Douglas DC-7

Le Douglas DC-7 est un avion de ligne quadrimoteur américain construit entre 1953 et 1958. La version DC-7C est un des tout premiers avions de lignes à pouvoir traverser l'Atlantique Nord sans escale.

Douglas DC-7

Un DC-7 convertis en bombardier d'eau

Rôle Avion de ligne
Constructeur Douglas Aircraft Company
Équipage 3 à 4
Premier vol
Mise en service Novembre 1953
Premier client American Airlines
Production 338 (1953-1958)
Dimensions
Longueur 37 m
Envergure 42 m
Hauteur 10,5 m
Aire alaire 152 m2
Masse et capacité d'emport
Max. à vide 33 t
Max. au décollage 65 t
Passagers 99 à 105
Motorisation
Moteurs 4 Wright R-3350 Duplex-Cyclone (18 cylindres en double étoile)
Puissance unitaire 2 535 kW
(3 447 ch)
Puissance totale 10 140 kW
(13 788 ch)
Performances
Vitesse de croisière maximale 570 km/h
Vitesse maximale 650 km/h
Autonomie DC−7 : 7 510 km
DC−7C : 9 200 km
Plafond 7 600 m
Vitesse ascensionnelle 5,3 m/s
Charge alaire 427,6 kg/m2

Historique

L’origine du DC-7 est due à une demande d’American Airlines. Son président C.R Smith voulait un avion plus grand et disposant d’une meilleure autonomie que le DC-6. Il garantit une commande importante à Douglas. De plus les ventes du DC-6 stagnant à cause du Constellation, Douglas accepta ce projet.

Si la conception de base reste la même, le DC-7 emporte 30 % de plus de passagers sur des distances plus longues que son prédécesseur.

L'arrivée des avions à réaction comme le Boeing 367-80 (prototype du Boeing 707) oblige Douglas à développer rapidement un successeur, le Douglas DC-8. Le DC-7 a ainsi une carrière raccourcie, un certain nombre sont reconvertis en avion de fret (DC-7F).

338 Douglas DC-7 sont construits, dont 121 modèles DC-7C[1].

En service

Le DC-7 fut mis en service le par American Airlines. Cette version permettait à American Airlines de réaliser les premières traversées d’une côte à l’autre des États-Unis sans escale. L'inauguration du premier vol commercial régulier entre New York et Los Angeles par un Douglas DC-7 a lieu le .

Une nouvelle version le DC-7B fit son premier vol le et fut mise en service par Eastern Air Lines quatre mois plus tard [2].

En France l'Armée de l'Air a utilisé entre 1963 et 1978 trois DC-7C profondément modifiés. Appelés AMOR, pour Avion de Mesure et d'Observation au Réceptacle, ils étaient mis en œuvre par le Centre d'essais en vol de Brétigny. Ils furent utilisés notamment au profit du Centre d'essais des Landes. L'un d'entre eux a été versé en 1978 aux collections du Musée de l'air et de l'espace[3].

DC-7C Seven Seas

L’ultime version de l'appareil fut le DC-7C Seven Seas mis en service pour la première fois par la Pan American Airways sur son réseau du Pacifique. Capable de relier l'Europe du Nord au Japon par la route du Pôle Nord, ou bien encore d'aller du Cap au Caire d'un seul coup d'ailes, il fut le premier avion de ligne à moteurs à pistons à traverser l’Atlantique, en service commercial, sans escale dans les deux sens[4].

Le DC-7C était un avion luxueux[5], puissant mais qui arriva trop tard sur le marché commercial, qui allait être dominé par les avions à réaction[6].

Versions

DC-7 Mai 1953
DC-7B Avril 1955 Réservoirs supplémentaires
Peut traverser l'Atlantique Nord sur la route New York–Londres sans escale.
DC-7C Seven Seas Avril 1956 Allongé de m, moteurs plus puissants
Premier avion de ligne à pouvoir, en service commercial régulier, traverser l'Atlantique Nord dans les deux sens sans escale.
DC-7D - Variante envisagée, mais non réalisée, mue par turbopropulseurs Rolls-Royce RB.109 Tyne.
DC-7F 1959 Conversion en avion cargo des trois variantes initiales, avec deux larges portes latérales de chargement.

Principaux accidents

Le Douglas DC-7 a subi 81 incidents et accidents pour un total de 714 morts[7].

