Dissidents anglais

Les Dissidents anglais (en anglais : English Dissenters ou nonconformists) sont des protestants anglais qui firent sécession de l'Église d'Angleterre[1].

Catalogue grand format des dissidents en 1647.

Ils s'opposaient à l'interférence de l'État dans les affaires religieuses et fondèrent leurs propres communautés du XVIe au XVIIIe siècle. Les Dissidents triomphèrent un temps lors du gouvernement d'Oliver Cromwell, mais après la Restauration de la monarchie, en 1660, l'épiscopat fut rétabli et les droits civiques des Dissidents limités, dès les années 1660, par une série de lois dont l’Act of Uniformity, le Corporation Act et le Test Act. Ce n'est qu'en 1828 que ces lois discriminatoires sont abrogées.

Parmi les Dissidents les plus connus, on peut citer le fondateur du mouvement des Puritains Henry Jacob (en) (1563 – 1624), l'éditeur Joseph Johnson (1738 – 1809), la mystique Jane Leade (1623 – 1704), le philosophe Richard Price (1723 – 1791), ou encore le chimiste et théologien Joseph Priestley (1733 – 1804), ainsi que le fondateur d'une académie dissidente à Kendal (Cumbria), le révérend Caleb Rotherham[2], qui instruisit l'un des pères de la Révolution industrielle, le fondeur et beau-frère de Joseph Priestley, John Wilkinson.

Dissidents rationnels

Au XVIIIe siècle, un groupe de Dissidents se fait connaître sous l'appellation de « Dissidents rationnels » (Rational Dissenters)[3]. Sur nombre de points, ils sont plus proches de l'anglicanisme que les autres sectes de Dissidents. Toutefois, ils estiment que les religions d'État empiètent sur la liberté de conscience. Ils sont farouchement opposés à la structure hiérarchique de l'Église d'Angleterre et aux lois qui limitent la liberté religieuse. Ils accordent une grande importance à l'examen individuel des textes bibliques, et fondent plusieurs « académies dissidentes (en) », établissements d'enseignement supérieur[4] où se donne une éducation plus moderne et variée (faisant la part belle aux sciences) qu'à Oxford ou à Cambridge, les deux universités dont les Dissidents étaient exclus. Comme les anglicans modérés, ils désirent un ministère instruit et une église ordonnée, mais ils fondent leur opinion sur la raison et la Bible plutôt que sur des appels à la tradition et à l'autorité. Ils rejettent la Trinité et le péché originel, et s'affirment vers la fin du XVIIIe siècle comme les fondateurs de l'unitarisme. Les Dissidents rationnels pensent que chrétienté et foi devraient être disséquées et évaluées au moyen d'une nouvelle discipline émergente, la science, et qu'une foi en Dieu plus forte en surviendra[5].

Notes et références

  1. The Oxford Dictionary of the Christian Church, par F. L. Cross (éditeur), E. A. Livingstone (éditeur) Oxford University Press, USA; 3e édition p. 490 (13 mars 1997).
  2. Sketch of the Life of Dr. Caleb Rotherham
  3. Knud Haakonssen, dir., Enlightenment and Religion : Rational Dissent in Eighteenth-Century Britain, Cambridge, Cambridge University Press,
  4. « Dissenting Academies Online »
  5. Philip, p. 36.

Articles connexes

Bibliographie

  • (en) Mark Philip, Enlightenment and Dissent, vol. 4, , « Rational Religion and Political Radicalism. »
  • Portail du protestantisme
  • Portail de l’Angleterre
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.