Sept contre la mort (1964), en Italie.

Ulmer meurt en 1972 à Woodland Hills après une attaque qui provoqua une paralysie vasculaire. En 2005, le chercheur Bernd Herzogenrath découvrit l'adresse de sa naissance à Olomouc. Une plaque commémorative fut inaugurée le , à l'occasion de l’Ulmerfest 2006 — le premier colloque consacré à l'œuvre d'Ulmer.

Filmographie

comme réalisateur

comme scénariste

comme producteur

Comme directeur de la photographie

  • 1962 : The World's Greatest Sinner

Notes et références

  1. Peter Bogdanovich(1997). Who the Devil Made It (New York, Knopf).
  2. Firsching, Robert, "Damaged Lives" (critique), All Movie Guide; Rist, Peter (2001). Guide to the Cinema(s) of Canada (Westport, Conn., et Londres, Greenwood Press), p. 77. (ISBN 978-0-313-29931-5).
  3. Mank, Gregory William (1990). Karloff and Lugosi: The Story of a Haunting Collaboration (Jefferson, N.C.: McFarland), p. 81.
  4. Cantor, Paul A. (2006). "Film Noir and the Frankfurt School: America as Wasteland in Edgar G. Ulmer's Detour," dans The Philosophy of Film Noir, Mark T. Conard (Lexington: University Press of Kentucky), p. 143. (ISBN 978-0-8131-2377-6).
  5. Turan, Kenneth (2004). Never Coming To A Theater Near You: A Celebration of a Certain Kind of Movie (New York: PublicAffairs), p. 364. (ISBN 978-1-58648-231-2).
  6. Cantor (2006), p. 150.

Liens externes

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