  • 25 mars 1958 : le DC-7 opérant le vol 971 de Braniff International à destination de Panama est contraint de rentrer à l'aéroport de Miami après qu'un feu se soit déclaré dans le moteur numéro 3. Trop préoccupé par l'incendie, le commandant de bord ne parvient pas à maintenir de l'altitude et l'avion s'écrase dans un marais lors d'un virage à droite : tous les membres d'équipage (y compris le commandant de bord) survivent mais 9 des 19 passagers perdent la vie[8].
  • 18 mai 1958 : un DC-7C de la Sabena reliant Bruxelles à Léopoldville via Lisbonne, s'écrase près de l'aéroport de Casablanca, après y avoir tenté un atterrissage d'urgence (en raison de vibrations anormales dans le moteur numéro 1). Les neuf membres d'équipage et 52 des 56 passagers sont morts lors de l'accident. À l'époque c'est le pire accident de DC-7 impliquant un seul appareil et le pire accident aérien de l'histoire du Maroc[9].
  • 16 novembre 1959 : un DC-7B opérant le vol 967 (en) de National Airlines entre Miami et La Nouvelle-Orléans via Tampa, s'écrase dans le golfe du Mexique. Quelques cadavres et des fragments de l'appareil (prêté par Delta à la National) ont pu être récupérés, mais l'avion en lui-même n'a jamais été retrouvé. En raison du manque de preuves matérielles, la cause exacte de l'accident reste inconnue, même si l'hypothèse d'un attentat à la bombe est souvent évoquée. Les 42 occupants de l'appareil ont été déclarés morts.
  • 26 février 1960 : un DC-7C opérant le vol Alitalia 618 entre Rome et New-York via Shannon, s'écrase lors du décollage à Shannon après une perte d'altitude consécutive à un virage à gauche. 34 personnes décèdent et 18 (17 passager et un steward) survivent à l'accident dont la cause reste indéterminée (accident classifié CFIT ; impact sans perte de contrôle)[11].
  • 1er novembre 1961 : un DC-7C de la Panair do Brasil volant de Sal à Recife s’écrase sur une colline à environ 2,7 km de la piste de Recife. 45 passagers et membres d’équipage sur les 88 personnes à bord ont perdu la vie. L'accident (CFIT) a été attribué à une erreur de pilotage[12].
  • 4 mars 1962 : le DC-7C surnommé "Star of Robbie Burns" opérant le vol 153 de la Caledonian Airways (en) qui relie Lourenço Marques à Luxembourg via Douala et Lisbonne, s'écrase, peu après son décollage de Douala, dans un marais où il explose, tuant les 111 occupants de l'appareil. C'est le pire accident de DC-7 impliquant un seul aéronef. Il est vraisemblablement dû à une surcharge de l'appareil.
  • 30 novembre 1962 : le DC-7B opérant le vol 512 (en) d'Eastern Air Lines reliant Charlotte à New-York s'écrase après que l'équipage ait abandonné l'approche en raison du brouillard. L'accident, qui a coûté la vie à 25 personnes sur les cinquante-et-une à bord, a été attribué aux procédures inappropriées suivies par l’équipage.
  • 14 septembre 1979 : un DC-7 (immatriculé N4SW) de la Butler Aircraft Inc. transportant des employés de la compagnie à Medford, dans l'Oregon, s’écrase sur la crête de Surveyor Mountain, près de Klamath Falls dans l'Oregon. L’accident (CFIT), qui a tué les 12 occupants de l'appareil, a été attribué à la décision de l’équipage d’entreprendre un vol de nuit à basse altitude[13].

Notes et références

  1. Douglas DC-7
  2. McDonnell Douglas : a tale of two giants, p. 129
  3. http://www.pyperpote.tonsite.biz/pages/dc_7pag.html
  4. Précédant ainsi dans cette performance son concurrent, le Lockheed L-1649 Starliner ("Super-Star-Constellation").
  5. Près d'un tiers de la cabine (48 passagers sur 153) était aménagée en Première classe.
  6. McDonnell Douglas : a tale of two giants, p. 135
  7. (en) « Douglas DC-7 accidents and incidents », sur Aviation-Safety.net (consulté le )
  8. (en) « Accident description for N5904 », sur Aviation-Safety.net (consulté le )
  9. (en) « Accident description for OO-SFA », sur Aviation-Safety.net (consulté le )
  10. (en) « Accident description for F-BIAP », sur Aviation-Safety.net (consulté le )
  11. (en) « Accident description for I-DUVO », sur Aviation-Safety.net (consulté le )
  12. (en) « Accident description for PP-PDO », sur Aviation-Safety.net (consulté le )
  13. (en) « Accident description for N4SW », sur Aviation-Safety.net (consulté le )
  14. (en) « Accident description for N284 », sur Aviation-Safety.net (consulté le )

Sources

  • (en) Bill Yenne, McDonnell Douglas : a tale of two giants, New York, Crescent Books, , 256 p. (ISBN 0-517-44287-6)

Liens externes

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