Dans ma chambre
Dans ma chambre est le premier roman de Guillaume Dustan, paru chez P.O.L. en 1996[1],,[2].
L'œuvre
Le titre du livre est tiré d'une chanson de Depeche Mode In my room[3].
Le roman met en scène une autofiction dans un style épuré inspiré par Marguerite Duras et Bret Easton Ellis, que l'auteur admire. Il se déroule dans le quartier gai du Marais à Paris. L'auteur y décrit les mœurs d'un homme gai sans détour et sans affect, évoquant ses pratiques sexuelles de cruising, sa séropositivité, le barebacking et la prise de drogues récréatives[4], dans un but de dévictimisation et démystification. L'auteur dit à propos du milieu qu'il fréquente que « le sexe est la chose centrale » et qualifie le livre qu'il est en train d'écrire en ces termes [5]:
« autobiographie érotique sur fond de grégorien-rap, parce que quand j’écris, j’écoute Dépeche Mode » (p.63).
La chambre mise en scène est celle du narrateur, qui devient le lieu d'étreintes sexuelles entre hommes, qui sont décrites de manière factuelle, technique et quasiment clinique[6], sans en éviter les aspects les plus crus :
Le livre est tiré d'éléments biographiques véritables notamment à propos de sa relation avec Quentin dans le roman[7],[8].
Réception critique
Le livre, publié par un jeune énarque bourgeois qui révèle l'intimité érotique sans fards dans un contexte de séroposivité fait scandale et est parfois comparé aux Nuits Fauves de Cyril Collard.
Le livre influence fortement des auteurs comme Frédéric Huet, qui par la suite envoie à Dustan un roman à publier, et entame une relation avec lui à la suite de leur rencontre
Je me rappelle quand j'ai découvert Dans ma chambre (...). J'ai lu ça «J'ai laissé la chambre à Quentin. Je me suis installé dans la petite pièce au fond de l'appart pour ne pas les entendre baiser». Le choc. Non seulement d'être parfaitement écrit (le style était simple et direct), il se racontait.».
Adaptation au théâtre
En 2019 Hugues Jourdain adapte Dans ma chambre au théâtre[9].
Commentaires
- Dans ma chambre est souvent désigné comme « le Tricks [de Renaud Camus] des années 90 », ou comme « l'Attrape-cœurs [de Salinger] mixé avec Less than zero [de Bret Easton Ellis][10]. »
Éditions
- Dans ma chambre, P.O.L., 1996. (en) In my room, Londres, trad. Brad Rumph, Serpent's Tail.(es) En mi cuarto, Barcelone, Edicion Mondadori.
Notes et références
- « Sur les traces de Guillaume Dustan, "le dernier écrivain maudit" », sur Les Inrocks (consulté le )
- « Théâtre. Au delà du sexe, l’amour existe-t-il ? », sur L'Humanité, (consulté le )
- Frederic Huet, Guillaume Dustan, Paris, LC éditions du nouveau livre, (ISBN 978-2-919000-57-9)
- « Le passage du gay », sur Libération.fr, (consulté le )
- Littérature intimiste, « "Dans ma chambre" de Guillaume Dustan: analyse critique », sur BUZZ... littéraire : Critiques livres, romans et analyse, (consulté le )
- « Oh! My gode.GUILLAUME DUSTAN,Dans ma chambre.P.O.L., 158 pp., 85 F. », sur Libération.fr, (consulté le )
- Caroline Andrieu, « Livres en bref », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- Dustan superstar, Paris, Robert Lafont, , 283 p. (ISBN 978-2-221-19594-9, lire en ligne)
- « Au cinéma comme dans ses livres, Guillaume Dustan fit de sa vie une provocation », sur Télérama.fr (consulté le )
- Guillaume Dustan, « Mes livres : pourquoi et comment », Nicolas Pages [1999], J'ai lu, 2003, p. 399.
Lien externe
- Dans ma chambre sur le site des éditions P.O.L.
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