Cupriavidus metallidurans

Cupriavidus metallidurans souche CH34 est une bactérie à Gram négatif, non sporulante, aérobie-anaérobie facultative appartenant à la famille des bêta-protéobactéries.

Cupriavidus metallidurans
Cupriavidus metallidurans dans le biofilm couvrant un grain d'or dans une mine du Queensland (microscope électronique).
Classification
Règne Bacteria
Embranchement Proteobacteria
Classe Beta Proteobacteria
Ordre Burkholderiales
Famille Oxalobacteraceae
Genre Cupriavidus

Espèce

Cupriavidus metallidurans
(Goris et al. 2001[1]) Vandamme & Coenye, 2004[2]

Ce micro-organisme est aussi connu sous les anciens noms de Ralstonia metallidurans, Ralstonia eutropha, Wautersia metallidurans et Alcaligenes eutrophus.

Description

Cupriavidus metallidurans souche CH34 se présente au microscope sous une forme de bâtonnet légèrement circulaire (0,4 μm de diamètre et de 1 à μm de longueur) de couleur rosée et opaque. Elle s'observe sous une forme simple et isolée ou par paire, voire en courte chaîne.

Elle se déplace grâce à des flagelles péritriches.

Elle se développe en condition anaérobie en présence de nitrates. Elle est également capable de se développer sous condition chimiolithotrophe en utilisant le dihydrogène (H2) comme source d'énergie et le dioxyde de carbone (CO2) comme source de carbone grâce à deux formes d'hydrogénases : une hydrogénase membranaire, HoxP et une hydrogénase cytoplasmique et soluble NAD-dépendante, HoxS (Taghavi et al., 1997).

En condition hétérotrophe, plusieurs sources de carbone sont possibles : gluconate, acétate, lactate, succinate ou azélate. En revanche, elle ne se développe pas en présence de glucose, de fructose et de lactose. Sa température optimale de croissance est de 30 °C.

Résistance

Elle a été isolée en 1976 par Christian Houba dans les sédiments de l'usine Métallurgie de Prayon, une usine non ferro-métallique située à Engis près de Liège (Mergeay et al., 1978a)[3].

Cette bactérie est capable de survivre à des concentrations millimolaires de nombreux métaux lourds tels que le zinc (Zn2+), le cadmium (Cd2+), le cobalt (Co3+), le nickel (Ni2+), le cuivre (Cu2+), le chrome (ion CrO42-), le mercure (Hg2+) et le plomb (Pb2+).

Cette multi-résistance aux métaux lourds est portée par deux grands plasmides pMOL28 (171 kb) et pMOL30 (234 kb) (Monchy et al., 2007)[4]. C. metallidurans aurait un rôle important dans la colonisation et la décontamination d'environnements pollués[5] par les métaux à des concentrations souvent toxiques pour d'autres microorganismes.

Notes et références

  1. Johan Goris, Paul De Vos, Tom Coenye, Bart Hoste, Danielle Janssens, Hassan Brim, Ludo Diels, Max Mergeay, Karel Kersters et Peter Vandamme, « Classification of metal-resistant bacteria from industrial biotopes as Ralstonia campinensis sp. nov., Ralstonia metallidurans sp. nov. and Ralstonia basilensis Steinle et al. 1998 emend. », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology,, vol. 51, no 5, , p. 1773–1782 (ISSN 1466-5026, DOI 10.1099/00207713-51-5-1773, lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Peter Vandamme et Tom Coenye, « Taxonomy of the genus Cupriavidus: a tale of lost and found », International Journal of Systematic and Evolutionary Microbiology, vol. 54, no 6, , p. 2285–2289 (ISSN 1466-5026 et 1466-5034, DOI 10.1099/ijs.0.63247-0, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Mergeay M., Houba C. and Gerits J. Extrachromosomal inheritance controlling resistance to cadmium, cobalt, copper and zinc ions: evidence from curing in a Pseudomonas, Arch Int Physiol Biochim, vol 86, 1978a, 440-442.
  4. (en) Monchy S, Benotmane MA, Janssen P, Vallaeys T, Taghavi S, van der Lelie D, Mergeay M. "Plasmids pMOL28 and pMOL30 of Cupriavidus metallidurans are specialized in the maximal viable response to heavy metals", "J Bacteriol., vol 189:7417-7425, Oct 2007.
  5. (en) Frank Reith, Stephen L. Rogers, D. C. McPhail, and Daryl Webb, Biomineralization of Gold: Biofilms on Bacterioform Gold, Science, vol. 313, n° 5784 () : 233-236. (résumé et contact auteur)

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