Daimbert de Pise

Daimbert (ou aussi Dagobert), évêque (1085), puis archevêque de Pise (1092), fut le second Patriarche latin de Jérusalem après avoir été capturé pendant la première croisade.

Biographie

Daimbert arriva avec la flotte pisane, qui venait en aide aux Croisés afin d'assiéger les principales villes en bord de Méditerranée en 1100 (il faut modifier cette date, il est déjà patriarche en , donc la flotte est arrivée avant. Selon Jean Flori, à la page 207 de "Bohemond d'Antioche. Chevalier d'Aventure", Payot 2007, la flotte pisane et génoise débarque en Syrie en ). Il fut nommé par le pape Pascal II pour remplacer le patriarche Arnoul de Chocques. Daimbert désirait faire du Royaume de Jérusalem une théocratie avec le Pape à sa tête et comme représentant le patriarche. Godefroy de Bouillon promit qu'il retournerait la couronne à la Papauté une fois que les croisés auraient conquis l'Égypte, qui deviendrait alors un royaume séculier pour remplacer Jérusalem. Daimbert se trouvait avec l'armée au siège de Jaffa lorsque Godefroy de Bouillon mourut. Il réclama aussitôt Jérusalem pour lui-même mais les nobles ont tiré avantage de son absence en plaçant sur le trône le frère de Godefroy, Baudoin de Boulogne.
À son retour de Jaffa, Daimbert couronna le nouveau roi à Bethléem car il avait refusé de le couronner à Jérusalem.

Daimbert fut remplacé par un prêtre, Evremar de Thérouanne, lorsqu'il partit à Rome en 1102 faire un rapport au Pape. Ce remplacement fut de courte de durée car Daimbert reprit sa place à son retour.

Daimbert de Pise régna comme patriarche de Jérusalem jusqu'à sa mort en 1107 et fut remplacé par Gibelin d'Arles (ou de Sabran).

Affaire du Feu Sacré

Daimbert de Pise est un personnage marquant dans l'histoire du feu sacré, puisque c'est l'évêque latin qui a tenté, et échoué, de produire l’événement[1],[2],[3].

Le samedi saint de 1101, l'église du saint Sépulcre étant vers midi remplie, la cérémonie débuta. Fulcher de Chartres y assistait et est un des témoins privilégiés de la cérémonie.[4] Daimbert se présenta trois fois au sépulcre, y entra et, sous l'agitation de plus en plus violente des fidèles latins et grecs qui s'alarmaient en chantant des Kyrie Eleison, ressortit sans le feu.[4],[5] Lorsqu'il sortit pour la dernière fois, après s'être présenté bredouille deux fois, il se dirigea alors vers un ambon et, tout en déposant sa crosse épiscopale, s'appesantit sur ses fautes qui devraient être les raisons pour lesquelles le miracle n'avait pas eu lieu[4],[5],[6].

Le lendemain, les prêtres orthodoxes ayant repris le lieu, l’événement se produisit[4],[7].

Cet échec eut un impact énorme sur les relations entre le catholicisme et l'orthodoxie, alors que le pape Urbain II y fait mention élogieusement lors de son appel à la croisade[8], la position de la papauté change. En 1238, par une bulle, le pape Grégoire IX s'y oppose frontalement, en dénonçant l’événement comme une «fraude» et une «supercherie»[9],[10],[11].

Références

  1. (en) Jay Rubenstein, « Holy Fire and sacral kingship in post-conquest Jerusalem », Journal of Medieval History, (lire en ligne)
  2. (en) Bernard McGinn, Iter Sancti Sepulchri: the Piety of the First Crusaders, Austin, Austin: University of Texas Press, , p. 33-71
  3. (en) Christopher MacEvitt, The Crusades and the Christian World of the East: Rough Tolerance, Philadelphia, University of Pennsylvania Press, , p. 212-213 / p. 118-119
  4. (la) Fulcher de Chartres, Historia Hierosolymitana, Jérusalem, §831-840
  5. (la) Guibert de Nogent, Dei Gesta per Francos, § 342
  6. (la) Caffaro di Rustico da Caschifellone, De liberatione civitatum orientis, Gênes, RHC: Oc, 5: 61
  7. (la) Ekkehard IV, Hierosolymita, §36
  8. (la) Baudri de Dol, Historiae Hierosolymitanae libri IV, Dol, p. 13 : « Croyez moi, frères, c'est un barbare, un obtus, que celui dont le coeur ne tremble pas et ne se tourne pas à la foi face à cette puissance divine. »
  9. (en) Victoria Clark, Holy Fire: The Battle for Christ's Tomb, Macmillan, Notes
  10. (en) Hunt Janin, Four Paths to Jerusalem : Jewish, Christian, Muslim, and Secular Pilgrimages, 1000 BCE to 2001 CE, McFarland, , p. 272
  11. (la) Grégoire IX, Bulle, Rome, , Dans Raynald, 1238, p. 33 : « Quia Dominus, ut pro ipso loquamur mendacio nostro non eget [...]  »

Liens externes

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